Accueil Actualités Jeunes : Porteurs d’espoir

Jeunes : Porteurs d’espoir

0
Jeunes : Porteurs d’espoir

Les derniers Jeux des Îles ont permis de montrer tout le potentiel de la jeunesse mauricienne, qui s’est brillamment illustrée, tout en faisant vibrer le peuple mauricien. Une victoire qui démontre que les jeunes sont porteurs d’espoir. Sur eux repose l’avenir du pays. Ils sont appelés à reprendre le flambeau pour peu qu’on leur donne l’occasion de s’exprimer et de montrer leur potentiel. En marge de la Journée internationale de la jeunesse, célébrée le 2 août, nous avons donné la parole à plusieurs jeunes.

Ameerah Musbally, 24 ans, étudiante en communication visuelle et multimédia

“La jeunesse, c’est le futur”

“Il ne faut pas sous-estimer les jeunes. La jeunesse, c’est le futur. Je viens de terminer mes études en communication visuelle et multimédia en France. Mon plus grand désir est de trouver un boulot qui soit en accord avec ce que j’ai appris, dans lequel je me sens bien, mais surtout qui puisse inspirer d’autres jeunes. Nous les jeunes, si on nous montre que nous sommes importants, nous pouvons montrer notre potentiel.
Notre génération est en train de payer les erreurs de nos parents en ce qu’il s’agit de l’environnement. Nous avons la capacité de saisir cette réalité et de faire en sorte qu’on vive en communion avec notre environnement.”

Oswaldo Michel, 26 ans, étudiant en sciences du langage

“Des idées fraîches et des réflexions nouvelles”

“La jeunesse a des idées fraîches et des réflexions nouvelles. Le combat que j’ai envie de mener est celui de la liberté de choisir la langue que je veux pour mes études. Pourquoi pas enseigner les maths en kreol ? Il y a une discrimination linguistique dans le système scolaire qui permet à une élite d’avoir plus accès à l’éducation.
Les jeunes ont de l’énergie. Nous avons la chance d’être plus formés que les anciennes générations. Le jeune d’aujourd’hui a n’a plus les réflexes communautaristes, il veut s’ouvrir aux autres cultures.”

Pawena Kaniah, 22 ans, étudiante en Business Administration et blogueuse“Le jeune a envie de montrer ce dont il est capable”

“J’ai toujours eu une fascination pour l’écriture et la politique. Je suis très active sur mon blog où je poste régulièrement mes opinions politiques, mais aussi des textes sur la santé mentale. Le jeune a envie de montrer ce dont il est capable, encore faut-il lui accorder sa chance. J’ai envie de me lancer dans l’entreprenariat social. L’aspect giving back to society me plaît beaucoup. Mon souhait est de contribuer à garder le pays up to date aux nouveaux développements technologiques. Je suis une passionnée du Digital Marketing. J’avais initié un service sur mon profil Facebook que j’avais appelé Cv Cure pour expliquer aux jeunes comment créer un CV et ce qu’il faut y mettre comme informations. J’ai également constaté que le paiement mobile n’est pas un service populaire chez les jeunes.”

Daphnée K. Waye, 22 ans, Marketing Officer et blogueuse“L’avenir est entre nos mains”

“Dans un sens, l’avenir est entre nos mains. Le jeune ne demande qu’à être guidé pour qu’il puisse prendre des décisions qui sont bonnes pour son pays. Je veux promouvoir le self-awareness. Si on guide les jeunes, ils peuvent faire de grandes choses. C’est un peu ce que je fais sur mon blog, pour aider les autres jeunes à réussir la transition entre l’université et le monde du travail. Je veux voir des jeunes qui arrivent à grandir, aider ceux qui sortent de l’université à shape their life.”

Krishna D. Pentaya, 21 ans, étudiant en ingénierie mécanique et leader de l’organisation Sov Lanatir Mauritius

“Les grandes personnes ont d’abord été des enfants”

“Je crois que l’un des pouvoirs qu’on a lorsqu’on est jeune, c’est notre pureté, accouplée à nos connaissances obtenues grâce aux outils éducatifs accessibles sur internet. Il est de notre devoir de protéger notre seule et véritable mère; celle de tous les royaumes vivants et non-vivants reliés par les liens sacrés de Gaïa : la Nature. Pour exprimer tout cela, un jeune comme moi avait besoin d’un petit coup de pouce, une plate-forme. Nous avons fondé une organisation environnementale dynamique en mai 2019, Sov Lanatir Mauritius (sur notre page FB et Instagram) par le biais d’une compétition (NLE-National Leadership Engine) par la NPCC. Nous comptons actuellement à travers l’île plus de 140 jeunes qui se sont ralliés à notre cause. J’aimerais terminer par cette citation de St-Exupéry dans Le Petit Prince : toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants.”

Bella Mauree, 16 ans, étudiante au Lycée Mauricien“Le jeune a besoin d’être soutenu”

“Le jeune a besoin d’être soutenu, il a besoin de savoir qu’il y a quelque chose pour lui dans ce monde. Il peut alors réaliser son potentiel.
J’ai vécu quelque chose qui a un peu forgé ma façon d’être. Mes deux frères ont été des enfants de rue pendant quelque temps, avant que l’ONG Safire ne les remette sur le droit chemin. Depuis, je me suis sentie investie d’une mission. À mon tour, je vais vers les enfants de rue et j’essaye de les guider vers l’ONG. C’est une façon pour moi de redonner à la société ce qu’elle a fait pour moi et ma famille.
Un jeune isolé risque de ne pas montrer ce qu’il peut faire. Lorsqu’il est soutenu et qu’il se retrouve en groupe, il peut montrer ses talents. Surtout les jeunes qui ont des problèmes familiaux.”

Arvind Dooky, 31 ans, membre du Black River Regional Youth Council

“Bien encadré, le jeune peut montrer un très beau visage”

“Tous les jeunes ont du potentiel. Il suffit qu’il y ait des personnes qui les poussent en avant pour qu’ils réalisent de grandes choses. Bien encadré, le jeune peut montrer un très beau visage. Moi, j’ai eu la chance de découvrir très tôt des programmes dédiés aux jeunes, ce qui m’a permis de me développer et d’être prêt pour le leadership. Je pense qu’il faut encourager les jeunes à suivre ces activités. Cela nous permet de prendre des décisions importantes et d’accomplir tout le potentiel que nous avons.”

Emmanuel Maujean, 32 ans, entrepreneur

“Le jeune a un esprit beaucoup plus vif”

“Le jeune est créatif. Un jeune d’aujourd’hui est une personne qui se bat. Il a un esprit beaucoup plus vif. Il innove, remet le monde en question. Il a envie d’apporter du changement. Le problème est qu’il n’est pas écouté. On gagnerait à écouter davantage les jeunes.
Pour ma part, je ressens le besoin de former les jeunes. J’ai une structure qui me permet de partager. Ce qui m’inspire, c’est de pouvoir connecter les gens. Je voudrais pouvoir transmettre aux jeunes ce que j’ai appris.”

Johanne Rannoojee, Communications Manager et blogueuse politique

“Le jeune peut apporter un regard beaucoup plus frais et beaucoup plus cohérent”

En marge du lancement de la plate-forme en ligne “La politique expliquée aux jeunes”, Johanne Rannoojee et ses amis organisent actuellement un sondage sur Facebook intitulé “Ledikasion Politik dan Moris : Twa zenn, ki to panse ?” Elle nous en dit davantage, tout en partageant ses idées sur la politique.

Quel est votre regard sur la politique ?

Nous avons un système politique assez intéressant, qui est un peu un mélange de tout ce que nous avons hérité historiquement des autres, des pays qui ont un peu forgé notre identité. Je pense que la politique a un pouvoir pour apporter des changements, si on fait la pratique convenablement. Il faut qu’il y ait un assainissement de la politique à Maurice. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait plus de jeunes et de femmes au Parlement si cela n’engendre aucun changement. Il faut qu’il y ait des gens qualifiés au gouvernement pour prendre des décisions qui vont aider le pays et la jeunesse à avancer, pour défendre des causes comme l’environnement, la culture, l’identité nationale.

Je pense qu’il faudrait faire découvrir aux jeunes l’engagement politique de manière différente. Beaucoup de personnes pensent qu’il faut obligatoirement passer par la case “candidat aux élections” pour être engagé en politique. Le travail social est un engagement politique par essence; de même, être engagé dans son église, être engagé auprès de la communauté et de son quartier. L’engagement politique peut se faire autrement.

Vous avez lancé un sondage intitulé “Ledikasion Politik dan Moris : Twa zenn, ki to panse ?” Qu’est-ce qui motive une telle initiative ?

Nous l’avons fait pour bien définir ce que nous voulons proposer sur la plate-forme “La politique expliquée aux jeunes”. On ne peut pas avancer aveuglément. Je ne peux pas dire que je vais parler de politique, du vote ou d’un autre thème, sans comprendre ce que les gens savent déjà, à qui je m’adresse, quels âges ont ces personnes, est-ce que ce sont des femmes, des hommes, des professionnels, qu’est-ce qu’ils ont étudié ? Nous voulons comprendre quelle cible nous avons en face de nous et comment répondre adéquatement à leurs besoins. On ne fait pas un gâteau parce qu’on a envie de faire un gâteau, on ne prend pas l’autobus juste pour prendre l’autobus. Il faut savoir où on va, quelles sont les difficultés que nous allons rencontrer en chemin. Il faut se préparer convenablement pour pouvoir mieux aider.

Parlez-nous justement de la plate-forme en ligne “La politique expliquée aux jeunes”, que vous allez lancer incessamment. Quels sont ses objectifs ?

Les trois objectifs de la plate-forme sont : d’abord, de démocratiser et vulgariser l’apprentissage politique à Maurice. Deuxièmement, permettre aux jeunes d’avoir une opinion raisonnée et réfléchie. Arrivés à la majorité, combien de jeunes vont voter sans avoir compris pour qui ils votent, pourquoi ils votent, ce que les personnes pour qui ils votent soutiennent et advocate for. Troisièmement, c’est encourager les jeunes à découvrir les multiples façons de s’engager en politique, comme je le disais plus haut. Sans obligatoirement passer par la case élections.

Dans un précédent article, vous parliez d’éducation politique à l’école. Pourquoi est-elle nécessaire ?

En Inde, on enseigne la politique comme matière à l’école. Ce n’est pas parce qu’on l’enseigne et qu’on l’apprend que notre opinion sera plus réfléchie, mais je crois que ce serait un point de départ pour donner aux jeunes une base. Après, il y va du sens de l’initiative de chaque personne de se faire le devoir d’aller plus loin, d’aller chercher et de s’informer. On a le devoir aujourd’hui en tant que jeunes – et même ceux qui sont moins jeunes – de s’informer.

Quels changements les jeunes peuvent-ils apporter au système politique tel qu’on le connaît aujourd’hui ?

Comme je le disais plus haut, je ne suis pas du genre à dire qu’il faut plus de jeunes ou plus de femmes en politique. Je pense qu’une personne qui fait partie d’un gouvernement doit être qualifiée et être in touch avec la réalité des gens. Que tu sois jeune ou pas, cela n’a pas vraiment d’importance. Là où les jeunes peuvent apporter quelque chose au système, c’est par rapport aux réalités qu’ils connaissent. Quelqu’un qui a 80 ans et qui est Premier ministre ne saura peut-être pas quelles difficultés moi, en tant que jeune, je rencontre. Il ne comprendra peut-être pas la technologie, toutes les opportunités économiques ou sociales qui sont propres à ma génération. Le jeune peut apporter un regard beaucoup plus frais et beaucoup plus cohérent par rapport à ses réalités, et venir compenser là où les autres ont l’expérience et les compétences.