Caudan Arts Center : Two Gifted Ladies Steal the Show

Entre Véronique Forget et Véronique Zuël, il existe une forte complicité. La première est alto mezzo et la seconde soprano. Leurs deux voix accordées font place à un envoûtement de rythmes qui ont conquis le public présent samedi dernier au Caudan Arts Center. Les Véronique font du cinéma, thème de leur répertoire axé sur des musiques de films, a été un vrai triomphe. Comme un appel à l’évasion, les deux performers ont démontré qu’elles étaient talentueuses et que la scène, loin d’être un défi, a plutôt été la plateforme idéale pour véhiculer leur art.

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Une formidable réussite scénique et musicale qui mérite d’être rééditée. Autant Véronique Zuël est à la fois candide et mutine sur scène, autant Véronique Forget, elle, donne dans la sensualité. Elles ont réuni deux beaux thèmes d’aigu qui ont abouti à une explosion de notes flamboyantes. Les chansons empruntées de musique de films, elles les ont distillées à leur manière, plongeant le public dans des souvenirs du temps d’un grand Michel Legrand.

Réussissant l’autre tour de force d’un spectacle bien rodé autour de chansons prenantes comme Shallow, Staying alive, Diamonds are a girl’s best friend, etc., elles ont su se prendre par la main comme des sœurs de cœur, faire corps avec la musique, officier en duo et en solo mais avec toujours ce vibe présent, pour le plus grand plaisir de ce public venu les applaudir.

Il suffisait samedi, au Caudan Arts Center, de se lover dans le fauteuil et de se laisser bercer par les voix de Forget et Zuël. Difficile de décrire ce concert, car il faut impérativement le vivre pour pouvoir s’imprégner des émotions véhiculées par les deux artistes. Des voix donnant tant dans le grave que dans l’aigu, la souplesse des vocalises mettant en relief une technique impeccable et toute cette expressivité sur le visage de Zuël et Forget, charmant le public avec la subtilité de leur interprétation, maniant virtuosité et émotion, variant les couleurs et les dynamiques. Il y a aussi ces applaudissements nourris du public, heureux de réentendre ces musiques de films et ces chansons devenues des tubes au fil des années. Un grand moment !

Tour à tour, Les Grandes Dames, comme l’indiquait l’affiche de leur représentation, ont su se partager les rôles, tantôt officiant comme un tandem sur scène, tantôt en solo. On retiendra toute l’intensité de Véronique Forget sur l’air J’avais rêvé d’une autre vie, extraite des Misérables, la chanson de Fantine en adaptation kreol de Dev Virahsawmy. Véronique Forget a adressé au passage ses remerciements à Gérard Sullivan qui avait monté la pièce il y a quelques années. Lumière tamisée, scène sobre, laissant planer ces deux voix féminines, avec une orchestration bien menée. Un style complètement revisité, sur les arrangements musicaux d’Olivier David au piano, Steve Desvaux (guitare basse), Patrick Desvaux (guitare) et Dario Manick (percussions). Il y a aussi eu le ténor Brandon Jacquette, qui a su faire montre de ses capacités vocales sur les chœurs.

Mélangeant à un certain moment le style de Hollywood et Bollywood, avec la reprise de Jai Ho, extrait de Slumdog millionnaire, le tandem Forget-Zuël a su faire vibrer la salle du Caudan Arts Center avant de clore en apothéose avec quelques titres phares d’Abba. Bref, deux voix d’or, un répertoire populaire et de beaux refrains repris en chœur par le public. De quoi mettre les sens en éveil en attendant un autre spectacle à la hauteur de ces deux grandes dames de la chanson. Car, au final, les Véronique ne font pas que du cinéma mais sont des artistes au firmament de leur art. Une vraie fierté pour Maurice.

 

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