Agriculture : Aurelio Prudence se lance dans la culture du riz

Aurelio Prudence, aussi connu sous le nom de Koutoune, est un homme qu’on ne présente plus. Tant il est connu pour ses réalisations dans le domaine de l’agriculture à Rodrigues. Des idées plein la tête, il a quitté son poste dans la fonction publique afin d’avoir du temps pour réaliser ses rêves. À Graviers, où il habite, Aurelio Prudence, qui cultive notamment des limons, des noix de coco, de la canne à sucre, des oignons et des haricots, se lance à présent dans la culture du riz.

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L’agriculteur s’est aussi adonné à l’élevage de poissons et utilise un système moderne d’agriculture sous serre. D’ailleurs, son expérience Zero Budget Natural Farming lui a permis d’aller en Inde afin d’approfondir ses connaissances en la matière. Il a fabriqué son système d’irrigation goutte à goutte et fait la commercialisation de ses produits en se déplaçant à Maurice personnellement.

Aurelio Prudence raconte que ses parents étaient agriculteurs et que, de par la façon qu’ils cultivaient, il a su innover en modernisant ses techniques pour se tourner vers une serre qu’il dit appeler Green House. Il précise préférer travailler dans un système protégé, car les gens, dit-il, cherchent la qualité. Il a également su produire des engrais à travers le Zero Budget Natural Farming, une formation qu’il a suivie en Inde. « Zero Budget Natural Farming se aprann servi bann dese zanimo pou fabrik fertilizan. Ena bann plant spesial ki nou servi pou fer insektisid », explique-t-il.

Il ajoute que Rodrigues est appelée à être une île écologique et qu’on devrait tous aller vers ce système. Pour lui, son jardin est considéré comme « mon enfant ». Il poursuit qu’en faisant ce travail, faut avoir de l’amour pour les plantes car « elles sont contentes d’être visitées et nettoyées ». Il précise : « Kan mo pa la, mo bann plant mank mwa. »

La dernière réalisation d’Aurelio Prudence a été la culture du riz sur une base expérimentale. « Ce travail a été une réussite et j’ai hérité de cette idée de mes parents d’origine chinoise », souligne-t-il. Actuellement, ses plantations de riz sont en bonne santé et il va par la suite les transplanter. « La plante a déjà fait ses boutures et les grains sont apparus. Ce type de riz pousse là où il n’y a pas d’eau en abondance. Je pense que Rodrigues est idéale pour la plantation de riz », indique-t-il. Pour lui, son expérience a été une réussite et il raconte que certaines personnes ne le croyaient pas et l’ont découragé, allant même jusqu’à l’humilier. Il compte de même continuer sa culture de canne à sucre afin d’élargir ses plantations.

Aurelio Prudence concède que les problèmes existent, mais qu’il faut toujours trouver des solutions. Il conseille les jeunes de se lancer dans l’agriculture, car « il faut produire ce qu’on mange », précisant que le problème de la pandémie oblige les gens à planter. Il estime que chaque famille est capable d’avoir son propre jardin, surtout à Rodrigues, où les terres sont fertiles. Il ajoute que les jeunes doivent donc profiter des formations qu’offre l’Assemblée régionale, car il faut passer par une formation pour démarrer une culture agricole.

Cependant, il explique qu’il n’y a pas que du bonheur dans l’agriculture, car il a été frappé par un gros cyclone et tout le plastique placé sur les serres est parti. Il a perdu une serre en bois entière. Cette expérience a été très dure pour lui, précisant que fabriquer une serre coûte cher.

Il explique aussi que quand l’agriculture est faite pour le business, les finances sont dans un cahier de charges et les détails sont notés à la lettre. Pour lui, il y a un manque de solidarité et d’esprit d’équipe pour travailler ensemble dans la plantation. « Et si les gens se regroupent la perte sera moins et avec un groupe, il y aura plus d’idées et plus de rendement. »

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