Budget : L’ACIM prône la réintroduction des subsides sur les denrées de base

Le système de Maximum Mark-Up, introduit par le gouvernement après l’arrêt des subsides l’année dernière, n’a pas permis de limiter les augmentations en série. C’est l’avis de Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM), qui plaide en faveur de la réintroduction des subsides. Ce dernier maintient que le gouvernement doit baisser le prix des produits pétroliers, en dépit de la déclaration du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, à l’effet que cela n’était pas prévu pour le prochain budget.

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Pour Jayen Chellum, le contexte politique mondial, avec le conflit russo-ukrainien qui persiste, continuera à impacter le coût et la disponibilité de certains produits. Il est d’avis que Maurice doit garder sa neutralité dans cette situation, surtout avec les États-Unis faisant pression pour que les autres pays adoptent sa position envers la Russie. « Le ministère des Finances doit être très prudent et savoir où il va mettre son argent. Va-t-on mettre tous les œufs dans le panier de l’Inde ? Il y a des choix politiques à faire et il faut garder sa neutralité », se demande-t-il.

Jayen Chellum revient dut la nécessité de procéder à une révision à la baisse des prix pétroliers. « Il y a une hausse artificielle car le prix a dégringolé sur le marché mondial. Même scénario pour le prix de l’électricité, qui a un impact sur le coût de production, menant, une nouvelle fois, à des augmentations en série », dit-il.

Jayen Chellum dit également assister à un phénomène devenu courant à l’approche de chaque budget : la dévaluation de la roupie. « Le gouvernement laisse dégringoler la roupie mauricienne avant chaque budget. Le dollar américain a dépassé les Rs 47. Pourquoi la Banque de Maurice n’intervient-elle pas comme elle l’a fait par le passé ? Dans une telle situation, il y aura une nouvelle flambée de prix, puisque toutes les importations sont en USD », fait-il comprendre.

Pour limiter l’érosion du pouvoir d’achat et surtout, s’assurer que les enfants puissent manger à leur faim, l’ACIM suggère de réintroduire les subsides sur une série de produits de base, comme cela a été le cas l’année dernière. « Le Maximum Mark-Up introduit l’année dernière ne permet pas de limiter les augmentations », fait-il remarquer. Il est également d’avis qu’il faut taxer les grosses fortunes et les compagnies qui font de gros profits. « Ce n’est pas possible qu’ils continuent à payer la taxe à hauteur de 15% comme le simple citoyen », affirme-t-il en réclamant l’abolition de la TVA des denrées de base.

Concernant les services de santé, l’ACIM plaide pour l’introduction d’un régulateur pour le privé. « Les cliniques font ce qu’elles veulent parce qu’il n’y a aucun régulateur. Or, cela existe à l’étranger. C’est un moyen de protéger les citoyens qui ont recours au service de santé privé. Il faut moderniser nos lois », réclame-t-il.

Pour la pension, Jayen Chellum se dit en faveur de l’application universelle pour tous, mais dans un deuxième volet, « une somme supplémentaire devrait être ajoutée sur celle des personnes dans le besoin ».

S’agissant de la pêche, l’ACIM suggère le développement d’une vraie industrie qui permettra aux pêcheurs locaux d’exploiter notre zone économique exclusive car, à ce jour, « ce sont surtout les bateaux étrangers qui s’imposent dans ce secteur ».

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