SERVICES FINANCIERS – Après 18 mois : Maurice sort de la Grey List du GAFI, et aussi le Botswana

  • Le PM : « Cette excellente nouvelle montre notre détermination et notre volonté de positionner Maurice encore plus comme un centre financier international de renom »

Maurice ne fait plus partie de la Grey List de la Financial Action Task Force (FATF) de juridictions à risque. Cette décision a été entérinée lors de la réunion plénière de la FATF, se déroulant à Paris ces trois derniers jours. La nouvelle a été annoncée formellement hier soir par le président du Groupe d’action financière (GAFI), Dr Marcus Pleyer, lors d’une conférence de presse sur recommandation de l’International Co-Operation Review Group en date du 15 octobre.

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« Le Botswana et Maurice ont été enlevés de la liste grâce au dur labeur et à la détermination de ces deux pays et après la on-site visit réussie de la délégation du GAFI dans ces deux pays », a déclaré le Dr Pleyer. « The country gave a high level political commitment to implement reforms that have improved their AML/CFT system. After completing the action plan and a successful on-site visit, Mauritius has been removed from the list. This only happened with the hardwork of officials in the country », a-t-il fait comprendre.

Il a souligné que cette instance internationale est plus que jamais déterminée à lutter contre le blanchiment de l’argent dans le monde.

Dans le sillage des Pandora Papers, il a annoncé que tous les pays engagés dans les services financiers devront désormais disposer d’un Beneficial Ownership Register, qui doit être mis à jour constamment. Cet exercice d’identification de ces bénéficiaires dans les centres financiers devra être bouclé dans un délai d’un mois.

Réagissant à cette nouvelle, qui était attendue dans une première déclaration à la MBC, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui avait présidé un comité de haut niveau consacré aux mesures prises pour que Maurice respecte toutes les recommandations du GAFI, s’est réjoui de cette sortie de la liste grise du groupe.

Pravind Jugnauth a remercié tous les pays ayant soutenu Maurice dans ses efforts dont l’Union européenne l’Allemagne, la Grande-Bretagne, les agences des Nations unies, ESSAMLG, le Fonds monétaire international, et la Banque mondiale, entre autres. Il a fait état du soutien technique apporté à Maurice durant tous ces processus.

« Je tiens aussi à remercier toutes les institutions locales comme l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), la Banque de Maurice, le ministère des Finances, le ministère des Services financiers, le bureau de l’AG, la FSC, la FIU et le secteur privé avec qui nous avons travaillé en étroite collaboration pour leurs efforts collectifs effectués sur une base quotidienne pour arriver à un tel résultat aussi vite », s’est-il appesanti. Le PM a ajouté : « Cette excellente nouvelle montre notre détermination et notre volonté à positionner Maurice encore plus comme un centre financier international de renom. »
Le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun, qui rencontre la presse aujourd’hui après un premier report de cet exercice, s’est félicité de ce développement. « C’est le résultat d’un travail intense de la part du gouvernement et de toutes les institutions concernées par le centre financier », dit-il en lançant « it’s time to celebrate ».

De son côté, Mahesh Doorgakant, Chairperson de la Mauritius Finance et Managing Director d’Apex Group Ltd, déclare que le secteur financier sort consolidé par cette décision de la FATF. « Maurice respecte aujourd’hui 39 des 40 recommandations de la FATF. Selon le dernier rapport de l’ESAAMLG, on est mieux que nos concurrents, soit les autres pays qui sont considérés comme des juridictions d’International Financial Centre comme le Singapour, le Royaume-Uni, les États-Unis et même autres membres du Groupe d’action financière (GAFI) », affirme-t-il avec ce dénouement d’hier.

Mahesh Doorgakant avance également que les autorités, le régulateur, la Financial Services Commission aussi bien que les opérateurs tentent de combler le dernier manquement qui reste sur le plan d’action pour pouvoir être le premier pays à être au complet sur les recommandations de la FATF. « On sera le premier à satisfaire cela. Maurice veut être à l’avant-première et on continuera à travailler dur pour maintenir cela », a-t-il fait ressortir par ailleurs.

Pour sa part, le Chief Executive Officer de la Mauritius Finance, Samade Jhummun accueille favorablement cette décision de la FATF. « Nous n’avions aucun doute car depuis les autorités, les régulateurs et les opérateurs ont collaboré de manière exemplaire. En 18 mois de travail assidu, nous avons pu relever les déficiences relevées lors de la précédente évaluation de la FATF avant même l’échéance de 2022. Aujourd’hui le centre financier mauricien montre une nouvelle fois sa résilience malgré les difficultés causées par le Covid-19 », a-t-il déclaré.

Avec la décision de la FATF, les regards sont tournés désormais vers l’Union européenne qui avait en octobre de l’année dernière inclus Maurice dans sa liste noire, soit des juridictions financières à haut risque. Avec cette dé-classification de la liste grise, l’on espère que Maurice sera Delisted par l’UE dans un avenir pas très lointain.
« Nous enclenchons tous les procédures et recours nécessaires afin que l’Union européenne nous enlève rapidement de cette liste noire », affirment des dirigeants de la Mauritius Finance.

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