Australie : L’exceptionnel combat d’une Mauricienne

Kamisha Goburdhun, sous la menace d’une déportation, veut être à côté de sa fille de 13 ans souffrant d’une maladie génétique rare

En ce jour de la fête des Mères célébrée à Maurice, l’exceptionnel combat de cette mère qui se bat pour faire soigner sa fille en Australie, plus particulièrement à Sydney, est des plus poignants. La presse australienne a fait état, hier, de cette émouvante tranche de vie. Kamisha Goburdhun, une mère célibataire, sait qu’elle a une épée de Damoclès sur la tête. D’ici le 13 juin, elle saura si elle obtiendra le visa de l’Immigration de ce pays l’autorisant d’être aux côtés de sa fille, Sabiana, âgée de 13 ans, souffrant d’une maladie génétique rare, soit le Wolf-Hirschhorn Syndrome.

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Le drame de cette mère, désemparée et loin de son pays et de ses proches, est qu’elle se trouve sous la menace d’une déportation de la part des autorités australiennes. Ainsi, le dilemme de cette mère qui se bat nuit et jour pour la guérison de sa fille, s’avère incommensurable. Aura-t-elle le courage de quitter sa fille seule pour suivre le traitement en cours dans un hôpital à Sydney ? Ou prendra-t-elle la décision de rentrer au pays avec sa fille, sachant très bien qu’à Maurice, les facilités médicales pour traiter le Wolf-Hirschhorn Syndrome sont quasi-inexistantes.

En tout cas, une décision extrêmement difficile à envisager avec l’émission de télévision en Australie Current Affairs alertant l’opinion sur le thème mobilisateur : You can’t separate a mother from her child. Faisant état de cette affaire, le journaliste australien Dimity Clancey rappelle que le dossier est sur le pupitre du ministre de l’Immigration australien, Andrew Giles, tout en ajoutant que tout refus des autorités australiennes fera que « Kamisha Goburdhun will be left with a decision no mother should ever have to make. »

« I will not be able to survive without my daughter and she will not be able to do it either because we’ve always been together and she knows mummy », implore la mère lors de cette émission diffusée en Australie dans la soirée d’hier. La presse rajoute que « the single mum will either leave her disabled daughter Sabiana in Australia so she can continue getting the healthcare she needs, or take her back to Mauritius which would risk the 13-year-old’s life. » La mère met l’accent sur la différence dans la qualité et le niveau de service médical disponible pour ce qui est de cette maladie génétique extrêmement rare.

« You can’t
separate a mother from her child »

« I know the difference between the medical treatment here and what we can get back home », déclare la mère, qui s’appesantit sur le fait que, « honestly, if you say to me take Sabiana back home, it would be like someone saying to me : OK, take her and let her die, and I can’t do that. »

Le cas de Sabiana, qui souffre de retard dans son développement avec cette maladie, nécessite une attention 24 heures sur 24 de la part de la mère. « She’s probably only got about 15 words. She needs assistance with everything pretty much from having a shower, feeding, walking or dressing up », fait-elle comprendre.

Même si Kamisha Gobdurdhun, privée d’un visa de séjour en Austalie, veut rentrer avec sa fille à Maurice, elle ne pourra pas le faire. Les médecins traitants objecteront formellement à cette démarche. « My daughter cannot fly, she cannot travel and that’s also been confirmed by her doctors because of her condition », dit-elle. La jeune mère de famille refuse toute séparation de sa fille. « Put her in someone else’s care, how fair is that ? You can’t do that to my kid, you can’t separate a mother from her child », supplie-t-elle.

Kamisha Goburdhun était arrivée en Australie il y quinze ans avec un visa d’étudiant. Elle devait accoucher de Sabiana douze mois après. « I really owe that to the Australian government and the medical experts, everyone has fought so hard for her to still be alive today », poursuit-elle. Son visa d’étudiant avait expiré en 2018, mais elle avait bénéficié d’une dérogation ministérielle pour des raisons médicales avec expiration le 13 juin. Kamisha Goburdhin se rend à l’évidence compte du caractère particulier de son cas.

Le ministre de tutelle, Andrew Giles, est au courant de ce dossier délicat, même si officiellement, « the Mauritian national unknowingly missed her chance to transfer to a permanent visa, before her daughter became an Australian citizen. » La mère concède que « I am in a situation where Australia doesn’t really have a visa for me to stay here on a permanent basis to be able to look after my daughter. » Mais elle rassure que « I am still going to be working, I am still going to be paying my taxes, I will always respect Australian values and contribute where I can. »

Sur le plan des procédures, un conseil légal, spécialisé en droit d’immigration, Adam Byrnes, met l’accent que la seule option demeure une intervention ministérielle. « I definitely think there are unique and exceptional circumstances in this case », dira-t-il, en reconnaissant qu’en cas d’un refus des autorités, la mère sera placée dans un Immigration Detention avant d’être déportée. « That would be absolutely tragic, the focus here needs to be on the child », affirmera l’homme de loi. Kamlisha Goburdhun ne cesse de répéter que « I will not take no for an answer when it comes to my daughter’s life. »

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