Catastrophe ferroviaire en Inde : nombre de morts revu à la baisse et reprise du trafic

Des trains de voyageurs et de marchandises circulent à nouveau lundi sur le site de la pire catastrophe ferroviaire de ces dernières décennies en Inde, dont le nombre de morts a été revu à la baisse.

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La cause de la collision entre trois trains vendredi soir près de Balasore, dans l’Etat d’Odisha (est), qui a fait près de 300 morts et plus d’un millier de blessés, a été identifiée par les autorités comme étant liée à un problème dans le système d’aiguillage.

Les autorités avaient d’abord annoncé un bilan de 288 morts mais le gouvernement de l’État d’Odisha l’a depuis révisé à 275 morts, certains corps ayant été comptés deux fois par erreur.

Sur les 1.175 blessés, 382 sont toujours hospitalisés, ont indiqué dimanche les autorités.

La crainte reste vive que le nombre de morts ne s’alourdisse, les centres médicaux étant submergés de blessés, beaucoup dans un état grave.

– Blessés graves transférés –

Selon le personnel médical, les personnes les plus grièvement blessées toutefois été transférées dans des hôpitaux mieux équipés dans les grandes villes de la région. De nombreux survivants restent traités dans le principal hôpital public de Balasore.

Gura Palai, un journalier de 24 ans, originaire de l’État de Jharkhand, grièvement blessé à la jambe et à l’épaule, est soigné dans le petit service orthopédique de l’hôpital, sa femme, son enfant et son oncle à son chevet.

Et si sa famille se dit heureuse qu’il ait survécu, elle est aussi inquiète pour l’avenir.

« Il doit subir une opération de la jambe et les médecins disent que la guérison prendra un certain temps », a déclaré à l’AFP son oncle qui n’a pas donné son nom. « Il est seul à gagner sa vie pour sa jeune famille. Comment vont-ils survivre ? », s’interroge-t-il.

« Aucun responsable » de l’accident ne sera épargné, a promis samedi le Premier ministre indien Narendra Modi qui s’est rendu sur les lieux de la catastrophe et a rencontré des blessés à l’hôpital.

Depuis la catastrophe, de grands filets verts ont été dressés le long des voies, cachant les carcasses de wagons éventrés, poussées sur les bas-côtés.

– 51 heures après –

Dimanche, le ministre indien des Chemins de fer, Ashwini Vaishnaw, avait déclaré que la « cause de l’accident et les personnes qui en sont responsables » avaient été identifiées. Il avait précisé que « le changement qui s’est produit lors de l’aiguillage électronique est à l’origine de l’accident ».

Le ministre a été observé, les mains jointes en prière, au passage d’un premier train chargé de charbon traversant le site de la catastrophe dimanche en fin de journée, 51 heures après l’accident.

Les premières conclusions de l’enquête n’ont à ce stade pas été rendues publiques mais le quotidien Times of India, citant un rapport d’enquête préliminaire, a indiqué dimanche qu’une « erreur humaine » de signalisation pourrait avoir causé cette collision.

Le Coromandel Express, reliant Calcutta à Madras, avait reçu un feu vert pour circuler sur la voie principale mais a été dérouté sur une voie où se trouvait déjà un train de marchandises, selon le journal.

Le train de passagers a alors percuté à une allure d’environ 130 km/h le convoi de marchandises près de Balasore, à environ 200 kilomètres de Bhubaneswar, la capitale de l’Etat d’Odisha.

Trois wagons sont tombés sur une voie adjacente, heurtant l’arrière d’un train express qui assurait une liaison entre Bangalore et Calcutta.

A ce stade, cet accident ferroviaire est le plus meurtrier en Inde depuis la collision frontale de deux trains de passagers le 2 août 1999 en gare de Gaisal, au Bengale-Occidental qui avait fait 285 morts.

L’Inde a connu nombre d’accidents de train meurtriers mais la sécurité s’est améliorée ces dernières années à la faveur de nouveaux investissements et d’améliorations technologiques.

Le plus meurtrier de l’histoire du pays reste celui du 6 juin 1981 quand, dans l’Etat de Bihar (est), sept wagons d’un train qui traversait un pont étaient tombés dans le fleuve Bagmati, faisant entre 800 et 1.000 morts.

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