Coronavirus: la Russie affirme avoir un vaccin, crainte d’une deuxième vague

La Russie revendique avoir développé le premier vaccin « efficace » contre le coronavirus au moment où le monde, et notamment l’Europe, appréhende une deuxième vague, après avoir franchi le seuil des 20 millions de cas de contamination.

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« Ce matin, pour la première fois au monde, un vaccin contre le nouveau coronavirus a été enregistré », a déclaré le président russe Vladimir Poutine mardi, ajoutant : « Je sais qu’il est assez efficace, qu’il donne une immunité durable ».

Le président a même affirmé qu’une de ses filles s’était fait inoculer le vaccin, nommé « Spoutnik V » (V comme vaccin, ndlr), en référence au satellite soviétique, premier engin spatial mis en orbite.

Le fonds souverain russe, impliqué dans le développement du vaccin, a affirmé que le début de la  production industrielle était prévue en septembre.

« Plus d’un milliard de doses » ont été pré-commandées par 20 pays étrangers, a soutenu son président, Kirill Dmitriev, précisant que la phase III des essais commençait mercredi.

Dans les semaines précédant cette annonce, des scientifiques étrangers ont exprimé leur préoccupation face à la rapidité de la mise au point d’un tel vaccin et l’OMS avait appelé au respect de « lignes directrices et directives claires » en la matière.

L’Indonésie a commencé de son côté mardi à tester sur 1.600 volontaires un autre vaccin, déjà en phase III. Le candidat vaccin chinois mis au point par le laboratoire Sinovac Biotech, appelé Coronavac, fait partie des rares vaccins à être dans cette phase, la dernière étape des essais cliniques avant l’homologation.

Ce vaccin est déjà actuellement testé sur 9.000 volontaires au Brésil, le deuxième pays le plus touché au monde par la pandémie de coronavirus après les États-Unis.

L’Indonésie, quatrième pays le plus peuplé de la planète, fait face à une hausse du nombre de cas de Covid-19, qui a déjà contaminé plus de 127.000 personnes et fait plus de 5.700 morts.

Malgré ces possibles avancées sur le front d’un vaccin, le virus continue sa progression dans le monde.

– « Des bourgeons d’espoir » –

La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, dont le pays avait connu 102 jours sans nouveau cas de contamination, a dû ordonner le reconfinement de la plus grande ville, Auckland, après l’apparition de quatre cas de coronavirus.

Plus de 20 millions de cas ont été officiellement recensés dans le monde, dont plus de la moitié en Amérique, selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 22h15h GMT.

De quoi inquiéter les responsables sanitaires dans le monde, qui appellent à de nouvelles mesures pour éradiquer l’épidémie.

« Il y a des bourgeons d’espoir et (…) il n’est jamais trop tard pour inverser l’épidémie ». Mais pour cela « les dirigeants doivent se mobiliser pour agir et les citoyens doivent adopter de nouvelles mesures », a soutenu lundi le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’agence européenne en charge des maladies infectieuses a emboîté le pas de l’OMS et émis un appel similaire lundi.

Dans la mise à jour de son évaluation des risques publiée lundi, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) souligne les éléments confirmant l’intensification des cas de coronavirus.

Selon les statistiques de l’agence, environ 10.000 à 15.000 cas sont détectés chaque jour dans l’Union européenne, loin du pic au-delà des 30.000 cas début avril mais nettement au-dessus de la barre des 5.000 observée de mi-mai à mi-juillet.

« On observe une réelle recrudescence de cas dans plusieurs pays qui est liée au relâchement des mesures de distanciation sociale », affirme l’agence basée à Stockholm.

– « Mauvais signal » –

L’Espagne a ainsi reconnu lundi qu’elle ne parvenait pas à contrôler « parfaitement » la contagion du nouveau coronavirus, alors que le le pays a enregistré en deux semaines la plus forte progression de cas détectés parmi les grands pays d’Europe occidentale.

L’Italie vit d’ailleurs dans la crainte d’être « encerclée » par la hausse des contagions chez ses voisins européens.

A Paris, habitants et visiteurs doivent désormais porter le masque depuis lundi dans les quartiers les plus fréquentés de la ville pour tenter de freiner un rebond du coronavirus, en dépit de températures caniculaires.

La Grèce a décidé de son côté la fermeture nocturne des bars et restaurants dans certaines de ses principales destinations touristiques, après de nouveaux records de contamination.

Au-delà de ses conséquences sanitaires, l’épidémie a mis à mal l’économie mondiale, ravivé des lignes de fracture et des inégalités sociales et bousculé calendriers culturels et sportifs.

Les 24 heures du Mans auto se dérouleront ainsi sans public les 19 et 20 septembre. La course mythique, initialement programmée les 13 et 14 juin, été reportée à la mi-septembre.

De même, le ministre allemand de la Santé a rejeté l’idée d’un retour des supporteurs de football dans les stades, estimant que ce serait envoyer « un mauvais signal » alors que le pays connaît une recrudescence de la pandémie.

Un « mauvais signal » a déjà été envoyé en Italie où la demande de cinq députés italiens de bénéficier d’un « bonus Covid » de 600 euros mensuels, institué en théorie pour des personnes en grande difficulté financière, a suscité lundi une vive polémique.

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