Agroécologie et agripreneurs : L’Académie du Vélo Vert accueille sa première promotion de 16 participants

L’Académie du Vélo Vert accueille, depuis le début de février, les premiers participants de sa formation « Agroécologie et agripreneurs : parcours et pratiques ». Cette formation a pour objectif d’aider les agriculteurs de métier, les particuliers et les entreprises à maîtriser les pratiques de l’agroécologie, un modèle d’agriculture durable qui suscite de plus en plus d’intérêt à Maurice.

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Ainsi, chaque vendredi, les 16 participants de l’Académie du Vélo Vert se retrouvent à Chamouny pour comprendre les principes de l’agroécologie, pour découvrir les différents modèles d’agriculture durable et définir un système agricole.
Cofinancée par l’Union européenne, la MCB et Eclosia, cette formation s’adresse, en priorité, aux porteurs de projets qui veulent devenir agripreneurs mais aussi aux professionnels de l’agriculture qui souhaitent adopter des pratiques agricoles durables et adaptées au contexte mauricien.

Bruno Dubarry, président du Vélo Vert, revient sur les débuts de cette académie à Chamouny. « L’académie en agroécologie du Vélo Vert a reçu ses premiers participants sur le domaine de Chazal avec des conditions climatiques changeantes mais avec une bonne humeur des plus stables ! J’étais très content de voir la diversité des profils avec une majorité de femmes, de jeunes et plus de la moitié des personnes déjà dans l’agriculture. C’est le fruit d’une collaboration préparée avec nos partenaires, le FAREI et FormaTerra. Nous profitons de l’occasion pour remercier chaque participant de faire confiance au Vélo Vert et saluons une fois de plus le soutien financier de nos partenaires l’Union européenne, la MCB, le groupe Eclosia », dit-il.

Cette académie en agroécologie s’inscrit dans le cadre du programme EMBEROI III pour le développement d’un maraîchage (culture de légumes et fruits) adapté au contexte de l’océan Indien. EMBEROI III vise à donner accès à des produits issus de l’agroécologie, et à créer un écosystème qui garantit les carnets de commandes pour les agripreneurs formés à l’académie du Vélo Vert. Ces derniers pourront également obtenir un label de qualité agroécologique délivré par l’association.

Margot Roux est agronome du programme EMBEROI III et formatrice à l’Académie. Elle déclare : « Maurice a grand besoin de futurs agripreneurs en agroécologie et cette première journée de formation par l’Académie du Vélo Vert est un premier pas vers cet objectif ! Nous avons eu le plaisir d’accueillir et rencontrer la première promotion de participants venus avec leurs expériences et leurs profils très diversifiés. Nous avons abordé les principes de l’agroécologie et la notion de durabilité pour comparer les différents types d’agriculture. Nous avons également rappelé les avantages de suivre le programme complet de formation. Des débats et des questions importantes sur l’agroécologie ont été soulevés, les prochaines sessions s’annoncent très intéressantes ! »

La formation Agroécologie et agripreneurs : parcours et pratiques sont une immersion dans le monde de l’agroécologie, avec des sessions qui se déroulent sur les fermes partenaires du programme dont celle du Vélo Vert à Chamouny. Certaines sessions théoriques auront lieu chez les partenaires du programme comme le Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI). La formation se compose de trois chapitres divisés en 12 modules, déclinés en 160 heures de formation, soit étalés sur 27 jours. La formation mise beaucoup sur la pratique avec 70% de pratique et 30% de théorie.

Différents profils se retrouvent au sein du premier groupe inscrit à cette formation. Agronome, planteur, consultant, retraité, amateur, personnes en reconversion composent ce premier groupe d’inscrits. Mervyn Rudy Chinnaya est fabricant d’ouvertures en aluminium. « Je me suis inscrit à l’académie du Vélo Vert pour comprendre les concepts de l’agroécologie. Je veux surtout comprendre comment optimiser les ressources d’un terrain afin de produire des aliments sains. C’est très important d’être capable de produire pour se nourrir soi-même. Vous pouvez le considérer comme une sorte d’autosuffisance alimentaire au niveau personnel. Après ce que nous avons connu pendant les périodes de confinement, le secteur alimentaire à Maurice nous a montré qu’il n’était pas capable de fournir la population avec des légumes et des fruits en quantités adéquates. Si l’on considère la hausse des prix, je conseillerai à tout le monde de travailler la terre et de produire ses propres sources d’aliments. »

De la pêche à l’agroécologie, c’est un pas que franchit un groupe de cinq femmes inscrites à l’Académie avec le soutien du Ferney AgriHub. Marie-Sandy Monrose fait partie de la communauté de pêcheurs touchés par le naufrage du Wakashio. Aujourd’hui, elle envisage une reconversion dans l’agriculture durable. « Je suis ici aujourd’hui en tant que femme entrepreneur du Ferney AgriHub. Avec d’autres femmes, impactées par le Wakashio, nous avons créé un jardin communautaire. Nous disposons d’un nouveau terrain sur lequel nous voulons faire de l’agroécologie. Nous voulons cultiver ce terrain et nous voulons aller dans la bonne direction. C’est pour cela que nous sommes inscrites à ce parcours. Nous voulons améliorer nos connaissances et apprendre de nouvelles méthodes et techniques. Pour l’instant, le terrain est nouveau. Nous souhaitons entamer une transition du compostage en bloc aux nouvelles pratiques de compostage que nous apprendrons avec les formateurs du Vélo Vert. Par exemple, nous aimerions développer le même “banana circle” que nous avons découvert sur la ferme du Vélo Vert. Nous voulons amener un peu du Vélo Vert à la Vallée de Ferney. »

Audrey d’Hotman de Villiers, consultante en gouvernance sociale et environnementale (ESG), a été une des premières à s’inscrire à l’Académie du Vélo Vert.

« Dans le concept, c’est magnifique. Ce parcours est exactement ce que je recherche. On voit une approche faisable, pratique, locale, et durable qui respecte l’environnement. J’ai un projet de ferme. C’est compliqué parce que le concept de ferme n’existe pas à Maurice. Il faudrait un changement réglementaire pour permettre de créer des fermes et la catégorie de fermiers. De nos jours, des familles ou de jeunes couples souhaitent travailler leurs propres terres et vivre autrement. Sur mon terrain, j’ai commencé par l’agroforesterie. Aujourd’hui, j’ai besoin d’acquérir d’autres connaissances. Pour apprendre comment cohabiter avec les cochons marron ou les singes sur mes terres. Ils font partie de l’écosystème. Par exemple, il faudrait réfléchir à mettre quelques bananiers pour les singes et créer notre cercle de bananiers à l’intérieur du terrain. »

À l’issue de la formation, les participants pourront accéder tout d’abord à la labellisation (charte de qualité) du Vélo Vert pour leur production. Ils auront ensuite également accès au réseau d’échange des producteurs de l’association, en plus de Rs 15 000 d’outils offerts au terme des 12 modules. Par ailleurs, ils verront l’intégration de leurs produits sur la plateforme de vente en ligne du Vélo Vert via son application mobile qui sera lancée en 2023. Enfin, ils auront accès aux partenaires (hôtels, restaurants, supermarchés, cantines) du Vélo Vert pour l’écoulement des produits agricoles.

La prochaine rentrée de l’Académie du Vélo Vert et l’inscription à la formation Agroécologie et agripreneurs – parcours et pratiques – sont prévues en septembre prochain. Les candidats intéressés peuvent s’inscrire sur academie@levelovert.org.

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