Infanticide : La mère meurtrière admise à l’hôpital Brown-Séquard

– L’interrogatoire de Pallavi Khedoo sur la fin atroce de la petite Farida, âgée de 10, interrompue en attendant des résultats d’un examen psychiatrique

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Pallavi Khedoo, accusée par la police d’avoir tué sa fille de 10 ans, Farida Jeewooth, souffrirait d’un traumatisme. Elle a été examinée par un psychologue et un médecin légiste cette semaine, qui ont noté qu’elle n’était pas en possession de ses facultés mentales. La mère de la victime a été admise à l’hôpital de Brown-Séquard jeudi, où elle devait subir une série de tests en vue d’évaluer sa santé mentale.

Les enquêteurs soupçonnent qu’elle serait « perturbée » depuis le décès de son petit garçon, survenu en février dernier alors que ce dernier était âgé de seulement un mois et demi. Les policiers ont cependant aussi appris que le couple abusait de substances illicites, raison pour laquelle il a été demandé au personnel soignant de mener une investigation à ce sujet. Les résultats sont attendus dans les prochains jours.

Dans l’immédiat, l’interrogatoire de Pallavi Khedoo a été suspendu. En revanche, son compagnon, Deven Chiniah, a participé à une reconstitution des faits jeudi dans sa maison de Cité Onxy, Quatre-Cocos, où Farida Jeewooth a été trouvé la morte. Le suspect, âgé de 27 ans, affirme qu’il se trouvait dans son salon dimanche soir, tandis que la petite prenait son dîner. « Li ti pe pran tro boukou letan pou manze », a maintenu le beau-père, par ailleurs déjà arrêté dans le passé pour une affaire de possession de drogue. Dans sa version, il allègue avoir parlé avec la victime, mais que cette dernière « inn fer lagel ek mwa ». Aussi lui aurait-il « donné une correction », sans toutefois avoir, selon lui, l’intention de la tuer. Sa compagne s’est également mise de la partie. « Monn panike kan monn trouv li anba », dit-il, affirmant que c’est Pallavi Khedoo qui aurait monté un plan pour se débarrasser du corps à Mare-aux-Puits, Belle-Mare.

Pour rappel, c’est un planteur qui a fait la découverte macabre lundi matin, alors qu’il inspectait son champ de pommes d’amour. Le quinquagénaire est en effet tombé sur « les pieds d’un humain », et dont le corps était recouvert de terre. À l’arrivée du Scene of Crime Office et du Dr Sudesh Kumar Gungadin, la police a compris qu’il s’agissait du cadavre d’une mineure. Ils ont alors vite fait le lien avec Farida Jeewooth, car sa mère s’était présentée au poste de police un peu plus tôt pour signaler sa « disparition », prétendant que sa fille s’était sauvée dimanche soir alors qu’elle dormait.

Très vite, Pallavi Khedoo et son compagnon ont été interpellés par la police et sont passés aux aveux. Mais l’autopsie de la petite a permis de faire l’éclairage sur le drame. Si la jeune fille a succombé à une fracture du crâne, le Dr Gungadin a en effet noté une lacération au niveau de sa hanche. Il s’avère finalement que ses parents, après son décès, avaient essayé de découper le corps pour le mettre dans un sac, sans toutefois y parvenir. Ils ont alors placé le corps dans un sac et l’ont emmené dans un champ à Mare-aux-Puits dimanche soir pour l’enterrer sous du fumier. Et les suspects d’ajouter avoir opté pour cette solution afin que l’odeur du fumier camoufle celle du cadavre en voie de décomposition. Par ailleurs, malgré les dires des bourreaux de la jeune fille, selon lesquels ils n’auraient donné que « quelques gifles » à la victime, la police soupçonne, elle, que cette dernière a en réalité été frappée avec une ceinture et un morceau de bois, qui ont été saisis dans la maison du couple, en même temps qu’une pioche.

Par ailleurs, la police a reçu des informations « troublantes » concernant Farida Jeewooth qui, selon le voisinage, était « une enfant battue ». Des voisins auraient en effet, à plusieurs reprises, alerté la Child Development Unit (CDU) sur son cas. « Zanfan-la ti pe gagn bate souvan. So paran avoy li laboutik dan nwar », a expliqué une voisine à la Criminal Investigation Division (CID) de Bel-Air-Rivière-Sèche. Cette dernière dit avoir alerté la CDU la semaine dernière en notant des ecchymoses sur le corps de la petite fille, qui marchait seule dans la rue en cette période de confinement sanitaire. Mais aucun officier de police n’a fait le déplacement, selon elle.

À ce sujet, une enquête interne a été ouverte au niveau du ministère concerné pour établir si la police avait ou non été informée. D’autant que la police de Belle-Mare aurait, elle aussi, reçu plusieurs plaintes de voisins disant avoir entendu l’enfant « appeler au secours » lorsqu’elle était maltraitée. Il faut par ailleurs savoir que Farida Jeewooth aurait déjà été victime d’abus sexuels dans le passé de la part d’un proche. Une enquête policière et de la CDU a d’ailleurs été initiée, laquelle est toujours en cours.

Rappelons que Farida Jeewooth est issue d’un mariage précédent entre Pallavi Khedoo et un autre homme. Après l’emprisonnement de ce dernier, la jeune femme s’était mise en couple avec Deven Chiniah.

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