Parlement – Langue maternelle : LPT veut un engagement formel du PM le 26

En marge de la Journée internationale de la langue créole, célébrée le 28 octobre, Ledikasyon Pu Travayer (LPT) a adressé une lettre au Premier ministre, Pravind Jugnauth, réclamant l’introduction du Kreol Repiblik Moris à l’Assemblée nationale. L’organisation demande au chef du gouvernement de faire une déclaration formelle à la reprise des travaux parlementaires, le 26 portant sur la date à laquelle la langue maternelle sera introduite formellement à l’Assemblée nationale.

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Cette année encore, LPT réitère sa demande au Premier ministre en faveur de l’intégration du Kreol Repiblik Moris à l’Assemblée nationale. Cette organisation oeuvrant pour la promotion de la langue maternelle depuis 1976, et primée par l’Unesco, ne manque pas de rappeler que pendant ces quatre dernières années, Pravind Jugnauth a déclaré que la langue maternelle aura sa place au Parlement. Sauf que rien n’a été fait depuis.
Pour cette raison, LPT souhaite que cette fois le Premier ministre fasse une déclaration formelle à la reprise des travaux parlementaires, le 26 octobre prochain, indiquant une date précise à laquelle il compte concrétiser cette promesse. « Une telle démarche marquerait un grand moment dans l’histoire du pays depuis l’indépendance en termes de décolonisation. »

Cela va dans le même sens que la réunification des Chagos dans la République de Maurice, ajoutent encore Alain Ah Vee et Ragini Kistnasamy, les signataires. « Lever l’interdiction contre le kreol au Parlement fait partie d’un processus de décolonisation, tout comme cela l’a été pour les Chagos. Il n’est plus possible que la langue de 90% des Mauriciens, qui est aussi la langue vernaculaire du pays, soit interdite dans un endroit où siègent les représentants élus par le peuple. »

De plus, estime LPT, la lutte pour la décolonisation est actuellement à l’agenda de Maurice, après l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ) sur les Chagos, et qui a par la suite été confirmé par le vote aux Nations unies. Le Tribunal international du droit de la mer a également estimé que l’avis du CIJ était « binding ». Selon LPT, si Maurice parvient à introduire le Kreol au Parlement « dans ce moment historique, cela viendra consolider la lutte contre la colonisation des Chagos par la Grande-Bretagne et les États-Unis ».

LPT relève également qu’à chaque fois que la question de la langue créole a été soulevée à l’Assemblée nationale ces quatre dernières années, le Premier ministre ou son adjoint ont mis en avant la maîtrise de la langue par le personnel de l’Assemblée et l’argument technique. Mais rien n’a été fait pour régler ces problèmes. Des cours intensifs auraient ainsi pu être organisés pour le personnel, selon LPT, qui rappelle qu’il l’a déjà fait pour le judiciaire et qu’il collabore avec l’Open University of Mauritius pour la formation.

En ce qui concerne l’aspect technique, « le gouvernement devrait proposer un plan concret pour débuter les travaux » à ce sujet. LPT souligne que des institutions étrangères, comme le Parlement seychellois ou l’Université Paris VIII, ont déjà des bases de données pour le créole.

LPT fait également ressortir que la même lettre adressée au Premier ministre avait aussi été envoyée aux parlementaires de l’opposition l’année dernière, et que personne n’a objecté à une telle démarche jusqu’ici. « Le gouvernement devrait profiter de cette occasion historique pour obtenir la majorité de trois quarts pour cela. » Cette année encore, LPT a adressé une copie de la lettre au PM aux dirigeants dont les partis sont représentés à l’Assemblée nationale, soit Xavier-Luc Duval, Arvin Boolell, Paul Bérenger, Serge Clair et Nando Bodha.

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