Batsirai, la sournoise – Au large de la réunion : le capitaine du Tresta Star : « nous avons eu très peur ! »

L'équipage du pétrolier battant pavillon mauricien a appris un mot de français de plus, soit « merci », avec ce sauvetage dans des conditions extrêmes en mer

« Nous avons vraiment eu très peur », souffle Mamun Muntasir, le capitaine du Tresta Star, à l’AFP. Les marins de ce navire mauricien échoué jeudi soir près des côtes de l’île française de La Réunion ont été récupérés à l’issue d’une opération de sauvetage de plusieurs heures dans une mer déchaînée par la houle du cyclone intense Batsirai. Légèrement blessé dans l’échouage, Mamun Muntasir, le capitaine du navire mauricien Tresta Star, a besoin de l’aide de deux autres marins pour se lever. « Hier soir, c’était le pire moment que j’ai connu en mer », raconte-t-il.

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Jeudi soir, le pétrolier Tresta Star, naviguant à vide, s’est retrouvé en difficulté aux larges des côtes de l’île française de La Réunion, alors qu’un cyclone tropical intense secoue tout le sud-ouest de l’océan Indien. Les secours, envoyés par la préfecture de La Réunion, ont tenté de tracter le bateau, mais celui-ci a fini par s’échouer à 30 mètres des côtes de Saint-Philippe, au sud de l’île.

Une trentaine de pompiers ont alors commencé les opérations d’évacuation des 11 marins présents à bord, qui ont pris plusieurs heures en raison des conditions de mer. Une ligne de vie et une tyrolienne entre le bateau et la terre ferme ont dû être mis en place pour évacuer l’équipage.

Une fois sur terre, les 11 marins ont encore marché pendant 2 km sur les arêtes acérées d’une coulée volcanique solidifiée. « Ils étaient épuisés, stressés et pied nus. Nous avons dû leur donner des chaussures pour qu’ils puissent marcher sur les scories (roche volcanique) », raconte l’un des sauveteurs.

Appel de détresse

Vendredi matin, indemnes mais épuisés, Mamun Muntasir et les dix marins du Tresta Star ont été accueillis dans un centre d’hébergement de la commune de Saint-Philippe, ouvert pour les éventuels sinistrés du cyclone. Ils y ont reçu des vêtements et ont pu manger, se reposer.

« La houle et le vent étaient complètement contre nous et la situation était très compliquée. On a perdu le contrôle des manœuvres. Nous avons alors lancé un appel de détresse », raconte le capitaine, qui a prié avec les autres marins pour être sauvés. « Nous sommes très reconnaissants » envers les sauveteurs. « Nous sommes sains et saufs, malgré la fatigue et quelques blessures », dit encore le capitaine.

A côté de lui, Tandem Ketan essaye de suivre la conversation. Il a du mal. Comme la plupart des autres marins, de nationalité indienne et bengladaise, il ne parle pas du tout le français et très peu l’anglais. Cette difficulté à échanger avec les sauveteurs a encore compliqué l’intervention de sauvetage. Tandem Ketan a appris au moins un mot de français depuis jeudi soir : « Merci ». Mot qu’il répète à toutes les personnes croisées au centre d’hébergement.
Un peu plus loin, trois marins parlent un peu fort et font des grands gestes. « Nous parlons du naufrage. On essaye de comprendre ce qui s’est passé », explique l’un d’eux. Les marins vont quitter le centre d’hébergement de Saint-Philippe et être transférés au Port (ouest de l’île), où ils seront pris en charge par la Maison du marin.

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