Mixité : Les néo-admis en parlent

Royalistes, Curéens, ou encore Kennediens. Ces sobriquets donnés aux étudiants des collèges auparavant exclusivement réservés aux garçons et aux filles se conjugueront désormais au féminin et au masculin. Une nouvelle réalité à laquelle d’aucuns devront s’habituer et à laquelle les étudiants admis en Grade 10 dans ces 12 académies devront se confronter. Ils en parlent.

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« Rien de nouveau, car depuis l’école primaire, filles et garçons étudient ensemble et ce sera aussi pareil à l’université et dans le monde du travail. Pour moi, il n’y a aucune différence», nous dit Miguel Domah. Il troque son pantalon kaki et sa chemise blanche pour un pantalon grenat et une chemise beige. En effet, après trois années au collège St-Joseph, ce jeune habitant de Curepipe continuera sa scolarité au Dr Maurice Curé State College. « C’est assez impressionnant. Lundi, pour l’exercice d’enregistrement, j’ai été surpris de découvrir ce collège, cette nouvelle culture, surtout le gymnase avec les tableaux où sont inscrits tous les noms des lauréates», nous dit-il. Pour lui, « la mixité est une très bonne chose, comme ça on sera peut-être moins complexé pour travailler avec le sexe opposé».

Les  »seniors » comme Yaseen Mowlabaccus sont prêts à accueillir leurs nouveaux camarades

En ce qu’il s’agit des blagues qui circulent sur les réseaux sociaux, Miguel Domah trouve que c’est de bonne guerre et ne s’en soucie pas beaucoup. «Ce n’est pas méchant. J’ai moi-même bien rigolé, mais je ne le prends pas au sérieux, car on est ici pour étudier avant tout», dit-il.

Même son de cloche du côté des filles. Esha Nothoo a été admise au Sir Abdool Raman Osman State College (SARO) et elle aussi nous confie ne pas prendre toutes ces blagues au sérieux. «On a beaucoup travaillé pour ça, et même si mes parents avaient quelques appréhensions, car c’est une école de garçons, en visitant l’école, on a vu que tout avait été préparé pour accueillir les filles», dit-elle. Ancienne étudiante de Belle-Rose SSS, elle est ainsi contente de faire partie de cette première cohorte d’étudiants issus d’académies mixtes. Angelina Nistar, ancienne étudiante de Belle-Rose SSS, est elle aussi une des nouvelles étudiantes du SARO.

“Il faut savoir vivre avec le changement”

Comme son amie, elle nous avoue que «la mixité sera une nouvelle expérience, surtout après avoir passé trois années dans une école pour filles, mais que ça reste une très bonne chose. Nous aurons le même enseignement et les filles et les garçons se motiveront pour mieux travailler», dit-elle.

Un enseignement qui se veut ainsi équilibré, à la fois pour les filles et les garçons. Jeremy Ng est parmi les chanceux à avoir obtenu une place au Queen Elizabeth College. Ancien étudiant d’Ébène SSS, lui et ses amis avaient pour objectif d’y obtenir une place. Sa mère, Cindy Ng, qui l’a accompagné lundi, nous confie que c’est le résultat de plusieurs années de dur labeur. «C’est un travail continu depuis l’école primaire où on s’est assuré que Jeremy puisse garder le bon équilibre entre études, sport, musique et famille, entre autres. Il faut aussi noter qu’il est dans le premier batch du PSAC », nous dit-elle. Elle raconte que la première impression a été la bonne et que son fi ls est comblé de pouvoir étudier au QEC. «Nous avons été très bien accueillis lundi par le recteur et les enseignants», nous raconte-t-elle. En effet, le collège a tout mis en place pour inculquer, dès le premier jour, la culture du QEC qui reste inchangée et axée sur l’excellence académique, mais pas seulement. « La mixité est une très bonne chose et j’espère que cela boostera les enfants pour une compétition saine.»

Pour ce qui est des autres étudiants qui côtoieront ces nouveaux camarades, les « seniors », c’est aussi une nouvelle étape à franchir avec fierté. C’est ce que pense Yaseen Mowlabaccus, Vice Headboy du SARO. «D’ailleurs, je ne comprends pas la polémique sur l’uniforme. L’uniforme doit se porter avec fierté et si on commence à critiquer et à dénigrer ces enfants, ils n’éprouveront aucune fierté à le porter justement», dit-il.

Miguel Domah troquera son pantalon kaki pour un pantalon grenat

Yaseen Mowlabaccus et son équipe sont ainsi déjà prêts à accueillir les filles dans leur collège, et ont hâte de répondre à leurs questions dans ce nouvel environnement. «Il faut savoir vivre avec le changement. Ce sera mieux pour l’école. D’ailleurs, je pense que la mixité est un avancement, car les filles et les garçons sont les futurs leaders qui devront apporter leur contribution sociale et économique au pays. Cette mixité va aider à apporter plus d’égalité et d’équité, en créant un environnement où garçons et filles peuvent étudier en harmonie. Ils vont ainsi voir ce que l’autre est capable de faire et cela ne peut qu’être positif», dit-il.

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