Patrimoine culturel : le groupe Abaim accrédité auprès de l’Unesco

Le groupe Abaim, connu pour son engagement dans la préservation du patrimoine culturel, à travers la recherche, la pratique et la formation, a été accrédité par l’Unesco. Il aura ainsi pour mission d’assurer des fonctions consultatives auprès du Comité sur le patrimoine immatériel. Concrètement, Abaim participera au forum des Ong accréditées et pourra ainsi faire connaître son travail à l’international et échanger avec d’autres organisations. Ce sont des experts de l’Unesco eux-mêmes, lors d’une visite à Maurice en 2018, qui ont encouragé Abaim à s’inscrire.

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Une grande fierté. C’est ainsi que Marousia Bouvéry, membre d’Abaim, accueille cette nouvelle tombée vendredi dernier. Le groupe musical qui, au fil des années, s’est transformé en une Ong, engagée dans la préservation du patrimoine culturel et l’encadrement des enfants, fait partie des 35 Ong retenues sur les 67 demandes. Pour Marousia Bouvéry : « C’est une très grande joie pour nous de nous retrouver parmi les sélectionnés car ce n’est pas quelque chose d’aussi simple. Il y a eu un long processus et nous avons soumis notre demande depuis avril 2019. Nous sommes très reconnaissants envers Jayshree Mungur-Bedhi qui nous a aidés à préparer notre dossier, car il y avait beaucoup de technicalities. Après avoir passé le premier critère en décembre dernier, nous étions dans l’expectative. Aujourd’hui nous sommes très heureux. »

Concrètement, cette accréditation veut dire que l’Unesco reconnaît le travail entrepris par Abaim pour la sauvegarde du patrimoine immatériel mauricien. À ce titre, elle sera invitée à participer au forum des Ong qui se tient chaque année, à la veille de la session annuelle du Comité intergouvernemental. L’objectif étant d’établir un réseau, de partager des informations et des bonnes pratiques. Le dernier en date a eu lieu à Maurice, le 25 novembre 2018. Marousia Bouvéry avance ainsi : « Ce forum sera pour nous l’occasion de partager avec d’autres organisations d’autres pays qui font le même travail que nous. Déjà, suite à notre participation à la session qui avait eu lieu à Maurice, nous avons été invités à participer à un folk festival, Kaistinen, en Finlande. Cela devait se tenir en juillet, mais a été reporté à l’année prochaine en raison de la COVID-19. Notre participation est maintenue pour 2021. »

Autrement, à Maurice, Abaim continuera son travail de recherche, de collecte et de transmission. Notamment, à travers ses trois écoles de ravanne à Beau-Bassin, au Morne et à Grand-Baie. Marousia Bouvéry est d’avis que leur accréditation à l’Unesco et leur participation au Forum des Ong leur donneront plus de capacité à poursuivre leur travail. Elle ajoute que c’est suite à une visite des experts de l’Unesco au centre Abaim, dans le sillage de la préparation du Status of Artists Bill, qu’une invitation leur a été lancée à s’inscrire pour être accrédités. « Les experts étaient contents de voir notre travail et nous ont demandé de faire une demande. C’était en octobre 2018. Comme je l’ai dit, il y a eu de longues procédures avant d’arriver là.»

Rappelons que le groupe Abaim fait non seulement de la musique traditionnelle, mais a des ateliers de fabrication d’instruments traditionnels et valorise la langue créole. Il compte à ce jour plusieurs albums, dont 16 ti morso nu lanfans, qui avait revisité les comptines d’antan et qui a connu un grand succès. Citons également Nwel larkansiel, qui transpose les chansons de Noël dans le contexte mauricien. Abaim a également réalisé un documentaire sur la fabrication de la ravanne.

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