D’ici à la fin de l’année : Manoeuvres de Muscle-Flexing politique en vue des municipales

— Le MSM à fond sur l’accélérateur de la mobilisation dans ses fiefs de Rivière-du-Rempart et Flacq après Triolet et Grand-Bois, en attendant les régions urbaines

— La lettre anonyme fabriquée du 20 mars 2018 dans la State House Saga, grain de sable dans la stratégie de l’Hôtel du Gouvernement pour les deux ans et demi restants du mandat

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— Le prochain « move » d’Ivan Collendavelloo en « mood disturb », selon son entourage, suivi avec attention par le Treasury Building

Comme dans tout film de fiction, la coïncidence des faits n’est que fortuite. Le démarrage de l’offensive politique post-Covid-19 du MSM, quelques heures après le jugement de la Cour suprême dans la pétition contestant les résultats des élections générales du 7 novembre 2019 à Quartier-Militaire/Moka (N°8), peut facilement s’inscrire dans ce registre.

Sauf que depuis ce vendredi 12 août, le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Jugnauth, fait feu de tout bois sur l’échiquier, avec pour thème mobilisateur MSM 40, an ansam avek zot. Cette stratégie relève de manœuvres de muscle-flexing politique avec en vue les prochaines élections municipales susceptibles d’être organisées d’ici à la mi-décembre. Dans le camp de l’opposition, les consultations et tractations se poursuivent entre les principaux partis, soit le Parti Travailliste, le PMSD et le MMM, avec un accord de principe pour une plateforme en vue d’affronter l’alliance gouvernementale dans les arrondissements des cinq villes, dont la dernière édition remonte à déjà sept ans, avec deux renvois entre-temps.

D’ici les prochaines semaines, l’état-major du Sun Trust compte mettre les bouchées doubles en accentuant la pression sur le terrain pour faire la démonstration de sa présence dans une tentative de convaincre des indécis sur la marche à suivre. Dans un premier temps, après Triolet pour la région nord vendredi et Grand-Bois hier pour le sud, et ce matin de nouveau dans le nord dans le fief de feu sir Anerood Jugnauth, et mercredi à Flacq pour l’est, le MSM compte faire le plein de ses partisans.

En complément, ce dimanche, Alan Ganoo se met également sur le tremplin des 40 ans de sa présence politique dans la plus grande circonscription, soit celle de Savanne/Rivière-Noire (N°14). En effet, cet ancien lieutenant de Paul Bérenger, devenu aujourd’hui ennemi juré, bat le rappel de ses troupes avec un rassemblement à Chemin-Grenier. Toutefois, dans cette stratégie de mobilisation, le MSM reste toujours attendu en zones urbaines.

Cette mission est confiée au Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, pour les régions hautes des Plaines-Wilhems, au ministre des Utilités publiques et président du MSM, Joe Lesjongard, pour la capitale, au ministre Kavy Ramano, avec un coup de pouce d’Alan Ganoo dans les limites de Belle-Rose/Quatre-Bornes. Toutefois, pour les régions basses des Plaines-Wilhems, la machinerie orange a été grippée par un grain de sable.

Ainsi, des questions se posent sur la carte Ivan Collendavelloo en marge de cette mobilisation politique. En effet, l’épisode de la révélation de la lettre anonyme fabriquée au sein de Lakwizinn du Prime Minister’s Office contre une protégée du leader du Muvman Liberater, l’ancienne présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim, en mars 2018, est venu quelque peu refroidir les ardeurs de cet allié de première heure au sein de l’Alliance Morisien. Ivan Collendavelloo est également victime de cette tactique de Bout Papye si chère à Lakwkzinn du PMO.

Ivan Collendavelloo a été révoqué en tant que N°2 du gouvernement en juin 2020 suite au scandale de pots-de-vin avec les travaux de la centrale thermique de Saint-Louis pour le compte du Central Electricity Board (CEB). Mais jusqu’ici, comme cela a été le cas avec Ameenah Gurib-Fakim, il n’a pas été confronté à la teneur de ce Bout Papye brandi part le Premier ministre pour réclamer sa démission avant de mettre à exécution sa révocation pure et simple.

« Sakenn pe

get so kote »

Dans l’entourage du leader du Muvman Liberater, on avance que « Ivan Collendavelloo is very disturbed » sans en dire plus quant à son état d’esprit politique depuis la fin de la semaine écoulée. De ce fait, le prochain move politique du Deputy Prime Minister révoqué est suivi avec une attention redoublée du côté du Treasury Building, même si la certitude semble être qu’ « Ivan Collendavelloo n’a aucun intérêt politique à se faire marginaliser. »

Pour l’instant, le calendrier des sorties politiques de Pravind Jugnauth et de ses alliés en régions urbaines est attendu avec impatience et devrait être révélateur du timing des prochaines élections municipales. Un premier exercice visant à tâter le pouls de l’électorat urbain a déjà été confié à des membres faisant partie de l’aile politique de la force policière. Sur la base de ce constat, l’Hôtel du Gouvernement déterminera et définira le profil des candidats à l’investiture.

Par contre, une aile au Sun Trust relègue au second plan les appréhensions découlant de la conclusion d’un accord entre le Parti Travailliste, le PMSD et le MMM en vue de ces élections municipales. Ils étayent leur argumentation sur la electoral nuisance value des partis politiques autres que les deux principaux blocs du mainstream. Même si l’ex-Top Chef de Lakwizinn et ancien Chief Executive Officer de Mauritius Telecom, Sherry Singh, constitue une épine dans les pieds du leader du MSM, les retombées de sa démarche politique pourraient générer des dividendes politiques à long terme en faveur de l’Hôtel du Gouvernement.

« Une des premières retombées de l’engagement de Sherry Singh en politique a été le démantèlement de la dynamique qui avait commencé à prendre forme dans les rangs de l’opposition. Azordi sakenn pe get so kote. Cela au point où jusqu’à l’heure, l’opposition n’a pas été en mesure d’organiser la moindre marche contre le gouvernement. Nous attendons le 3 septembre pour voir si ces partis de l’opposition seront en mesure d’être au rendez-vous de la rue pour réclamer la démission du Premier ministre comme annoncé », fait-on comprendre dans des milieux autorisés à l’Hôtel du Gouvernement.

Mais attention, le 5 septembre, soit dans les 48 heures qui suivent, une autre pétition électorale, la troisième de la série, soit celle de Cader Sayed-Hossen du Parti Travailliste contestant l’élection de Gilbert Bablee du MSM à La Caverne/Phœnix (N°15), s’annonce. En principe, la Cour suprême devra statuer s’il y a lieu d’un recount suite à un exercice de vérification des 45 Grey Boxes mardi dernier dans les locaux de la Special Mobile Force.

Comme quoi, les développements politiques surviennent au rythme des pétitions électorales…

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