Megh Pillay, ex-CEO d’Air Mauritius : « Pour une ouverture prudente et progressive des frontières »

Megh Pillay, en tant qu’observateur économique et gestionnaire averti, préconise dans l’interview qu’il nous a accordé une « ouverture prudente et progressive des frontières » dans le cadre d’une stratégie à géométrie variable, car il existe, selon lui, toujours des paramètres inconnus. Il relève par ailleurs que les gestes barrières établis à travers le monde ont été bien adoptés à Maurice. « La sécurisation existe à Maurice. Il nous faut savoir utiliser cette situation, qui n’existe pas dans les autres destinations concurrentielles. C’est un avantage extraordinaire », souligne-t-il.

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Pensez-vous qu’on devrait suivre ceux qui ont commencé à rouvrir leurs frontières le 1er août afin d’accueillir les visiteurs et relancer l’industrie touristique ?
L’ouverture des frontières demande beaucoup d’attention. On ne peut ouvrir brutalement. Avant de procéder à l’ouverture, il faut s’assurer qu’il y a des touristes qui sont intéressés à venir. On n’ouvre pas les frontières sans réfléchir et ensuite, on attend comme dans une boutique ou un bazar. Il faut qu’il y ait une évaluation. Aujourd’hui, les autorités touristiques et tous ceux sont engagés dans l’industrie sont d’accord que pour rouvrir les frontières, il faut donner confiance aux voyageurs potentiels. Il faut prendre en considération que l’Européen qui voyage a souffert au moins quatre mois de confinement qui l’ont inévitablement stressé. À Maurice, nous avons notre jardin et pouvons circuler. Or, l’Européen qui habite un appartement et qui ne peut sortir a bien besoin de prendre l’air. Il faut lui donner confiance. Maurice est en mesure de le faire pour deux raisons. L’incidence de la pandémie est très limitée et a été bien maîtrisée. Le World Tourism Council a placé Maurice parmi les premiers pays considérés comme des “safe destinations”. De plus, les gestes barrières établis à travers le monde ont été bien adoptés à Maurice. Chacun sait ce que veut dire “sanitaniser” ses mains. Il sait qu’il faut porter son masque. Il sait comment se conduire. On peut constater que les gestes barrières et le port du masque sont devenus des règles bien comprises et scrupuleusement suivies par toute la population qui s’y est habituée. C’est une nouvelle normalité. Pour leur part, certains groupes hôteliers ont déjà adopté des protocoles sanitaires et formé leur personnel pour assainir les interactions humaines si intenses dans ce secteur. En se protégeant ainsi des risques d’infection, on a rehaussé notre standard d’hygiène national au niveau requis pour rassurer le touriste.
Tout cela est important parce que la filière touristique est marquée par une interaction humaine intense. Le voyageur arrive à un aéroport où il y a plein de gens. Il doit traiter avec beaucoup de monde, que ce soit au niveau de la sécurité, pour le traitement de ses bagages ; dans l’avion, il côtoie d’autres voyageurs. Arrivé à destination, il doit passer par les services de l’immigration, par la douane. Partout, il rencontre des gens qui touchent, qui se frottent à lui. Pour rejoindre son hôtel, il doit prendre un transport en commun ou un taxi. Pendant tout son séjour à l’hôtel, il y a une interaction humaine intense et constante. Le risque qu’il soit infecté est énorme. Mais lorsqu’il traverse dans un environnement sécurisé parce que tout le monde comprend ce qui doit être fait et que l’environnement est aménagé pour empêcher tout risque de contamination, le voyageur se sent sécurisé. Cette sécurisation existe à Maurice. Il nous faut savoir utiliser cette situation qui n’existe pas dans les autres destinations concurrentielles. C’est un avantage extraordinaire.
Cet avantage est important parce que lorsqu’on ouvre nos frontières aux touristes, il n’est pas évident que nous puissions attirer le même nombre de touristes qu’auparavant. D’ailleurs, l’IATA vient de repousser à 2024 au lieu de 2023 un possible retour à la normale au niveau du trafic aérien international. Est-ce qu’on peut attendre tout ce temps ? Ce n’est pas évident. Ce qui veut dire que si on veut amorcer une reprise, il nous faut aller plus vite et refaire notre stratégie, revaloriser notre produit pour faire plaisir aux touristes de manière à ce qu’il choisisse Maurice au lieu d’aller ailleurs.

Faut-il attendre encore ou ouvrir maintenant ?
Il faut ouvrir maintenant. De la même manière qu’il était nécessaire de fermer les ports d’entrée sans préavis en mars, il est temps qu’une ouverture soit programmée en appliquant l’expérience acquise à ce jour sur le virus. À l’époque, on ne savait pas ce qu’il allait se passer. Dans notre sagesse, on a choisi le “lockdown”. Aujourd’hui, on connaît le mode de transmission, l’importance du masque, de la distanciation physique. On sait comment fonctionne le virus même si nous n’avons pas de traitement pour cette maladie pour le moment. Nous connaissons son mode de transmission et sa survie et ses faiblesses. Cela nous permet de prendre nos précautions. Le virus a fait son apparition en décembre. Il s’est propagé bien vite, affectant des pays asiatiques. Maurice est restée ouverte jusqu’à mars. Entre décembre et mars, on a accueilli des centaines de vols aériens. Des centaines de milliers de touristes ont débarqué à Maurice en provenance de Chine, d’Inde, d’Europe. On a laissé entrer beaucoup de personnes. Malgré cela, nous n’avons pas eu beaucoup de cas, sauf les deux venant de Grande-Bretagne et de la Belgique. Ce qui veut dire que notre système de santé qui était en place fonctionnait plutôt bien. D’ailleurs, il semble que le ressortissant mauricien en question aurait triché en prenant un médicament avant d’entrer à l’aéroport pour faire baisser sa température. Aujourd’hui, la situation est différente et nous savons beaucoup de choses au sujet de la COVID-19. Ce virus est une réalité avec laquelle faut impérativement composer pour une reprise de la vie économique même s’il est vrai que sans vaccin ou remède efficace, il est impossible d’établir un calendrier réaliste pour retrouver le niveau pré-2020 en termes d’arrivées de touristes.

Cependant, une ouverture prudente et progressive peut se faire selon une stratégie à géométrie variable car il existe toujours des paramètres inconnus. Il faut, au préalable, que les stratèges s‘entendent sur le point d’équilibre entre les bénéfices socio-économiques, les coûts pour maintenir une machinerie économique et les risques/conséquences d’une flambée de la COVID-19. Du moment qu’on a pris la décision, il faut annoncer les dates et les détails des limitations afin de permettre à chaque maillon de la filière voyage/tourisme de se mobiliser à sa manière et sous les nouvelles conditions. On suit avec intérêt les ouvertures opportunistes. Maurice étant une destination à caractère unique, elle ne devrait pas se précipiter mais doit surtout confirmer sa maturité et son sérieux dans ses annonces. Ce qu’il faut à tout prix éviter à ce stade, c’est l’envoi de signaux négatifs comme le logo simpliste diffusé récemment.

Une résurgence et un nouveau confinement seront quand même lourds à porter ?
Il faut décider, à la lumière d’une analyse approfondie, les risques par rapport aux bénéfices, car la COVID-19 sera là pour longtemps et il y aura toujours d’autres pandémies à venir. L’ampleur de ces risques peut être mitigée par l’application de la connaissance scientifique évolutive, la disponibilité des tests et diagnostics rapides, les mesures de prévention sanitaires adoptées ici et ailleurs, et les nouvelles procédures adoptées par les opérateurs du transport aérien et de l’hôtellerie afin de se protéger et protéger les autres. Il ne faut pas oublier que sans ces précautions devenues aujourd’hui la norme, on s’était inconsciemment bel et bien exposés par des milliers de vols et de centaines de milliers d’arrivées durant le premier trimestre 2020 avant la fermeture. Par ailleurs, le peu de cas importés, et aussitôt décelés, démontre l’efficacité des contrôles de santé qui ont été renforcés après les épidémies SARS, Ebola et autres H1N1.

Dans l’autre plateau de la balance, l’industrie du voyage et du tourisme représente 24% à 25% de notre PIB, soit la valeur des biens et services générés par le pays en employant plus de 125 000 personnes. Il fut un temps où elle représentait 30% mais a, depuis, accusé une baisse. Pourquoi les pays européens ont décidé de rouvrir rapidement leurs frontières ? En Espagne, l’industrie touristique représente 8%, en France, 7 à 8%. Ils ont ouvert parce que le tourisme est important pour leur économie. Peut-on accepter de sacrifier 25% de notre économie et laisser ce secteur survivre que grâce à des injections des fonds publics en disant qu’on ne sait pas quand nous ouvrirons ? Cela aura des conséquences énormes. Nous savons comment vivre avec la COVID-19 et ne pouvons accepter de mourir pour d’autres raisons, c’est-à-dire de faim, et finir cette économie complètement. L’intelligence dicte que nous adoptions une approche très pragmatique sur cette question. Il y a un risque, c’est vrai. La vie de l’économie du pays est une gestion de risque. Si nous ne pouvons gérer les risques, nous ne pouvons gérer une entreprise et encore moins le pays. Il est à craindre qu’on arrive bientôt au point d’écroulement de ce pilier de l’économie.

Avec l’ouverture des frontières, peut-on s’attendre à une reprise rapide et soutenable ?
Cela dépend du sérieux, de l’effort qu’on est disposé à consentir à cette tâche et de l’intérêt pour les voyages vers les destinations outre-mer. Les Français métropolitains représentant le quart de nos visiteurs sont libres de voyager vers leurs îles, aux Antilles et à La Réunion depuis juillet. Comme le tourisme international a été bien plus chamboulé que par l’attentat de septembre 2001 et les épidémies de SARS, Ebola et MERS, un livre blanc qui prendrait en compte les réflexions de toutes les parties prenantes serait utile, mais cela ne se fait pas en deux jours. Entre-temps, il faut dégager une nouvelle stratégie permettant de focaliser les efforts de marketing de la destination Maurice et de capitaliser sur la nouvelle donne qui privilégie les îles lointaines restées relativement indemnes des grandes vagues de la COVID-19. Moins de trafic se traduit en billet d’avion plus cher qu’avant et le coût des vacances à Maurice sera hors de la portée du tourisme européen moyen qui, de toute façon, ne sera pas de sitôt prêt à s’engager dans des projets de vacances lointaines. Le tourisme de masse n’étant pas d’actualité, il faut compter moins sur le nombre et plus sur la qualité. Donc, c’est le moment de se positionner à nouveau comme destination sélecte haut de gamme et répondre à la demande déjà manifestée par ceux ont les moyens. Il est regrettable qu’Air Mauritius, qui détenait la mémoire institutionnelle et l’intelligence nécessaire pour piloter une réflexion collective structurée sur une réorientation de la politique du tourisme, ne soit plus en état de le faire.

L’industrie du tourisme n’est tout de même pas limitée à la clientèle des hôtels de luxe…
Bien sûr que non, et c’est le moment de développer le tourisme régional qui est sous-exploité et moins sujet à une telle escalade de coûts. L’occupation d’un créneau haut de gamme et la projection de l’image d’une destination exclusive inspirent la fascination et l’émerveillement, stimulent la croissance à tous les niveaux et ne sont pas incompatibles avec le tourisme moyen et bas de gamme qui contribue énormément au secteur. En temps normal, 90 millions de touristes, dont 70 millions d’Européens, visitent la France, première destination touristique mondiale. Mais ils ne sont qu’une poignée à loger dans les grands palaces comme le Plaza Athénée ou le Ritz Carlton. Au fait, ce sont les hôtels 4, 3, 2 ou 1 étoile(s) et autres Airbnb qui profitent le plus de cette manne. Nous pouvons nous inspirer de ce modèle. Toutes proportions gardées, Maurice a bénéficié de la stratégie de Gaëtan Duval d’attirer des vedettes du cinéma et autres célébrités pour des vacances médiatisées. Cela a permis de créer une image glamour de Maurice qui attire des touristes de toutes les catégories sociales. Maurice accueille une moyenne de 500 000 Européens annuellement.
Pour sa part, la région nous fournit 475 000 touristes en provenance surtout de La Réunion et d’Afrique du Sud. Ce volume de presque un million représente notre pain et beurre car ils reviennent année après année et incitent d’autres à découvrir l’expérience mauricienne à leur tour. Ils ne sont pas comme les visiteurs “one-off” d’autres régions incités à venir par des campagnes coûteuses et offres promotionnelles lourdement subventionnées mais qui ne reviendront jamais car notre produit n’est pas ce qu’ils cherchent.

Le potentiel du tourisme régional reste sous-exploité. Avec un changement d’attitude et de mentalité de notre part, il faut éviter de traiter les touristes de la région de manière discriminatoire. Les destinations comme Singapour, Dubaï et autres Bangkok sont des “shopping destinations” régionales et accordent le même traitement indistinctement à tous, y compris les Africains ou Asiatiques à teint foncé. Les autorités de ces pays se gardent de vérifier combien d’argent liquide ils disposent lorsqu’ils débarquent et ils ne sont pas interpellés au départ pour s’expliquer comment ils ont payé leurs emplettes.
Si on veut faire de Maurice une “shopping destination”, il ne faut pas trop compter sur les Européens mais essentiellement sur la région africaine/océan Indien. Il faut cesser avec les fouilles humiliantes pour prévenir le blanchiment, il faut cesser d’être “penny wise and pound-foolish” et chercher ailleurs où se pratique le véritable “round-tripping” et “money-laundering” impliquant des milliards de dollars. On voit mal le véritable “launderer” débarquer avec de millions sur sa personne. Les transferts d’argent se font par des moyens électroniques.

Presque 140 000 Réunionnais visitent Maurice par an. Sur les 300 000 Français arrivant de la France métropolitaine, environ 100 000 passent par La Réunion. Ainsi, le trafic Réunion-Maurice reste déterminant dans la performance de notre industrie voyage/tourisme. Une ouverture de La Réunion est ainsi une priorité dans toute stratégie de relance. Déjà, il n’est pas évident de savoir comment on va récupérer l’ensemble des bénéfices sur notre PIB car c’était Air Mauritius qui transportait plus de 60% de cet apport de touristes dépensiers.

Avez-vous des exemples concrets de discriminations par rapport à certains types de touristes ?
Il m’est arrivé d’être témoin d’une situation embarrassante où un top CEO africain a été fouillé à la loupe pendant que ses assistants traversaient le contrôle douanier comme une lettre à la poste, car ils sont de souche européenne. À son crédit, la MRA ratisse large et en profondeur car même les marchands de rue n’échappent plus au fisc. Cependant l’économie informelle existe à travers le monde. Dans l’Union européenne, elle est estimée à 18% du PIB et en Afrique subsaharienne l’utilisation de l’argent liquide reste prédominante car elle dépasse les 55%. L’Africain moyen paie même sa maison ou sa voiture en liquide et ne rend de compte à personne. C’est sa façon de vivre. Il faut reconnaître ce fait et le respecter. Il ne comprend pas pourquoi on le fouille à l’arrivée pour de l’argent liquide ou au départ pour expliquer comment il a payé ses emplettes. C’est la responsabilité des autorités des pays d’origine de contrôler la sortie et l’entrée des leurs ressortissants. La vigilance aux ports ne doit pas être discriminatoire, s’amalgamer avec le contrôle des dépenses personnelles et familiales des touristes.

Comment situez-vous le rôle d’Air Mauritius dans le cadre de la perspective de l’ouverture des frontières ?
Air Mauritius a été le “driver” incontesté et inégalé du tourisme, en dépit de toutes les critiques faciles et gratuites à son égard sur d’autres sujets. Elle a un rôle à jouer avec l’ouverture des frontières et avec la relance de l’économie de Maurice. Je dis cela parce que le véritable touriste haut de gamme préfère avoir un vol direct sur Maurice. Je suis bien placé pour le savoir. Maurice est une destination lointaine. Le vol Maurice-Europe dure 11 à 12 heures. Il faut aussi prendre en compte que le voyageur a pu prendre deux à trois heures avant d’arriver à l’aéroport international. Et arrivé à Maurice, il prendra un minimum de deux heures avant de se retrouver dans sa chambre d’hôtel. Je vois mal ce touriste quitter son pays, en Europe, pour se rendre à Dubaï, où il risque d’attendre pendant une période indéfinie un vol à destination de Maurice. Sur la base de mon expérience, Air Mauritius n’a jamais perdu d’argent sur ses vols directs. Ces vols sont tellement profitables que nous opérons en partenariat avec Air France.
C’est la raison pour laquelle je considère que le volume et la qualité du tourisme gagneraient si Air Mauritius rétablissait des vols directs fréquents et réguliers entre les principaux marchés européens, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie, laissant aux Emirates, Turkish et autres opérer leurs vols indirects. Par ailleurs, aussi longtemps qu’Air Mauritius est là, la compagnie peut mettre un tarif de référence, et ces compagnies sont obligées de casser leurs prix pour s’aligner sur ceux d’Air Mauritius, tout en restant profitables, car leurs coûts fixes sont déjà amortis sur leurs réseaux de base. En l’absence d’Air Mauritius, leurs tarifs grimperont automatiquement, pouvant même doubler pour refléter leurs coûts réels.

Est-ce que MK peut rester viable dans les circonstances qu’on connaît ?
Comme je viens de le dire, les vols directs long-courriers sur les principaux marchés européens, avec presque 500 000 arrivées, ont toujours été profitables quand les opérations sont professionnellement gérées. Cela implique aussi une coopération et une concertation avec les bons partenaires sur une modulation optimale de fréquences suivant la dynamique cyclique de la demande.

Les vols sur l’Océan indien (Réunion et Madagascar) et l’Afrique du Sud sont aussi très viables et contribuent énormément, après l’Europe, avec plus de 475 000 arrivées, sortant principalement de La Réunion et l’Afrique du Sud. Les opérations moyens courriers sur l’Asie du Sud-Est, particulièrement Kuala Lumpur et Bangkok, sont aussi profitables, mais que pour répondre à la demande sortant de notre région, et non pas pour nous apporter des touristes, sauf Mumbai. En tout cas, il est assez improbable que le vide laissé par Air Mauritius (ce qui, nous l’espérons, ne se produira pas) puisse être remplacé par South African, Air Madagascar, Air India, Air Austral ou Air France.

Il faudra reconnaître sa pertinence et valoriser son importance. Il faudra également que ceux qui conçoivent la stratégie politique pour une reprise puissent composer avec l’administrateur de la compagnie. Pour le moment, ils ne sont uniquement concernés que par les chiffres d’affaires d’Air Mauritius, et non pas la relance économique du pays. Il faudra que le gouvernement lui donne des instructions fermes dans ce sens.

Le mot de la fin…
Pour toute nouvelle stratégie de relance d’Air Mauritius, il est important de maintenir la mémoire institutionnelle de la compagnie. Elle sait ce qui s’est passé auparavant et les erreurs qui ont été commises, et sait qu’il ne faut pas redécouvrir l’Amérique. Sans cette capacité de réflexion, on risque de finir comme la Tourism Authority, avec son slogan totalement inadapté.

« Le tourisme de masse n’étant pas d’actualité, il faut compter moins sur le nombre et plus sur la qualité. Donc, c’est le moment de se positionner à nouveau comme destination select haut de gamme et de répondre à la demande déjà manifestée par ceux qui ont les moyens »

« Il est regrettable qu’Air Mauritius, qui détenait la mémoire institutionnelle et l’intelligence nécessaires pour piloter une réflexion collective structurée sur une telle réorientation de la politique du tourisme, ne soit pas en état de le faire »

« Peut-on accepter de sacrifier 25% de notre économie et ne laisser ce secteur survivre que grâce à des injections des fonds publics en disant qu’on ne sait pas quand nous ouvrirons ? Cela aura des conséquences énormes »

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