Flore endémique : le trochetia la reine de nos forêts

Le trochetia incarne toute la beauté de l’endémicité mauricienne. Les 5 espèces qu’on peut trouver sur nos terres produisent toutes de magnifiques fleurs. Le trochetia boutoniana est le plus connu en raison de son statut d’emblème national. Ses quatre cousines revêtent la même beauté et surtout la même importance de conservation.

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De toutes les familles de plantes endémiques qui composent notre flore locale, le trochetia est sans doute celle qui offre les plus belles fleurs. Magnifiques lors de la floraison, ces fleurs offrent également leur nectar aux espèces animales endémiques dans un jeu de séduction essentielles à la survie. Le nectar des trochetia est très apprécié l’oiseau à lunettes et le picpic de même que certains geckos.

Fleur nationale.

Les fleurs roses des trochetia blackburniana et du trochetia uniflora ne laissent pas insensibles. Celles toutes blanches des trochetia parviflora et trochetia triflora attirent les regards. La fleur rouge du trochetia boutoniana rayonne. Cette dernière, est notre fleur nationale. Un statut octroyé en 1992 lorsque Maurice devint une République évinçant alors l’ochna mauritiana alias le bouke banane. Ses fleurs portent d’ailleurs le surnom de boucles d’oreille.

Le trochetia boutoniana a aussi la particularité de faire partie du cercle très restreint de fleurs au nectar colorées. Son nectar est de couleur orange.

Considérée comme éteinte, elle fut retrouvée dans la nature en 1973. Le trochetia parviflora, fut retrouvé en 2001 sur le Corps de Garde par des botanistes locaux. La famille trochetia passa alors de 3 à 5 espèces.

Forêts humides.

Comme le fait savoir le Park Ranger Arveen Gungadurdoss, les trochetia aiment les forêts humides, dans les hauteurs. C’est ainsi qu’on retrouve le trochetia boutoniana uniquement sur les sommets du Morne Brabant. Le trochetia parviflora est lui visible sur deux sites uniquement avec une population sur la montagne du Corps de Garde et seulement une plante sur Mont Chamarel suite au décès du deuxième spécimen.

Le trochetia triflora a lui trouvé refuge sur plusieurs sites à l’instar du Piton de Grand-Bassin, du Piton Savanne, à Plaine Champagne et à Trou aux Cerfs. Il faut aller sur Le Pouce, à la Nicolière ou à la montagne Letard pour observer en pleine nature le trochetia uniflora. Quant au trochetia blackburniana, il est le plus commun des trochetia. On peut le voir à Pétrin, à Les Marres et à Grand-Bassin, entre autres.

Des noms peu communs.

Leurs noms, par contre, ont des origines diverses. C’est Louis Bouton qui donna son nom à notre fleur nationale. Ce grand botaniste français installé à Maurice dans les années 1800 fut le premier à la récolter. Le trochetia boutoniana porte lui aussi le nom d’un botaniste, Justice Blackburn qui fut le premier à collecter la plante. Quant aux autres, leurs noms proviennent des spécificités physiques de leurs fleurs. L’inflorescence à une seule fleur donne son nom au trochetia uniflora, le fait d’avoir 3 fleurs sur un seul pédoncule donne son nom au trochetia triflora alors que la petitesse de la fleur du trochetia parviflora lui confère son nom. Parvi signifiant petit en latin.

Il faut savoir que les 5 espèces endémiques de trochetia du pays ont différents statuts sur la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Le trochetia blackburniana, qui est l’espèce la plus commune des 5, est tout de même classé comme vulnérable. Il en est de même que le trochetia triflora. Le boutoniana et le parviflora sont eux “en danger critique d’extinction” alors que l’uniflora est “en danger d’extinction”. Ce qui rappelle que les efforts pour sauvegarder ces plantes natives de notre sol doivent absolument se poursuivre.

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