Audrey Vas (Responsable de FOODISTA) : « Je ne boude pas mon plaisir d’épicurienne »

Audrey Vas, ancienne chef de cabine chez Air Mauritius, a cumulé plusieurs métiers. À travers Gowide, sa société, elle apporte son expertise de communicante et d’experte en marketing à des PME et des entreprises. De maîtresse de cérémonie pour les événements protocolaires, productrice de documentaire et d’émissions culinaires, l’épicurienne qui sommeille en elle s’est réveillée en se découvrant une âme d’influenceuse en “food and event design” et elle compte se lancer prochainement dans le service traiteur.
Pour Audrey Vas, les défis en 2021 seront définitivement économiques et le fait de ne pouvoir anticiper l’avenir, que ce soit à moyen ou à long terme, est un vrai challenge. Elle évoque cette nécessité de faire preuve de résilience en attendant le salut qui réside probablement dans le vaccin. Son souhait est de miser sur l’apprentissage des métiers, comme la création du concours du Meilleur Ouvrier de Maurice calqué sur le modèle du Meilleur Ouvrier de France, gage de professionnalisme et de rigueur. Elle souhaite que cette formule se fera pérenne et permettra d’engendrer une émulation d’apprentis dans divers secteurs, qu’ils soient existants ou novateurs.

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Ancienne chef de cabine chez Air Mauritius, puis un passage à la production chez Éruption Studio, coordinatrice de studios et de productions, combien de corps de métiers avez-vous découvert ?
J’ai eu l’occasion d’embrasser deux métiers très distincts et qui sortent tous deux des sentiers battus, même si j’ai beaucoup de respect pour tous les corps de métiers. C’est une caractéristique de ma personnalité. Je suis avide de liberté et même si je suis de nature très rigoureuse, il n’y a pas beaucoup de place dans ma vie pour la routine. À l’âge de 19 ans et sans aide aucune, à part celle de ma mère qui m’avait beaucoup soutenue dans mes démarches, j’ai été retenue à ma première tentative pour devenir PNC (Personnel navigant commercial) pour la compagnie nationale d’Air Mauritius. J’y suis restée 15 ans et je me suis ensuite tournée vers le domaine de la production audiovisuelle où j’ai exercé également pendant 15 ans. Et depuis peu, c’est ma passion pour la cuisine qui titille mes papilles. Un petit hommage à mon papa qui nous a quittés subitement pendant le confinement. Il m’a inculqué l’amour du travail bien fait et une honnêteté sans compromis.

Que retenez-vous comme expérience personnelle ?
De mon expérience personnelle, je retiendrai certainement la formation pointue que j’ai reçue de mes instructeurs et que j’essaie à mon tour de transmettre maintenant à plus jeune que moi. Ensuite, c’est sans aucun doute toutes les découvertes culturelles de par le monde. De nature curieuse et toujours à l’affût de connaissances, je me faisais un devoir de profiter à chaque voyage de cette chance. J’étais une vraie puce. Après un repos que je m’imposais dès mon arrivée à l’hôtel, j’organisais mon séjour tout en laissant de la place pour la spontanéité et l’impromptu. Visite des musées, déambulation dans les rues et dans les marchés pour être au plus proche de la vie des habitants, visites des vestiges du passé car pour comprendre notre monde, il faut aussi comprendre d’où on vient (je parle ici de l’évolution de l’humain et de l’humanité). Je ne me refusais pas une bonne pièce de théâtre, un opéra-rock, ou des concerts, fussent-ils de chanteurs ou groupes pop, mais aussi de musique classique. Et par-dessus tout, c’est la culture culinaire de part et d’autre qui m’enivrait. Il y a eu aussi le fait de pouvoir porter nos couleurs et de représenter dignement notre belle île. Une vraie fierté !

Vous qui aviez un penchant pour l’art théâtral avez finalement fait un premier virage à 360° pour devenir hôtesse de l’air. Racontez-nous ce rêve d’adolescente qui vous a permis de devenir chef de cabine… Quel a été le côté gratifiant de ce métier et les zones d’ombre par rapport à votre vie de famille ?
Ce métier, j’en ai rêvé depuis l’âge de quatre ans quand je voyais ma marraine et mes grands-parents prendre cet engin volant pour se rendre dans de lointaines contrées en Europe, notamment sur Fyn Island au Danemark, ou dans les plaines de la Vendée. Dans ma famille et ma belle-famille, nous avons toujours été de grands voyageurs et nous sommes disséminés à travers le monde. Je ne boude pas mon plaisir à chaque fois que j’ai l’occasion de leur rendre visite. Surtout à mon fils, Romain, qui poursuit ses études hors de nos côtes. Le métier d’hôtesse de l’air, je l’avais abordé dans un premier temps comme un tremplin afin de me préparer à poursuivre plus tard mes études, plus particulièrement en théâtre et en comédie. Je ne parlerai pas de destin, mais plutôt de choix. Le choix de poursuivre une carrière dans un domaine fascinant, le choix de fonder une famille et une vie sur mon île natale. Je me suis prise à vraiment aimer ce métier et cette vie. Au bout de quatre ans seulement, me voilà chef de cabine avec les responsabilités qui viennent avec et ma vie de famille s’est construite autour de mon métier. Les gens imaginent très peu tous les sacrifices que nous devons accepter. Ne pas voir les premiers pas de son enfant, ne pas pouvoir assister aux anniversaires, se retrouver en plein vol alors que tous à la maison fêtent Noël ou le Nouvel An, ne pas pouvoir assister aux mariages ou avoir la douleur de perdre un proche alors qu’on est à 10 000 kilomètres. Le plus grand des sacrifices est de se dire sans jamais le mentionner : je pars mais je ne sais pas si je vais revenir.

Être hôtesse de l’air, c’est gratifiant en termes de voyage. Quel pays avez-vous découvert et qui vous a le plus marquée ?
À part les États-Unis et le Japon que j’ai eu l’occasion de découvrir il y a peu, je ne me priverai pas de dire que notre monde est simplement magique. J’ai tellement de souvenirs en tête, de mes escapades en Afrique du Sud et la découverte de la Garden & Wine Route, le Taj Mahal en Inde, la possibilité de converser avec les aborigènes, tenir des koalas dans mes bras, explorer les cirques de l’île sœur, aller à la pêche avec les piqueuses d’ourites à Rodrigues, boire une bonne bière au cercueil à La Grande Place de Bruxelles, se délecter des biceps des Chippendale à The Stand à Londres, et j’en passe. Je le dis à qui veut l’entendre : je suis mauricienne avant tout car c’est ici que je suis née et que je retrouve mes racines, mais je suis également une terrienne, une citoyenne du monde. Je cultive une relation particulière avec le monde et je ne me mets pas de visière ou d’a priori. Mais j’ai quand même un lien particulier avec la France. Là où sont enterrés deux de mes grands-parents et où vivent mon fils et mon frère qui me manquent particulièrement en ces jours difficiles, ainsi que bon nombre des membres de la famille et des amis proches. Il y a en France tout un monde sauvage, littéraire et culturel à découvrir. La région du sud-ouest que j’ai découverte depuis le départ de mon fils pour Bordeaux il y a sept ans est justement une région très riche en histoire, en paléontologie, en culture et en gastronomie que je ne me lasse pas d’aller y faire un tour dès que j’en ai l’occasion.

Parlez-nous des célébrités que vous avez rencontrées au cours de votre carrière d’hôtesse de l’air sous forme d’anecdotes…
Il est vrai que j’en ai rencontré pas mal durant ces 15 ans, politiciens, femmes d’influence, hommes et femmes d’affaires internationaux, diplomates, dignitaires religieux, stars du show-business, grands sportifs et j’en passe, mais je me souviendrai toujours de ma rencontre avec l’idole de mon adolescence, Simon Le Bon du groupe Duran Duran qui est venu siroter son petit café à mes côtés sur le siège équipage. Pincez-moi, je rêve! J’ai aussi eu l’occasion de servir l’ancien et défunt président de La République française, Jacques Chirac. Un vrai gentleman ! Et ensuite, il y a eu bien sûr Jean-Jacques Goldman. Alors pour la petite histoire, c’était mon jour de repos et je reçois l’appel de ma chef hôtesse et qui me demande si je serais disposée à les dépanner pour un vol car le membre d’équipage qui devait opérer ce jour-là était souffrant. J’ai accepté et je me retrouve sur ce vol spécial Maurice-Mada avec toute la troupe de Jean-Jacques Goldman alors que j’avais raté leur concert à Maurice. Pour me remercier, Jean-Jacques Goldman m’a lui-même remis le numéro de téléphone de son manager en me disant que si je venais à Paris le mois suivant de ne pas oublier de les appeler pour une place de concert. Je me trouve justement à Paris le mois suivant et j’ai pris mon courage à deux mains pour appeler ce numéro sans trop y croire, et le manager trop content de m’entendre m’offre deux places de concert en VIP pour leur avant-première. Donc là, nous avons eu droit à un traitement que je qualifierai de très amical. Visites des coulisses, concert en premières loges, dîner avec toute la troupe ensuite. Un rêve éveillé !

Vous avez aussi eu la chance d’animer les soirées de fête de fin d’année à Air Mauritius où vous vous êtes découvert une vraie passion de communicante. Votre sentiment aujourd’hui avec le recul…
Je continue de temps à autre à officier comme maîtresse de cérémonie mais surtout pour des événements protocolaires. Je le fais avec toujours autant de plaisir et de rigueur. Dans ce genre d’activité, et même si l’on se retrouve sous les feux des projecteurs, il ne faut pas oublier que le centre d’attraction doit être les hôtes. Et il faut donc savoir s’effacer pour laisser la place au cœur même du sujet qu’on présente.

Concernant votre passage dans des agences de pubs et dans des boîtes audiovisuelles, comment se passaient les enregistrements publicitaires et de quelle manière vous êtes-vous démarquée ?
Il y a deux choses dans mon passage dans l’audiovisuel. La première en tant qu’artiste où je prêtais justement ma voix pour de nombreuses publicités radio, les doublages et aussi comme comédienne dans les pubs TV. Ensuite, comme productrice et General Manager chez Éruption Studios. Au bout du compte, il s’agit de s’appliquer dans ce qu’on fait et de le faire avec bonne humeur et le sourire.

Présentatrice pour une émission produite par Clap Production, assistante de production chez Éruption Studio… Racontez-nous votre expérience dans cette voie…
J’ai été présentatrice pour une émission produite par Clap Production avec une équipe de jeunes trentenaires à l’époque avec laquelle je me suis beaucoup amusée et où j’ai beaucoup appris en étant à ce moment-là devant l’objectif. Cela dit, c’est chez Éruption Production que j’ai vraiment fait mes armes en tant que productrice, pour terminer cette belle carrière comme GM et productrice déléguée. Jean-Claude Labat, directeur exécutif d’Éruption Productions, était un vrai visionnaire et n’a eu de cesse 20 ans durant ou plus à faire évoluer le domaine de l’audiovisuel à Maurice. Nous avons eu le privilège d’avoir à nos côtés des professionnels du métier venant de tous les coins du monde pour nous apporter leur expertise. De cette période charnière, je retiendrai la confiance qu’il placera en moi pour mener à bien bon nombre de projets. Et je lui sais gré également de me donner l’opportunité de devenir productrice de documentaires basés sur notre île sous toutes ses coutures et de les voir diffusés sur les écrans d’Air Mauritius. J’ai également produit des émissions culinaires et je n’ai pas boudé mon plaisir car l’épicurienne qui est en moi s’est révélée et je ne vis que pour les plaisirs de bouche depuis.

Comment la COVID-19 est venue bousculer votre quotidien en tant que femme professionnelle ?
Après Éruption, et une année de redécouvertes familiales, mon époux et moi, nous nous sommes lancés dans une nouvelle aventure. GoWide est née et nous apportons notre expertise de communicants et d’experts en marketing à des PME ou entreprises de plus grande envergure afin de les aider à surtout sortir la tête du guidon et à aborder les challenges et l’avenir de leur entreprise intelligemment. La COVID est venue bousculer ou plutôt « f… un grand coup de pied » dans tout ce que nous pensions établi. Je le dis souvent, j’ai l’impression que nous avons basculé dans un monde parallèle. Mes amis connaissant ma passion pour la gastronomie, ils me poussaient depuis un certain temps pour que je me lance et que je fasse découvrir ma cuisine. Pendant la période de confinement, et alors que je venais tout juste de remettre un pied dans l’aviation pour instruire des jeunes ayant rejoint le centre de formation Flymates, nous voilà affublés de la fameuse COVID-19. Eh bien, il a fallu faire avec cette invitée que nous aurions tant voulu éviter. Les dirigeants de Flymates, et nous les instructeurs, avons eu à nous défaire de nos habitudes et de nos méthodologies d’instruction pour apprendre à donner des cours en ligne en apprenant nous-mêmes en ligne à grands coups de cours, et tout cela en l’espace de quelques jours seulement. Une chose est sûre, c’est que nous n’arrêterons jamais d’apprendre et de découvrir. Outre mes cours en ligne, je me suis mise à parfaire certaines techniques culinaires en dévorant les recettes de grands chefs et de passionnés comme moi. Je me suis dit que tant qu’à faire, autant se donner à fond dans sa passion et laisser les choses se mettre en place.

Il a fallu vous réinventer et vous avez en vous une âme d’influenceuse en “food and event design”. Qu’en est-il de ce concept ?
De par mes nombreux voyages, je peux dire que j’aime toutes les cuisines, qu’elles soient locales, street-food, gastronomiques, de bistrot ou maison. Pour l’instant, ce sont toujours mes amis et mes connaissances qui ont l’occasion de goûter à mes petites spécialités. Je m’enorgueillis en disant que je fais du tout fait maison et que j’essaie dans la mesure du possible de travailler en circuit court et, de ce fait, privilégier et encourager les producteurs locaux. Quoi de mieux que de bons produits frais et qui sont aussi bons pour notre corps. Influenceuse food, parce que j’essaie d’influencer mon entourage et ceux qui me suivent sur Instagram à mieux manger tout en se délectant de bons plats du monde entier, et Food Event Designer parce qu’en faisant appel à La Foodista by Audrey je viens mettre en place un thème culinaire pour votre événement.

Fan de gastronomie, vous avez eu la chance de découvrir des plats des chefs étoilés. Quelle sera votre prochaine aventure comme service traiteur ?
Que ce soit à Nairobi, à Bombay, à Paris, à Tokyo, à Casablanca ou Beyrouth toutes les cuisines sont de pures délices. Il y a des chefs étoilés et d’autres sans étoiles et beaucoup qui sont juste des passionnés qui font de la cuisine un vrai plaisir à partager. Et c’est ce que j’aime dans la cuisine. Grâce au Festival culinaire Bernard Loiseau qui se tenait chaque année et ce depuis 12 ans à Constance Belle Mare Plage, j’ai eu la chance inouïe de côtoyer des chefs de renom comme Frédéric Bau, Pierre Hermé, Mercotte et Nathalie Nguyen pour ne citer que ceux-là. Et depuis, je les suis sur Instagram ou lors des émissions culinaires qu’ils animent. Quand je peux et quand le budget me le permet, je m’offre un petit plaisir. C’est ainsi qu’il y a quelques années avec mon fils et mon mari, on a pu goûter à quelques spécialités au Quatrième mur, le restaurant du chef Philippe Etchebest et à l’intercontinental, celui du chef Gordon Ramsay. Les deux se faisant face sur la Place de La Comédie à Bordeaux. Le moment venu et dès qu’on pourra à nouveau voyager sans risque, j’irai à nouveau à la découverte de pays lointains et me délecter de leurs gastronomies et essayer de les reproduire afin d’en faire profiter les autres.

La gastronomie est comme un frissonnement du palais à la recherche d’un plaisir gustatif. Comment comptez-vous vous procurer ce délice en bouche ?
La cuisine, c’est avant tout un partage. Je suis juste une passionnée et une épicurienne qui aime la bonne chère, le bon vin et qui n’a de cesse de les faire découvrir à travers son envie de plaire. Ce qui me fait certes le plus plaisir, c’est quand ceux qui sont à ma table apprécient mes plats avec sincérité.

La pandémie a mis en parenthèse le monde du luxe avec pour effet un ralentissement dans le tourisme. Comment amener le Mauricien à s’intéresser à la gastronomie ? Comptez-vous allier au plaisir des sens une sorte de fusion entre le traditionnel “manze lakaz” et la gastronomie des hôtels ?
“Nou ti manze lakaz” est l’essence même de notre culture parce que c’est là que nous prenons le plus de plaisir et qui frise même, j’ose le dire, l’extase. Pour la petite histoire, mon plat préféré, quand je m’apprêtais à partir pour une rotation d’une semaine ou plus, était le riz-bouillon brèdes cresson ou giraumon ou chouchou et viande de boeuf frit avec des oignons. Alors là, comme dit une très bonne amie à moi… le ciel passe bas ! Depuis quelques années déjà, nos groupes hôteliers ont misé sur le “manze lokal” car c’est aussi et surtout ce que recherche le voyageur. Nous avons une cuisine riche d’influences et nous avons développé une cuisine ou des cuisines qui sont uniques et qui font notre fierté. Croyez-moi, un bon “dholl pouri” bien chaud rue Ollier en sortant de chez Sam’s à 5h du matin, un bouillon de boulettes pour arranger la bouche quand on a pris un verre de trop ou un civet de cerf le dimanche à midi ne sont que pures délices. Quand on aime, on ne compte pas et on fait découvrir. Maintenant, il y a aussi le fait que nous détenons un triste record de personnes atteintes de diabète et d’autres maladies découlant du fait que nous faisons peu attention à notre alimentation. Mon but, c’est justement de démontrer qu’on peut cuisiner bon et que ce soit beau dans l’assiette sans pour autant abuser de matières grasses ou faire des associations qui sont inconcevables si on veut cuisiner équilibré.

Quels sont vos défis en tant que femme pour 2021 ?
Je ne fais aucune différence entre l’homme et la femme intellectuellement. Pour moi, à chances égales, c’est la méritocratie et le travail qui les départagent. Ce qui est dommage, c’est que nous avons encore ce type de débat en 2021. Les défis en 2021 seront définitivement économiques pour nous tous. Le fait que nous ne pouvons anticiper l’avenir, que ce soit à moyen ou à long terme, est un vrai challenge. Nous avons fait preuve de résilience jusqu’à présent, mais il ne faudrait pas que cette situation perdure. Notre salut réside très probablement dans le vaccin.

En tant que femme entrepreneur, que faudrait-il faire pour remonter le moral de tout un chacun et de promouvoir notre label Made in Moris ?
La pandémie de COVID nous a fait prendre conscience que nous devrions être plus autonomes pour devenir par la suite autosuffisants. Nous sommes submergés de produits venus d’ailleurs. J’en suis moi-même une grande consommatrice, je l’avoue. A quand donc un bon fromage de chèvre produit à Maurice ? Nous ne misons pas encore suffisamment sur les apprentissages des métiers. L’an dernier a vu la création du concours du Meilleur Ouvrier de Maurice calqué sur le modèle du Meilleur Ouvrier de France, gage de professionnalisme et de rigueur. Souhaitons que cette formule se fera pérenne et permettra d’engendrer une émulation d’apprentis dans divers secteurs qu’ils soient existants ou novateurs.

Comment vous décrivez-vous ? Quel est le rêve fou que vous avez envie de réaliser ?
Le monde et notre pays vivent des moments troubles où on se sent tous quelque part acculés. Mon rêve le plus fou serait de voir une île Maurice débarrassée de ses vieux démons et surtout du communautarisme. Beaucoup avant moi ont posé la question : comment se fait-il que nous sommes fiers de nous présenter comme mauricien quand on est à l’étranger et en même temps on alimente nos différences communautaires quand on est à Maurice ? Une équation que j’aurai toujours du mal à capter. À moins d’éliminer toute énonciation de la communauté de tous les documents administratifs, nous en serons encore au même stade quand les poules auront des dents.

« Mon rêve le plus fou serait de voir une île Maurice débarrassée de ses vieux démons et surtout du communautarisme »

« Jean-Jacques Goldman m’a lui-même remis le numéro de téléphone de son manager en me disant que si je venais à Paris le mois suivant de ne pas oublier de les appeler pour deux places de concert en VIP »

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