Exportation de singes – Air France va cesser d’expédier des macaques vers des laboratoires

— Une victoire pour les associations de défense des animaux

L’acharnement des associations de défense des animaux comme PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) et Action for Primates, porte enfin ses fruits. La compagnie aérienne Air France a annoncé récemment arrêter de transporter des primates destinés aux laboratoires une fois ses engagements contractuels terminés avec les organismes de recherche.

- Publicité -

Une nouvelle qui n’enchante pas les sociétés impliquées dans le commerce des primates à Maurice, l’exportation de singes représentant un commerce très lucratif et rapportant un montant total de Rs 900 millions par an. Et si pour certains empêcher les recherches sur les primates revient à freiner les progrès scientifiques et condamner les gens à souffrir, pour d’autres, de plus en plus de méthodes alternatives apparaissent pour que la vie des animaux n’ait pas à être sacrifiée pour le bien de l’humanité.

En cessant de transporter les primates de leur pays d’origine aux laboratoires, Air France rejoint les autres grandes compagnies qui ont pris la décision de mettre un terme à leur implication dans cette pratique. Parmi elles, American Airlines, British Airways, United Airlines, Eva Air, Air Canada, China Airlines and Kenya Airways. Chaque année, et cela depuis une vingtaine d’années, 10 000 macaques sont transportés par la compagnie Air France vers les plus grands laboratoires d’Europe et des États-Unis.

Pour Laurent Levallois, Chief Operating Officer (CEO) de la compagnie Noveprim, l’une des sociétés impliquées dans le commerce des primates à Maurice, l’arrêt du transport des primates par Air France va impacter la recherche biomédicale. « Cette décision va impacter sévèrement la recherche biomédicale et ralentir le développement de nouveaux traitements pour lutter contre les maladies infectieuses comme le Covid, mais aussi non infectieuses comme le cancer ou le diabète. Nous saluons le courage d’Air France qui a soutenu la recherche scientifique pendant des années malgré les attaques incessantes des extrémistes », déclare-t-il.

En ajoutant : « Aujourd’hui, environ 10 000 macaques nés en captivité sont exportés par an de l’île Maurice à destination de l’Europe et des États-Unis. Cette activité qui emploie plus de 2 000 personnes joue un rôle important dans le développement économique et social dans les régions de l’île où elle est implantée. Les grands élevages mauriciens ont bâti une solide réputation mondialement grâce à la qualité de leurs primates, l’éthique et la bien traitante pratiquée depuis plusieurs décennies. »

« Les organes sur puces, une alternative »

Pour les associations de défense des droits des animaux, la décision d’Air France est une décision dont elles se félicitent. Depuis au moins 15 ans, elles ne cessent de demander à la compagnie aérienne de ne plus transporter de singes à destination des laboratoires de recherche. Contactée par mail, Amy Meyer, Manager of Primate Experimentation Campaigns chez PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), indique qu’en 2020, Maurice aurait exporté 5 032 macaques qui, dit-elle, « represents about 19% of the total monkeys that were imported into the U.S ». Ces derniers sont utilisés pour des expérimentations de toutes sortes dans les laboratoires européens et américains à des fins de recherche biomédicale.

« Aujourd’hui, les singes seront épargnés d’énormes souffrances et de la mort. Air France est la dernière grande compagnie aérienne commerciale à entasser des caisses de singes terrifiés dans ses soutes et à les envoyer se faire tuer dans des laboratoires aux États-Unis et ailleurs », déplore-t-elle. Aujourd’hui, elle remercie Air France d’avoir pris cette décision, surtout « à une époque ou des méthodes modernes et de pointe existent, telles que des organes sur puces, qui permettent de sauver des vies.»

Mais la bataille n’est pas encore gagnée. Une autre compagnie est maintenant dans le viseur de l’association : Egyptair, qui aurait expédié plus de 5 000 macaques vers leur mort dans les laboratoires américains depuis mars dernier. « PETA is focusing on Egyptair, which has reportedly transported as many as 5,000 monkeys through New York’s John F. Kennedy International Airport since March, including hundreds from Mauritius », déplore-t-elle.

Egyptair dans le viseur

Sarah Kite, cofondatrice du mouvement Action for Primates, accueille elle aussi favorablement la décision d’Air France. « The airline will now become part of the growing list of passenger airlines to have ended their involvement in the cruel global trade in non-human primates for research and toxicity (poisoning) testing. These include American Airlines, British Airways, United Airlines, Eva Air, Air Canada, China Airlines and Kenya Airways. This decision will likely have a major impact on the Mauritius primate export trade as Air France has been a decades-long transporter of long-tailed macaques from Mauritius for laboratories in Europe and the USA », affirme-t-elle.

Tout comme PETA, Action for Primates lance un appel à Egyptair. « We are currently calling on Egyptair, an airline already involved in transporting monkeys from Mauritius to the USA, to follow the compassionate lead taken by Air France. Instead of harming and killing non-human primates – our closest living relatives in the animal kingdom – scientists should be using their intellect and capabilities – and the enormous sums of money spent each year – to find alternative, humane and human-relevant ways of furthering medical progress. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -