Rencontre : Nirvana Varma, portée par ses convictions

A 31 ans, Nirvana Varma démontre que le sens de l’engagement, et la foi dans les valeurs, peuvent pousser vers le changement et le progrès. Peu importe l’âge ou le genre. Cette jeune femme incarne le profil d’une entrepreneuse qui choisit ses activités, professionnelles ou personnelles, en accord ses convictions. Co-fondatrice des Tipis de Mare Longue et du Projet Cybele (un géo-parc intégré), initiatrice du blog et magazine Le Mont de Vénus, participante bénévole au sein du Women in Business, Women means Business (WB), ex-candidate et ancienne membre du Rezistans ek Alternativ, militante engagée, Nirvana Varma n’est jamais à bout de souffle. Et, encore moins à cours d’idées. Voilà qu’elle déploie davantage ces ailes pour se lancer dans un nouveau projet. Celui d’un mouvement féminin avec pour appellation la Fédération pour l’amélioration mauricienne.

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Quel que soit son métier, son activité, ses choix et ses expériences de vie, chacun peut avoir un impact sur son environnement, et donc sur le monde.  C’est dans cet état d’esprit que Nirvana Varma écrit son parcours avec comme objectif d’être elle-même et de donner un sens à ses convictions. Celle qui se décrit comme une risk-taker ose pour s’épanouir sur les plans personnel et professionnel et aussi en tant que citoyenne. « Il est important de mettre l’humain au centre de nos priorités pour nous permettre de mieux nous comprendre, et ainsi de mieux travailler ensemble pour l’avenir”. Pour cette Vacoassienne de 31 ans, il est primordial « d’apprendre à se faire confiance etde  rester fidèle à ses valeurs.”

Une fédération pour l’amélioration mauricienne

Nirvana Varma est une personne qui aime apprendre. “Je fais du bricolage, la peinture, j’aime toucher à tout pour comprendre comment ça se passe et en même temps pour m’aider à avoir les choses différemment”. Cependant, elle ne veut pas vivre et expérimenter des choses seule. Au fil de ses expériences, succès ou déceptions, la jeune femme développe et partage autour d’elles de nouvelles idées. Comme celle du Mont de Vénus, une plateforme pour l’éducation féminine lorsqu’elle s’est rendu compte que “très souvent nous avons une connaissance du history mais pas le her story de la femme. Or, il me semblait important de revenir sur l’histoire depuis la révolution agricole jusqu’à maintenant, pour montrer ce qui a forgé les femmes pour que nous ayons ce rôle actuel.”

Cette initiative a ensuite donné naissance à Women in Business, Women means Business pour venir en aide aux femmes qui veulent monter leurs petites entreprises. De manière bénévole, Nirvana Varma, et d’autres femmes consacrent quelques heures pour conseiller et accompagner des femmes dans les différentes étapes. Etablir des connexions entre femmes lui tient vraiment à cœur. A tel point qu’à la fin de semaine dernière, elle a ajouté une corde à son arc en lançant sur le réseau sociaux un mouvement féminin : la Fédération pour l’amélioration mauricienne. “Nous sommes dans un contexte où la femme se sent très seule et très perdue par rapport à beaucoup de choses. Nous nous retrouvons à devoir organiser notre vie professionnelle et familiale, à nous occuper des enfants, à faire face à des incertitudes, et autres tâches”. L’idée de créer ce groupe d’entraide est venue pour que  « Chaque femme puisse mettre ensemble son esprit, son intelligence, ses compétences et voir comment nous pouvons ramener des solutions. Nous venons montrer que les femmes portent des combats, lancent des initiatives et existent dans la société. Ce n’est pas du tout dans une approche de féministe mais il faut être honnête et reconnaitre que nous sommes l’épine dorsale de chaque famille et que c’est nous les femmes qui créent et portent la future génération. L’histoire nous montre que lorsque les femmes ont décidé de faire quelque chose, elles le font et avec des idées très fortes”.

Donner un sens à ses idéologies

C’est d’abord dans le marketing que Nirvana Varma décide de s’orienter surtout qu’elle a toujours été attirée par tout qui tourne autour de l’univers du business. Elle confie : “C’est ce qui régit le monde actuel mais surtout le marketing spécifiquement puisque ça aide à changer le human-behaviour. Je voulais comprendre pourquoi et comment faire pour inciter quelqu’un à acheter quelque chose ou à changer ses habitudes. En choisissant ce domaine, je pensais être capable de m’adapter n’importe où et aujourd’hui encore tout ce que j’ai pu apprendre et étudier m’aident dans mes différents projets, à parler et communiquer”.

Cependant, au bout de quelque temps à expérimenter le monde du travail dans plusieurs boîtes, la jeune femme finit par se lasser par cette ambiance qu’elle juge trop corporate. « J’avais mon idéologie de jeune et je ne voulais plus travailler de 9h à 17h”. Elle commenca alors à prendre des cours de politique avec CARES (Centre for Alternative Research and Studies) pour mieux comprendre le monde du travail, ses droits et les lois.

Parallèlement, elle décida de rejoindre Rezistans ek Alternativ où elle a été candidate lors des élections générales de 2014 et les élections municipales de 2015. “Je me suis engagée politiquement par conviction afin de pouvoir pousser la démocratie participative un peu plus de l’avant ». Sauf que Nirvana Varma n’est pas du genre à rester dans quelques choses si elle ne s’y retrouve plus. “Je pensais et je voulais changer des choses en tant que jeune en créant une mouvance de changement autour de soi. Mais, je n’étais pas en mesure d’aller au bout de mes idées. Cette situation obsolète ne me convenait pas et ne s’adaptait pas à ce que je voulais » souligne-t-elle.

Tipis et autres projets intégrés

Elle en est convaincue : « Une année, c’est 365 possibilités et plus encore.” Nirvana Varma changera à nouveau de cap pour s’investir dans un autre projet. Co-fondatrice, avec Shidan Ragavoodoo, de l’entreprise Les Tipis de Mare Longue, elle se met en tête de travailler dans quelque chose qui aura un impact positif. Malgré que ce fût un travail de longue haleine et nécessitant énormément de recherches, Nirvana Varma savoure la récompense car le duo détient l’exclusivité dans l’Océan Indien de ces tipis nordiques venant de Suède. “L’idée de base était de trouver et de proposer une structure pouvant être posée sur terre sans avoir besoin d’une fondation. Il fallait aussi et surtout que cette structure soit à la fois soutenable, jolie et qu’il s’intègre parfaitement à la nature. Un pari osé, mais qu’il valait franchement la peine d’y croire”.

Les bois utilisés proviennent d’une forêt soutenable. Les tipis mobiles et modulables proposés à travers l’île, sont une version réactualisé et adaptée pour les événements par un des descendants de la tribu Sami, des nomades scandinave connus pour leurs tentes traditionnelles conique en peau de rennes.

C’est toujours avec la même ténacité que les deux partenaires peaufinent le Projet Cybele, un géo-parc intégré. “Tout est parti de notre intérêt de faire quelque chose pour une Ile Maurice plus verte et la conservation de nos forêts endémiques. Ce parc écolo comprendra un espace de conservation, un centre de recherche sur l’énergie microbienne, un espace pour du géo-tourisme avec des glamping pod, entre autres ateliers pédagogiques pour une clientèle qui souhaite redécouvrir la faune et la flore”.

Choisir et non subir

Loin d’aspirer à un rôle de leader et encore moins celui de révolutionnaire, Nirvana Varma se plait davantage dans la peau de militante engagée à l’écoute du monde qui l’entoure et des préoccupations de son époque : “Je ne suis peut-être pas très vocale, mais quand je vois un problème il m’est impossible d’observer sans réagir. J’essaie de trouver une solution pour façonner la génération de jeunes femmes loin de ce monde stéréotypé où la disparité du genre prédomine”.

Peu importe qu’elle parvienne à laisser une empreinte, le plus important c’est d’emprunter la route avec audace et détermination. Le tout dans le respect de la nature, des gens et de l’impact positif dans sa vie et celle des autres. Pour se faire, elle conclut : « la formule est de choisir et non pas de subir. Choisir, c’est engager ses talents aux services de ses valeurs, de ses convictions ou encore de ses passions pour plus de sens et de liberté”.

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