L’Entente de l’Espoir : Élections municipales avant la fin de l’année

C’est sur un air de campagne municipale que les partis de l’Entente de l’Espoir ont animé une réunion à Quatre-Bornes, dans la soirée de jeudi dernier. Pour les dirigeants de la plateforme de l’opposition, cette mobilisation dans la circonscription (Belle-Rose/Quatre-Bornes) d’un des leurs, en l’occurrence le leader de l’opposition et du PMSD, Xavier-Luc Duval, est arrivée à un moment fort de l’actualité.

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En effet, il s’agissait du jour de la démission « fracassante » du CEO de MT, Sherry Singh, de la veille de la levée des restrictions sanitaires et de la fin des subsides sur de nombreux produits de consommation.

Le leader du MMM, Paul Bérenger, est convaincu que les prochaines municipales sont proches. « Les élections municipales arriveront probablement avant la fin de l’année. Les quatre partis de la plateforme de l’Espoir qui ont longtemps réclamé ces élections se préparent pour cela.

De son côté, le Parti Travailliste verra ce qu’il compte faire. » Le leader du MMM a cependant prévenu : « Ces élections municipales seront loin d’être faciles. Pour cause, la money politics. Lamone pe pouri tou. L’argent de la corruption, de la drogue et des courses… la money politics, un terme que j’ai inventé, est en train de tuer la démocratie. Ils ont mis des milliards de côté pour faire peur. Atas ou sintir bien, pare ou bien, li pa pou fasil. » Les prochaines municipales, a-t-il dit encore, arrivent à une période où « le gouvernement MSM pe fini nou pei net. »

Des institutions, du Parlement à la Banque de Maurice, en passant par la police, a laissé entendre Paul Bérenger, n’ont pas été épargnées par la mauvaise gestion du régime en place. Il faut voir au-delà des municipales, a insisté Paul Bérenger. Et d’expliquer : « Nou servi sa eleksion minisipal-la pou nou fer eleksion zeneral. »

Pas de « feel-good factor »

Le pays affiche la morosité et aucun effort n’est fait pour apporter le feel-good factor dont la population a besoin, a pour sa part observé le leader de l’opposition et du PMSD, Xavier-Luc Duval. « J’écoutais Joe Lesjongard qui disait que Maurice respirait le feel-good factor… C’est peut-être le cas pour lui, mais pas pour tout le monde. O-kontrer, boukou dimounn dan dezespwar. Latet fer mal kan rant dan sipermarse. Li tromatisan kan met lesans aster, pa kone ki bill pou vini », a-t-il déclaré. Le député Duval a par la même occasion fait une sortie contre le ministre du Commerce, Soodesh Callychurn : « La plupart du temps, il ne sait pas ce qu’il dit. Li koz kouma enn ti baba, li dir ki enn banane subvansion inn kout Rs 1.3 miiar. Selman pou li gard sa pri-la ankor enn an, li Rs 4.5 miliar. Cela veut dire que ce sera à vous de payer ce prix et que l’inflation sera de retour. Ki tou sa bann pri-la pa pou mont par enn fwa, me kat fwa. »

Le leader de l’opposition est aussi d’avis que les scandales qui ont bouleversé le pays ces dernières semaines ne contribuent pas non plus au feel-good factor revendiqué du côté du MSM. Il a cité les tortures policières dévoilées par les vidéos qui ont circulé. « Ou kapav gagn feel good factor kan ena polisie barbar […] tortir ou pa zis pou gagn ou konfesion, me pou pran plezir ar ou ? » s’est-il demandé. Et de mentionner les récentes accusations d’abus sexuels par des élèves malentendants d’une école spécialisée à l’encontre d’un orthophoniste recruté par leur établissement.

Xavier-Luc Duval a dénoncé les ravages de la drogue dans le pays. « Mo pa fouti met enn zardin danfan dan Quatre-Bornes. Les citadins m’en ont déconseillé, ils m’ont mis en garde contre les toxicomanes qui vont en profiter pour s’y installer. » Et de déplorer qu’aucun « gros » trafiquant de drogues n’a été condamné depuis 2017, alors qu’il y a eu d’importantes saisies et de nombreux jeunes admis à l’hôpital psychiatrique à cause de la toxicomanie. Pour le leader de l’opposition, il ne peut y avoir de feel-good factor quand le secteur de l’éducation est éclaboussé par des allégations de fuites des épreuves du Primary School Achievement Certificate.

« Lakwizinn pe pran dife »

Quant à Nando Bodha, du Rassemblement Mauricien, il a expliqué que les proches de lakwizinn qui ont été placés dans des institutions « ena zis de rol », notamment décrocher des contrats et se faire de l’argent. Mais lakwizinn, a-t-il déclaré en faisant référence au départ de Sherry Singh de Mauritius Telecom, « pe pran dife. » « Boukou dimounn dan lakwizinn, boukou solda dan MSM a pe realize ki bato-la pe koule », a fait remarquer Nando Bodha. Cependant, ce dernier a tenu à rappeler que Sherry Singh était en accord avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur beaucoup de points. Notamment le réseau Safe City au coût de Rs 19 milliards.

Le leader du Reform Party, Roshi Bhadain, a lui salué le « courage de Sherry Singh pour avoir refusé de faire enn bann zafer extreman grav » et de démissionner. Il a évoqué la démission de Xavier-Luc Duval et la sienne du gouvernement avant de laisser entendre que les allocations de Rs 1 000 et autres augmentations des pensions annoncées dans le dernier budget ne représentent au final que Rs 33 par jour. Donc, une somme insuffisante pour faire face à la cherté de la vie. Les élections municipales à venir, a-t-il rappelé, seront déterminantes. Il a aussi fait ressortir qu’il avait, en 2017, mis en grade contre les inconvénients du passage du métro à Saint-Jean.

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