Renganaden Padayachy : « pas de croissance économique sans la valorisation du capital humain »

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, lors d’une rencontre post-budgétaire annuelle avec la presse, est revenu sur les mesures annoncées la veille lors de la présentation du budget 2024-25. Il a insisté sur le fait que la philosophie du budget est basée sur l’humain. «Sans la valorisation du capital humain, il ne peut pas avoir de croissance économique», a-t-il dit. Le ministre a par la même occasion fait le bilan des réformes entreprises durant les cinq derniers exercices budgétaires et a évoqué la pandémie Covid 19 qui a été un choc pour le pays et la population. Il a rendu hommage à la qualité du leadership du Premier ministre, Pravind Jugnauth, «qui a toujours été à l’écoute durant les cinq ans que j’ai été ministre».

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Pour le ministre des Finances, la valorisation du travail est la clé du développement économique et de la croissance. Dans n’importe quelle entreprise, il est essentiel de faire en sorte que les employés soient heureux et soient motivés en permanence pour se rendre à leur travail. Sans cela, aucun chef d’entreprise ou ses partenaires ne peut faire avancer les activités productives.

Pour toutes les parties et composantes de la population

La valorisation du travail passe par un salaire raisonnable et de bonnes allocations afin d’augmenter le niveau de vie des employés. «C’est le prix à payer pour améliorer la productivité», a dit le ministre des Finances, qui insiste que «l’augmentation des revenus amène une amélioration de la productivité». Il cite le cas de l’EDB qui, « grâce à l’amélioration des salaires de ses cadres, a permis d’améliorer les investissements étrangers directs (FDI) qui ont atteint le chiffre record de Rs 37 milliards.C’est la philosophie adoptée par le gouvernement. Notre tâche consiste à voir comment adapter la politique économique avec le social pour avoir un taux de croissance élevé. C’est cela le but du gouvernement. Le taux de croissance élevé constitue notre richesse», a-t-il dit.

Le ministre a expliqué que dans le cadre de la préparation du budget, l’équipe du ministère des Finances a veillé à ce que toutes les parties et composantes de la population soient prises en compte en commençant par les plus bas et ceux qui sont dans le besoin. «Certains appellent cela électoraliste. Pour nous, il s’agissait de trouver les moyens pour aider toutes les composantes de la population. C’est cela qui conduit à la croissance économique.»

Passant en revue la situation économique du pays durant les cinq dernières années, Renganaden Padayachy a observé qu’il y a eu des hauts et des bas. «Au gouvernement et avec le Premier ministre, nous avons le temps de penser comment faire pour améliorer l’économie et pour améliorer le social. Comment faire pour que ce pays qui n’a aucune ressource continue à progresser ? Nous ne nous sommes pas contentés des chiffres économiques mais nous avons regardé les indicateurs humains qui concernent l’inégalité sociale, le taux de chômage, le changement climatique et autres», a-t-il dit. Il s’est appesanti sur le choc provoqué par la pandémie Covid 19. «Beaucoup pensaient que ce choc était insurmontable. Les frontières sont restées fermées pendant 18 mois. Cette pandémie nous avait fait perdre le contact humain. Nous avons remonté la pente grâce à un gouvernement solide, et surtout grâce à un Premier ministre qui a su prendre des décisions au moment voulu», a-t-il dit.

La fourniture
d’électricité : une des réformes les plus importantes

Le ministre s’est ensuite appesanti sur les réformes apportées durant ces dernières années, à commencer par le climat des affaires. «C’est cela qui fait naître les projets et incite les investissements». Il a énuméré toutes les dispositions prises pour faciliter les affaires qui ont permis de battre le record en termes de FDI, qui a atteint le niveau de Rs 37 milliards. «Je suis un ancien du secteur privé, je sais ce qu’il faut en matière de réforme pour que les gens investissent», a-t-il dit, se réjouissant qu’il y ait des institutions qui travaillent pour l’amélioration du climat des affaires. «Nous avons également apporté des réformes concernant le travail le plus juste qui permet d’avoir un salaire convenable». Toutefois, une des réformes les plus importantes concerne la fourniture d’électricité, a souligné le ministre. «Nous avons apporté la réforme pour faire que notre énergie soit 60% renouvelable.» Dans cinq à dix ans, nous verrons les résultats lorsque les importations des produits pétroliers baisseront. «C’est une réforme fondamentale dans notre structure économique et qui a un effet sur le déficit de la balance courante et sur la balance commerciale», a-t-il observé.

Croissance économique de l’ordre de 6,5%

Il a aussi évoqué la réforme fiscale. «À l’époque, on croyait que le taux d’imposition devait tourner autour de 80% du PIB. Dans le budget 2024-25, il sera de 25%. C’est un accomplissement qui permet à l’économie de grandir. Il a rappelé que les estimations du ministère sont que la croissance économique sera de l’ordre de 6,5% cette année. Nous sommes en train de dépasser notre potentiel de croissance économique », a souligné le ministre des Finances. Il reconnaît toutefois qu’il y aura des tensions inflationnistes et estime que le gouvernement saura prendre de actions pour que l’inflation ne dépasse pas le barème fixé par la BOM qui tourne autour de 3%.

Vision à long terme

Interrogé par la presse, le ministre a insisté sur le fait que son budget s’inscrit dans une vision à long terme. Concernant l’endettement du pays, Renganaden Padayachy indique que l’objectif du gouvernement n’est pas de baisser le montant de la dette. Aucun gouvernement ne pourra le faire, selon lui. Il insiste sur le fait que l’objectif du gouvernement est la croissance économique. Le PIB estimé actuellement à Rs 651,7 milliards peut, à terme, atteindre un trillion de roupies.

 

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