Emploi et Covid-19 : les femmes expriment leurs souffrances devant le RB

Le Redundancy Board (RB) assiste peu à peu aux souffrances des licenciés, dont beaucoup de femmes. Remerciées par leur compagnie avec, pour cause principale, la réduction des activités depuis l’apparition de la COVID-19, elles disent être celles qui « souffrent le plus ». Certaines, au chômage depuis plus d’un mois, gardent malgré tout l’espoir d’être réembauchés ou d’obtenir une compensation financière afin de pouvoir continuer à vivre.

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Neuf femmes de la compagnie Alpha Cleaning étaient présentes hier matin au Redundancy Board devant le vice-président de l’institution, Bernard Marie. L’affaire a cependant été renvoyée à la semaine prochaine, à la requête d’une avocate retenue par la compagnie. Un renvoi qui ne change pas la situation de ces employées, qui lavent des voitures pour le compte de l’entreprise. A leur sortie, elles disent être toujours dans le flou depuis que leur compagnie les a informées par écrit que leurs services n’étaient « plus nécessaires » à partir du 5 août.

« Nous avons été mises à la porte. Où irions-nous à présent ? Nous sommes des mères de famille. Nous avons des enfants à nourrir. Où aurons-nous un autre emploi ? » questionne une employée comptant près de six mois d’expérience. « S’il n’est pas possible de garder mon travail, j’aimerais au moins pouvoir continuer d’opérer jusqu’au mois de décembre », dit-elle.

Depuis qu’elles ont reçu leur lettre de remerciement, ces femmes voient leur quotidien complètement bouleversé. « Une de nos collègues a voulu se pendre. Elle a tellement de dettes. Nous avons dû parler avec elle pour l’encourager. On ne peut pas licencier des gens comme ça. Depuis, on ne dort plus ! » ajoute-t-elle.

Une autre licenciée, mère de quatre enfants, dont l’un est malade, avance pour sa part « dépendre énormément » de son emploi pour vivre et nourrir ses enfants. « On recrute des étrangers et on nous met à la porte. Que mangerons-nous ? Devrons-nous aller mendier ? » demande-t-elle.

Une de ses collègues avance à ce propos que les employées ont été appelées par la direction pour être informées que des Bangladais viendront travailler, car ces derniers, affectés dans des hôtels, sont désormais sans travail.

« Nous étions d’accord avec cela. Jusqu’à ce que l’on nous remette une lettre nous donnant un mois de préavis. Malgré cela, nous avons quand même continué à travailler », soutient une employée comptant moins d’un an d’expérience. Aussi, ses collègues et elle ont toutes, « unanimement », entrepris des démarches pour que le cas soit entendu devant le RB. « On nous reproche que notre performance est médiocre. Mais dans ce cas, pourquoi nous demander de former les nouveaux ? » se demandent-elles.

Selon elles, il est « difficile de croire » que leur entreprise engrange des pertes depuis le confinement. Si tel était le cas, estiment-elles, « personne n’aurait jamais été recruté ». D’où leur souhait : être réintégrées à leur ancien poste « au plus vite ».

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