Interdiction des produits en plastique : « Discrimination » évoquée et recours légal envisagé

Elle avait eu une rencontre avec le ministère de l’Environnement la semaine dernière dans l’optique que sa demande d’extension d’une année soit accordée avant la date butoir du 15 janvier. Mais cette demande de la Plastic Products Manufacturers & Users Association n’a pas été honorée. Elle compte saisir la justice cette semaine pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « discrimination » s’agissant de la décision du gouvernement.

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« Nous ne comprenons pas la raison d’une telle discrimination à notre égard. Comment les grosses entreprises ont-elle obtenu une extension d’une année alors que nous n’avons rien obtenu. Nous avons l’impression que nous ne valons rien face à ces entreprises. Nous avons zéro délai », s’insurge le porte-parole de la Plastic Products Manufacturers & Users Association, Saaqib Shamutally, à la suite de la décision avalisée par le Conseil des ministres vendredi dernier. Il dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement a accordé du temps aux entreprises fabricant des bouteilles en plastique et des conteneurs de produits laitiers en plastique, l’emballage de poulet alors que ces produits seraient encore plus dangereux pour la santé. Il explique que la demande d’un délai d’un an est justifiée par son association vu que les frontières sont fermées, et qu’apporter une machine à Maurice et la mettre en marche requiert du temps.

« Si les frontières étaient ouvertes, nous aurions pris notre argent pour acquérir de nouvelles machines. Mais les frontières étant elles-mêmes fermées, comment pourrions-nous voyager? Si les frontières étaient ouvertes, nous n’aurions jamais demandé de délai. Nous avons expliqué que sans aucune extension, nous serions obligés de mettre des gens à la porte mais en vain », poursuit Saaqib Shamutally. Il dit espérer l’ouverture rapide des frontières pour se procurer des machines, car pour lui, ce n’est pas correct de commander une machine valant plusieurs millions de roupies en ligne sans un constat de visu.

Opérant dans une entreprise qui produit du plastique biodégradable ou non, il craint que ses employés soient appelés à travailler moins d’heures. Et d’avancer par là même que dans l’usine où il travaille, ils sont plusieurs à être affectés dans le département de fabrication des take aways, et que ces derniers n’auront plus autant de travail. « C’est un grand stress. Il y a des pères de famille. Certains ont plus de 19 ans d’expérience à l’usine », dit-il. Saaqib Shamutally fait ressortir que le travail a aussi diminué depuis l’annonce du gouvernement de bannir le plastique non-biodégradable l’an dernier.

« De plus, le confinement a aussi réduit le travail.  Nous n’avons pas travaillé pour une durée de quatre mois. Mais une fois cette période passée, nous avons commencé à bien travailler et à partir du mois d’octobre, on a placardé des affiches partout et, ainsi, nous avons noté une nette diminution dans le volume de travail », avance le porte-parole. Il fait ressortir que les machines ne pourront plus être utilisées. De plus, il fait mention d’avoir récemment acheté une machine qui fabrique la matière première jusqu’au produit fini.

À cause de cette demande non acceptée, il estime que toutes les 11 entreprises dans cette association seront affectées. Un cas sera logé en Cour au courant de cette semaine. L’association a déjà eu une rencontre avec son avocat, qui est aussi un ancien ministre du gouvernement Lepep.

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