OCÉAN INDIEN — Zone de tension : Diego Garcia au cœur de l’escalade militaire anti-Pékin

Retour en force des Américains avec le déploiement des bombardiers B-1B, soit quatre fois la capacité des B-52, et 200 Marines supplémentaires sur la base de l’OI

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Londres également de la partie par le biais de manœuvres militaires conjointes avec Delhi, avec le HMS Queen Elizabeth et des F-35B dans la Mer d’Oman

Faisant fi des revendications légitimes de Maurice en matière de souveraineté sur l’archipel des Chagos aux termes de la résolution No 73/295 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 22 mai 2019, Washington et Londres ont pris la décision de renforcer leur présence militaire. Ainsi, selon les informations en provenance du Pentagone, la base militaire des Américains à Diego Garcia est au coeur d’une escalade en matière d’armement sans commune mesure. Depuis le début de cette semaine, des bombardiers B-1B de l’armée américaine ont ainsi effectué leur comeback sur la base de Diego Garcia, qu’ils avaient délaissée depuis 15 ans déjà. En plus, quelque 300 Marines supplémentaires ont été simultanément affectés sur la base de l’océan Indien. De son côté, Londres, bénéficiant de l’appui sans compromis de New Delhi, est engagée dans des manœuvres en Mer d’Oman, avec la présence du HMS Queen Elizabeth, faisant partie de l’United Kingdom’s Carrier Strike Group 21, et la démonstration de force des unités de la F-35 Fifth Generation Fighter Aircraft.
Si, historiquement, la présence militaire anglo-américaine à Diego Garcia avait été motivée par la volatilité et l’instabilité de la situation géopolitique au Moyen-Orient, depuis ces derniers temps, la donne a connu de profonds changements. Ainsi, c’est la tension avec la République populaire de Chine et la nécessité pour soutenir l’US Indo-Pacific Command dans le bras de fer engagé avec Pékin sur Taïwan qui justifierait la démarche du Pentagone et du Department of Defence (DoD) du Royaume-Uni.
C’est du moins ce que laissent entendre les Américains avec l’annonce officielle du stationnement de bombardiers B-1B lancers et de quelque 200 militaires additionnels à la Naval Support Facility de Diego Garcia. « Bomber Task Force missions, in support of (US Indo-Pacific Command’s) operational and strategic objectives, are extremely valuable to our aircrew because of the multi-country integration opportunities », déclare le lieutenant colonel Ross Hobbs, 37th Bomb Squadron Director of Operations.
Même si aucune indication n’a été donnée officiellement sur le nombre d’unités transférées dans l’océan Indien après 15 ans d’absence, le porte-parole militaire américain n’hésite pas à avancer : « They also give us the opportunity to showcase the unmatched range, speed, and lethality of the B-1. Global B-1 operations not only provide strategic deterrence to our nation’s adversaries but also strong, palpable assurance to our allies. »
La presse internationale, qui fait écho de ce retour massif des Américains dans l’océan Indien, note que « these bombers have arrived at a time when the tensions in the Asia-Pacific region are at a high due to Chinese military activity in the Taiwan Strait. » Mention est également faite que : « Meanwhile, China’s People’s Liberation Army Air Force (PLAAF) has been largely active in the Taiwan Strait. A record number of Chinese 56 aircraft had entered Taiwan’s Air Defense Identification Zone (ADIZ) in a single day, earlier this month. »
À part le retour de ces bombardiers, représentant quatre fois la capacité des B-52 à Diego Garcia, volant à une vitesse maximale de 1 205 à 1 329 km/h (Mach 1,25), aucun autre détail, notamment la durée de la mission, n’est disponible. « The duration of B-1B deployment at Diego Garcia is not yet revealed, however, it is likely that the US Air Force will be demonstrating the aircraft’s long-range capabilities in the Indo-Pacific region. The deployment at Diego Garcia not only provides the “Bones” with a strategic location for conducting exercises with friendly regional powers but also places the aircraft “firmly” within the reach of potential hotspots as well », ajoute la presse internationale.
Mais ce qui inquiète davantage semble être la conjugaison des efforts du Royaume-Uni et de l’Inde face aux velléités militaires de la Chine. Ainsi, le HMS Queen Elizabeth, faisant partie, pour ne pas dire le porte-drapeau, du British Carrier Strike Group, transportant des Jet Fighters F-35B pouvant atterrir verticalement, est engagé dans des manœuvres dans la Mer d’Oman.
Les forces navales indiennes, qui peuvent désormais se ravitailler et faire escale sur la base de Diego Garcia, sont également engagées dans ces mêmes exercices aux côtés des Anglais. Une nouvelle donne dans la realpolitik de l’océan Indien, avec New Delhi s’affichant aux côtés des Américains et des Anglais dans le Stand-Off face à la République populaire de Chine.

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EN 2001 : Un bombardier B-1B perdu au-dessus de l’océan Indien

Un B-1B est perdu au-dessus de l’océan Indien, à environ 160 km de Diego Garcia, d’où il est parti pour une mission de combat en Afghanistan. C’était le 12 décembre 2001, soit il y a bientôt 20 ans.
À ce jour, les détails restent classifiés. Le capitaine William Steele, pilote aux commandes, avait fait état de « divers dysfonctionnements », provoquant la perte de contrôle de l’appareil. Il avait été même question de court-circuit ayant causé l’extinction des instruments primaires et de secours.
Du fait de la profondeur de l’eau dans laquelle l’avion s’est écrasé, la boîte noire n’a pu être récupérée, et la nature de l’accident n’a jamais pu être déterminée. L’avion revenait de Ellsworth AFB, où il avait fait l’objet d’une inspection de routine, et c’était sa première mission de combat après son retour.
L’équipage a dû patienter deux heures en mer avant d’être secouru par l’USS Russell. C’est le premier B-1B perdu durant une opération de combat depuis sa mise en service, en 1986.
(Source : Wikipedia)

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