CEB – Hausse des tarifs : L’ACIM s’interroge sur le surplus de Rs 15 milliards

Le CEB fait état d’un déficit de Rs 3 milliards en 2021/22 pour réclamer une révision des barèmes en vigueur

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L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) estime que les raisons avancées par le Central Electricity Board (CEB) pour assurer l’augmentation des tarifs d’électricité sont injustifiées. En réponse à l’Utility Regulatory Authority (URA), Jayen Chellum, secrétaire de l’association, fait ressortir que le CEB a accumulé un surplus de Rs 15 milliards ces dernières années. Il demande à l’URA d’enquêter pour savoir où sont passés ces fonds du CEB.

Dans une correspondance adressée à l’URA hier, Jayen Chellum revient sur la première raison avancée par le CEB pour justifier sa demande d’une hausse des tarifs d’électricité : un déficit de Rs 3 milliards pour l’année financière 2021-2022. Or, dit ce dernier, en se basant sur les rapports financiers de 2010 à 2020, on relève que le CEB a accumulé un surplus de Rs 15 milliards pour cette période. Rien que pour l’année 2019, l’Annual Retained Profit s’élève à Rs 874,62 millions.

Avec autant de surplus dans les caisses, Jayen Chellum se demande pourquoi le CEB n’avait pas révisé à la baisse les tarifs d’électricité en 2020 et 2021, quand l’ACIM en avait fait la demande. « Nous étions alors en plein confinement. Non seulement les familles utilisaient plus d’électricité, mais il y avait beaucoup de personnes qui avaient perdu leur emploi », fait-il comprendre.

De plus, relève le secrétaire de l’ACIM, le CEB affirme aujourd’hui être dans l’incapacité de démarrer de nouveaux projets, car il a accumulé des pertes. Il se demande ainsi pourquoi on n’a pas fait ces projets lorsqu’il y avait un surplus de Rs 15 milliards dans les caisses. « Et plus important, il faut savoir où sont passés ces Rs 15 Mds. Est-ce que cet argent a été transféré au Consolidated Fund ou à tout autre fonds ? Si tel est le cas, alors pourquoi les consommateurs doivent-ils payer pour combler le déficit ? » dit-il.

Jayen Chellum se dit également sceptique sur l’autre raison avancée par le CEB : le prix de l’huile lourde. « Le CEB anticipe de nouvelles pertes pour les années à venir en raison de l’augmentation du prix de l’huile lourde. Mais comment peut-on savoir à l’avance que le prix va augmenter ? S’il y aura une récession, comme le disent les prédictions, cela voudra dire que la croissance mondiale sera en baisse et que la demande en énergie sera moindre. De plus, le Capping du pétrole russe par les pays européens peut également faire baisser le prix », renchérit-il.

L’ACIM relève également qu’une augmentation des tarifs d’électricité alimentera davantage l’inflation, qui a déjà atteint les 15%. « Une hausse du tarif d’électricité aura un effet boule de neige sur tous les autres secteurs. » Jayen Chellum demande également au CEB si le gouvernement et ses départements ont été facturés comme il se doit pour des projets comme le métro ou l’utilisation d’électricité dans les bureaux.

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