Appauvrissement insoutenable : Trop tendue, la corde casse

Trop tendue, la corde casse. À voir des citoyens réduits à confier leurs enfants en bas âge à une institution gouvernementale, à voler des produits essentiels sur des étagères de supermarché pour assouvir leur faim et celle de leur famille, à mendier, on en déduit que la hausse interminable du coût de la vie est juste devenue insoutenable.

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Magali Deliot, directrice Planète Enfants, Ong accompagnant des enfants en situation de vulnérabilité à Albion, confirme la situation d’extrême difficulté : « Psychologiquement parlant, je suis dépassée. Pour nous qui sommes sur le terrain, c’est épuisant parce que nous voulons aider mais nous ne disposons pas assez de moyens. Les dons de packs alimentaires se font plus rares. On est obligé d’en donner aux premiers venus. » Mais, c’est encore plus dure pour ceux qui vivent cette pauvreté au quotidien. « Quand vous voyez des mères pleurer, à bout… Certaines nous disent même qu’il ne leur reste qu’à mettre fin à leur vie. Ce sont des personnes qui travaillent pourtant, qui n’attendent pas que cela tombe du ciel. » Magali Deliot demande au gouvernement de « répertorier ces personnes qui travaillent mais qui, arrivé le 15 ou le 20 du mois, n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs enfants et leur donner des Vouchers».

Arshad Joomun, directeur de M-Kids, dit être témoin d’innombrables cas où l’on est retourné au riz ration. « Certains remplacent le riz par le pain. » Pour le religieux et travailleur social, les Ong sont devenues comme la porte de la Sécurité sociale. Ce n’est pas pour autant toutefois qu’elles disposent des moyens nécessaires pour soulager la misère des gens. Il plaide pour une enquête approfondie en vue de vérifier si les Ong – plus de 500, reçoivent des fonds de la NSIF – font leur travail comme il se doit car il s’agit de l’argent des contribuables qui auraient pu soulager. « Comment expliquer qu’une personne sorte de Cité Martial, Bambous ou Plaine-Verte pour venir demander de l’aide à Pailles ? » se demande-t-il. Il prône aussi la révision de la liste des bénéficiaires de la NEF.

Takesh Luckho, docteur en économie, fait valoir que « l’agent économique qui doit alléger la souffrance de la population est bien le gouvernement, mandaté par le peuple pour venir avec une politique en vue de le soulager ». Pour lui, le pays dispose des fonds. « On ne peut dire que Maurice n’a pas d’argent, qu’elle va vers une faillite comme le Sri Lanka ou la Grèce. Nous sommes loin de cela. Toutefois, la richesse qui est créée ne va pas vers la population, d’où les drames sociaux actuels », dit-il. Il regrette que les importateurs ne jouent pas le jeu en baissant les prix et prônent une Progressive TVA, soit 0% sur les produits de base, 10% sur les produits intermédiaires comme le lait et la viande. Pour soulager la population, il suggère des Vouchers pour les démunis et une Negative Taxation pour la classe moyenne « en leur donnant Rs 1 500 chaque mois à travers leurs revenus ».

MAGALI DELIOT (PLANÈTE ENFANTS) : « Répertorier ceux qui travaillent
mais qui ne s’en sortent pas »

Les séquelles du sévère appauvrissement de la société sont de plus en plus patentes. De nouveaux signes surgissent en effet : davantage de mendicité, le cas médiatisé de cette mère contrainte d’abandonner ses enfants faute de pouvoir les nourrir, vols, agressions sur chauffeurs pour leur extorquer de l’argent… Nous devions nous attendre à cela ?

Nous témoignerons de plus en plus de mendiants et de vols car la vie est devenue très chère. Quant aux attaques sur des personnes pour voler, ils ne sont pas nécessairement liés à la vie chère mais c’est surtout dû aux ravages du fléau de la toxicomanie. Ceux qui volent pour pouvoir se nourrir, ce sont ceux qui vont voler dans les supermarchés.
Nous avons vu des cas de vol du riz et des conserves et il s’agit vraiment là de personnes qui n’ont pas à manger. Nous devons aussi nous préparer à ce que la situation empire. Nous avons l’exemple de la mère qui a emmené ses enfants à la CDU, faute de moyens pour les nourrir.

Quels sont ces exemples qui vous frappent dans votre travail et qui font réaliser que vraiment la pauvreté est criante et que la situation est alarmante ?
À vrai dire, je ne sais plus où donner de la tête. J’ai beaucoup d’exemples de couples qui travaillent mais dont les revenus ne sont pas suffisants pour subvenir aux besoins de la famille. Il y a des enfants qui n’ont qu’un repas par jour, il y a des enfants qui ne vont pas à l’école car ils n’ont rien à manger. Nous avons été contactés par des écoles où des enfants n’ont pas à manger. Psychologiquement parlant, je suis dépassée.
Pour nous qui sommes sur le terrain, c’est épuisant parce qu’on veut aider mais on n’a pas assez de moyens – pas nécessairement financiers. Ce qu’on veut, c’est d’avoir des packs alimentaires pour donner à manger aux familles.

Trouvez-vous que la situation a empiré depuis l’an dernier ?
Oui ! Par exemple, une mère m’a confié l’autre jour que quand elle a déjà utilisé l’huile pour frire un aliment, elle la passe dans une passoire pour enlever les résidus et ainsi la réutiliser pendant 15 jours. Il y a aussi d’autres cas où la mère doit donner la moitié d’un pain à son enfant pour aller à l’école. Une mère partage deux pains et les distribue à ses quatre enfants alors que c’est une personne qui travaille très dur. Son mari aussi travaille tous les jours mais les salaires ne sont pas suffisants avec la flambée des prix.

Les Ong sont-elles toujours en mesure de venir en aide à ces personnes qui sont de plus en plus nombreuses à se trouver dans la détresse ?
Je ne peux parler pour les autres Ong mais nous, nous sommes des bénévoles. Nous recevons de plus en plus de demandes d’aide, surtout au niveau de la nourriture. Nous faisons notre maximum pour répondre aux demandes mais nous avons de plus en plus besoin de packs alimentaires. Au bout d’un moment, nius sommes obligés de dire non car nous n’avons pas suffisamment pour distribuer à ceux qui en font la demande.
Les dons de packs alimentaires se font plus rares. Nous sommes forcés à donner aux premiers venus. Tous ces cas sont des cas vrais, je ne peux pas faire de tri. Si nous avons dix packs alimentaires, les dix premiers sur la liste les auront. La prochaine fois, ce seront les dix autres et ainsi de suite.

Qu’est-ce que cela vous fait de ne pouvoir répondre à l’appel des autres ?
Des fois, je dois prendre des produits chez moi pour donner aux autres. Même moi, à mon niveau, il y a des choses que j’ai supprimées. J’ai parlé à mon enfant pour lui dire que nous ne pouvons plus acheter telle chose car c’est hors de prix. Elle-même, elle partage ses gâteaux. Je suis écœurée. Des fois, j’en pleure car je ne peux faire plus pour ces personnes en situation de véritable détresse.

Cette détresse est non uniquement physique mais aussi morale…
Ne m’en parlez pas. Nous avons recours à la psychologie aussi avec eux. Quand vous voyez des mères pleurer, à bout… Certaines nous ont même dit qu’il ne leur reste qu’à se suicider. C’est plus un service d’écoute. Ce sont des personnes qui travaillent pourtant, qui n’attendent pas que cela tombe du ciel. Quand nous voyons ces personnes pleurer… elles font de leur mieux pour gagner leur vie. Elles ne peuvent pas faire plus. Une personne qui fait le ménage à six endroits. Comment faire plus ?

Quelles sont ces solutions que le gouvernement aurait pu apporter pour alléger la souffrance de ces familles qui ne pensent qu’à jeter l’éponge face à l’absence du pouvoir d’achat ?
À la place des autorités, je n’aurais jamais enlevé les subsides. Il faut commencer à se tourner vers l’agriculture. Nous bétonnons à gauche et à droite et nous appellons cela le développement. Il est temps de produire davantage localement, nourrir plus d’animaux pour subvenir aux besoins de la population.

Ensuite, il y a un problème institutionnel à Maurice. Des institutions sont censées s’occuper des pauvres et des enfants mais il n’y a rien qui suit. Prenons cette mère qui a mis ses enfants à la CDU. Celle-ci est allée porter plainte contre cette mère pour maltraitance d’enfants. Or, cette personne est déjà dans une détresse. Il n’y a même pas un département où des professionnels accompagneraient ces personnes. Celles-ci n’ont pas besoin que nous les enterrons mais d’un soutien psychologique.

Pour moi, cette mère n’a pas abandonné ses enfants. Au contraire, elle les a sécurisés pour qu’ils aient un toit, elle n’a pas laissé ses enfants traîner les rues. Sa maison est insalubre mais est-ce que la CDU a contacté la NEF pour voir dans quelle condition ils vivent ? Je demande au gouvernement de répertorier ces personnes qui travaillent mais qui, au 15 ou au 20 du mois, n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leurs enfants et de leur procurer des vouchers.

ARSHAD JOOMUN (DIRECTEUR DE M-KIDS) : « Il faut revoir la liste des bénéficiaires de la NEF »

Les séquelles du sévère appauvrissement de la société sont de plus en plus patentes. De nouveaux signes surgissent en effet : plus de mendicité, le cas médiatisé de cette mère contrainte d’abandonner ses enfants faute de pouvoir les nourrir, vols, agressions sur chauffeurs pour leur extorquer de l’argent… Nous devions nous attendre à cela ?
Il nous faut considérer la question sous divers aspects. D’un côté, il y a des jeunes qui ne veulent pas travailler alors qu’il y a des propositions d’emploi sur les réseaux sociaux. De l’autre côté, il y a le fléau de drogue synthétique, accessible à Rs 100, qui fait que beaucoup en deviennent accro au lieu de travailler et de subvenir aux besoins de leur famille.

À M-Kids, nous avons 361 jeunes bénéficiaires à Maurice et à Rodrigues. Nous avons aidé les familles à trouver des débouchés pour faire vivre leurs familles. Depuis 2020, nous avons aidé plusieurs femmes à gagner leur vie en vendant des rotis, des gâteaux, des légumes. Il y a aussi certains qui, même si c’est la crise économique, n’iront pas acheter un T-shirt au marché à moins cher mais plutôt dans les centres commerciaux pour chercher des vêtements de marque.

Est-ce qu’ils peuvent se le permettre en temps de crise ?
Pourtant, ils préfèrent avoir un vêtement de marque que de s’acheter à manger.

Parlons des autres cas authentiques où la crise a vraiment contribué à l’appauvrissement des familles, les laissant dans la détresse…
Ces cas-là, oui, nous les comprenons. Ceux-là ont vraiment l’intérêt de leurs familles et de leurs enfants à cœur. D’ailleurs, nous déléguons nos travailleurs sociaux pour aller dans les boutiques pour leur demander de donner du crédit à ces familles qui n’arrivent plus à payer car les prix flambent de jour en jour. Certains de nos bénéficiaires nous disent qu’ils ne peuvent pas se permettre d’aller au supermarché car tout est cher.

Les produits au supermarché sont souvent moins chers avec les promos…
Oui, mais au supermarché, il y a la tentation d’acheter d’autres produits. Ils préfèrent se cantonner aux produits de base. Même concernant les produits essentiels, je peux témoigner que beaucoup sont retournés au riz ration. Certains remplacent le riz par le pain. Et, avec l’explosion des prix, beaucoup ne peuvent plus prendre soin de la santé de leurs enfants. Par exemple, les prix des fruits étant inaccessibles, ils ne peuvent en acheter. Il y a donc un impact sur la santé des enfants qui deviennent fragiles par manque de vitamine C.

Les Ong sont-elles toujours en mesure de venir en aide à ces personnes qui sont de plus en plus nombreuses à se trouver dans la détresse ?
Nous avons un réseau d’Ong avec lesquelles nous travaillons et je peux dire que les Ong sont devenues comme la porte de la Sécurité sociale. Quelqu’un qui frappe à la porte de la Sécurité sociale aura à faire la queue. Lorsqu’il frappe à la porte d’une Ong, celle-ci ne le laissera pas partir sans manger. Actuellement, beaucoup de foyers n’arrivent pas à honorer leurs factures d’électricité et de la CWA car ils doivent avant tout subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles. Certains n’ont pas de matelas et dorment sur des couettes. Pour ces personnes, la santé n’est plus prioritaire mais elles n’ont qu’un seul but : remplir leur ventre. Les foyers endettés ne peuvent rembourser leurs dettes et c’est là qu’ils vont être tentés de commettre des vols.

Il faut aussi souligner que les Ong n’ont pas les moyens nécessaires pour soulager les gens de la misère. Nous disons que le gouvernement a besoin de nous mais je serai direct là-dessus : dans chaque région, il y a une Ong. Il y a plus de 500 Ong qui reçoivent des fonds de la NSIF. Il faut une enquête approfondie pour vérifier si les Ong font leur travail comme il se doit car il s’agit de l’argent des contribuables qui auraient pu soulager beaucoup de personnes ! Comment expliquer qu’une personne sorte de Cité Martial, Bambous ou Plaine-Verte pour venir demander de l’aide à Pailles ? Le gouvernement ne peut injecter de l’argent alors que rien de concret ne se fait.

Quelles sont ces solutions que le gouvernement aurait pu apporter pour alléger la souffrance de ces familles qui ne pensent qu’à jeter l’éponge face à l’absence du pouvoir d’achat ?
Le gouvernement doit vraiment revoir l’allocation de Rs 1 000 car les petites gens dans le secteur informel n’en bénéficient pas. La solution est très facile. Les gens pensent que nous sommes antigouvernementaux mais il faut revoir la liste des bénéficiaires de la NEF. Beaucoup qui ne méritent pas s’y trouvent et beaucoup qui méritent ne s’y trouvent pas. À cause de Rs 200 de plus parfois sur leur salaire, ils ne se retrouvent pas sur la liste. Il faut revoir les critères et régionaliser la base de données de ces personnes nécessiteuses. Ainsi, on pourra distribuer des Vouchers car on saurait qui sont vulnérables et qui ne le sont pas. Le gouvernement peut signer un accord avec les supermarchés et ces bénéficiaires pourraient s’y procurer des produits. Certains sont sur la liste alors que le montant total des revenus de toutes les personnes sous le même toit s’élève à plus de Rs 30 000. Il faut revoir tout cela.

Ensuite, il faut former les Ong en y mettant des travailleurs sociaux et des psychologues pour mieux soutenir les personnes. Il faut aussi pouvoir veiller que des habitants d’une région aillent dans une Ong précise et non pas recevoir de l’aide de plusieurs Ong.

TAKESH LUCKHO (ÉCONOMISTE) : « Vouchers pour démunis et Negative Taxation pour la classe moyenne »

Les séquelles du sévère appauvrissement de la société sont de plus en plus patentes. De nouveaux signes surgissent en effet : plus de mendicité, le cas médiatisé de cette mère contrainte d’abandonner ses enfants faute de pouvoir les nourrir, vols, agressions sur chauffeurs pour leur extorquer de l’argent… Nous devions nous attendre à cela ?
Outre l’économie, le bien-être de la société relève aussi de la responsabilité du gouvernement. C’est le dilemme auquel est confronté le décideur politique. Il a, en effet, des objectifs macroéconomiques à atteindre car demain, lorsqu’il sera face aux médias ou face à ses mandants, il devra montrer les fruits de son travail.

L’économie et la politique sont étroitement liées. La croissance, le taux d’inflation et de chômage sont des facteurs de performance utilisés par les gouvernements pour montrer qu’ils ont travaillé. En contrepartie, l’expérience montre que le développement se fait au détriment de la population. Le problème actuel concerne un appauvrissement en termes d’achat. La première chose que recherche une personne, c’est de pouvoir remplir son ventre et non de voir des métros, des routes bitumées. Il s’agit d’un besoin essentiel. C’est seulement quand elle peut manger à sa faim et nourrir sa famille qu’elle peut tenir compte du développement.

Avec la hausse du coût du fret, du pétrole, des matières premières et la dépréciation de la roupie, il n’y a pas un seul produit dont le prix n’a pas augmenté. Or, les salaires n’ont pas augmenté. Le coût de la vie a augmenté bien plus que l’allocation de Rs 1 000. De plus, les travailleurs du secteur informel travaillant au jour le jour ne bénéficient pas de cette allocation, ce qui explique que certains n’ont d’autre choix que de voler un sachet de riz ou de confier leurs enfants à une instance caritative.

Qu’auraient pu faire les autorités pour alléger la souffrance de ces familles qui ne pensent qu’à jeter l’éponge face à l’absence du pouvoir d’achat ?
Selon un sondage d’Afrobarometer en mai 2022, 66% des sondés avaient la perception que l’économie est mal gérée. Dans une telle situation, l’agent économique qui doit alléger la souffrance de la population est bien le gouvernement, qui est mandaté par le peuple pour venir avec une politique pour le soulager. Si nous examinons la gestion économique, on verra qu’il y a des ressources financières.

Nous ne pouvons dire que Maurice n’a pas d’argent, qu’elle va vers une faillite comme le Sri Lanka ou la Grèce. Nous sommes loin de cela. Mais il semble que l’argent dort dans des fonds alors que nous aurions pu l’utiliser autrement. Les autorités montrent des chiffres qui semblent corrects mais quand nous descendons sur le terrain, nius voyons que la richesse qui est créée ne descend pas vers la population. D’où les drames sociaux actuels.

Pensez-vous que le gouvernement doit réintroduire les subventions sur les produits de base ?
Les prix ont encore flambé depuis la fin des subventions sur les produits de base. L’allocation de Rs 1 000 était censée venir compenser cette hausse des prix. Mais quand nous donnond du Cash in Hand, nous n’avons pas de contrôle de la façon dont cet argent est dépensé, si c’est sur des produits non essentiels comme l’alcool ou les jeux. Les consommateurs préfèrent le Cash in Hand car ils ont une liberté de dépenser. Mais nous ne sommes pas sûrs que cet argent soit utilisé pour acheter des produits essentiels.

Le fret et le coût des matières premières ont chuté au niveau mondial de même que le prix du baril du pétrole. Ce n’est pas pour autant, semble-t-il, que les importateurs envisagent une baisse des prix, arguant que les prix restent encore plus élevés que la période d’avant-Covid et que la dépréciation de la roupie ne permettrait pas une baisse…

J’ai entendu le directeur de la STC dire que la priorité est de renflouer les caisses de cet organisme et que ce n’est qu’après que nous pourrons bénéficier d’une baisse des prix. Mais, dans l’urgence sociale que nous vivons, je ne pense pas que soit la bonne direction. Les autorités auraient pu couper la poire en deux : une partie du profit acquis à travers cette baisse va à la STC et l’autre partie aux consommateurs.

Aujourd’hui, presque tous les foyers ont soit une moto, soit une voiture ou plus et doivent dépenser entre Rs 1 000 et Rs 3 000 de plus sur l’essence. S’il y a une baisse suivant la tendance au niveau mondial, il y aura un soulagement. Avec ne serait-ce que Rs 1 000, on peut acheter des produits. C’est en raison de la politique économique que le gouvernement a puisé de l’argent de la STC pour financer certaines dépenses. Mais le consommateur n’est pas censé en faire les frais.

De l’autre côté, les importateurs ne jouent pas le jeu. Quand le fret avait augmenté, ils avaient tout augmenté certains produits par 100%. Maintenant que les prix ont baissé, ils brandissent la carte d’anciens stocks. Beaucoup ont bénéficié du Freight Rebate Scheme. Ils auraient dû jouer le jeu et baisser les prix, ne serait-ce que Rs 10 sur un produit. Cela ferait beaucoup pour les ménages quand nous ajoutons des baisses sur plusieurs produits.

Quelle solution pour les démunis et la classe moyenne ?
La baisse du prix de l’essence engendrerait plusieurs autres baisses. Ensuite, on peut appliquer une Progressive TVA, soit 0% sur les produits de base, 10% sur les produits intermédiaires comme le lait et la viande et 15% sur le fromage français, par exemple. Un taux de 5% peut équivaloir à Rs 20.

Par ailleurs, le consommateur doit être un Smart Buyer en achetant l’essentiel et comparant les prix. Les Vouchers sont une option pour les démunis. Pour la classe moyenne, on peut appliquer une Negative Taxation en leur donnant Rs 1 500 chaque mois sur leurs revenus.

Certains diront qu’il n’y aura pas de taxe directe dans les caisses du gouvernement. Mais ces personnes, en achetant des produits, paieront des taxes indirectement. La classe moyenne a, en effet, beaucoup de dépenses et de taxes à payer et reçoit moins de subsides.

En conclusion…
Il paraît que l’économie se remet sur les rails mais la classe moyenne et les plus pauvres souffrent encore car l’argent généré par le tourisme, par exemple, ne leur parvient pas. En ces temps difficiles, il faut non seulement se pencher sur la croissance, mais aussi veiller que cette croissance profite aux plus petits !

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