MK : désengagement annoncé du plan de pension des employés

Proposition aux 800 employés et membres de l’AMLPS pour la conversion de leurs Defined Benefits en Defined Contributions ÐLa compagnie aérienne et le Board of Trustees ont fait comprendre qu’ils n’apporteront plus de fonds supplémentaires à la formule de pension

Les employés d’Air Mauritius sont face à un choix crucial ces jours-ci. Ils ont  été officiellement informés de changements cruciaux aux conditions apportés à l’Air Mauritius Limited Pension Scheme (AMLPS). La proposition circulée aux 800 employés concernés par la direction et le Board of Trustees d’AMLPS évoque une conversion des avantages inscrits au chapitre des Defined Benefits (DB) en prestations à cotisations définies, soit des Defined Contributions (DC). Face à ce choix considéré comme étant décisif pour les plans de pension de ces employés de MK, les différents syndicats impliqués ont réclamé du temps pour pouvoir se pencher et se prononcer sur la question. Mais déjà, l’on déplore que l’on aurait été mis devant un fait accompli, notamment pour ceux qui sont sur le point de prendre leur retraite de la compagnie.

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Conformément au Deed of Company Arrangement, qui a été approuvé l’année dernière pour sortir Air Mauritius de l’administration volontaire, Air Mauritius Ltd Pension Scheme (AMLPS) avait reçu une injection de liquidités de Rs 2,75 milliards in full and final satisfaction of pension liabilities en termes des Defined Benefits. Cette injection aurait, selon MK, grandement amélioré la situation financière de l’AMLPS et la sécurité des prestations de pension.

Mais la compagnie fait désormais comprendre qu’en tant que  Sponsoring Employer, qu’elle n’apportera aucun fonds supplémentaire à ce niveau. Dans une correspondance adressée aux 800 membres actifs du AMLPS, MK explique que dans une situation où aucun fonds supplémentaire n’est disponible, les Defined Benefits ne peuvent pas continuer sous sa forme actuelle. L’on avance que le coût de ces prestations n’est pas connu à l’avance et que les membres seront menacés en cas de déficit. L’on fait également ressortir qu’en dépit du fait que les Trustees et leurs prestataires de services continuent à travailler dans le meilleur intérêt de tous les membres, certains facteurs échappent à leur contrôle, notamment les conditions économiques et financières, la durée de vie des personnes, qui ont un impact sur le Scheme.  On soutient qu’en cas de déficit, les Trustees peuvent n’avoir d’autre choix que de réduire les prestations des participants afin de maintenir l’équilibre entre l’actif et le passif des Defined Benefits.

En effet, les employés de MK comprenant entre autres le Ground Staff, le personnel navigant à l’exception des pilotes, le personnel du Check-In ou encore au sein de l’administration sont actuellement affiliés à l’AMLPS – qui se compose d’une section Defined Benefits pour le service jusqu’au 31 décembre 2018 et d’une section Defined Contributions pour le service à compter du 1er janvier 2019.

La pension à l’âge normal de la retraite est définie dans le règlement et est fondée sur le salaire et service au 31 décembre 2018, avec des revalorisations, soit des augmentations ou des diminutions en fonction de l’évolution salariale du 31 décembre 2018 jusqu’à la date de la retraite ou de la fin du service. La revalorisation totale sur cette période ne peut excéder 3 % par an ou être négative.

La partie Defined Contributions comprend que la compagnie aérienne verse des cotisations sur un compte personnel de l’employé du 1er janvier 2019. Ces cotisations sont investies et le rendement de l’investissement est crédité chaque année. Ce rendement peut être positif ou négatif selon la performance des placements AMLPS.

À la retraite, les fonds accumulés sur le compte personnel de l’employé seront utilisés pour racheter une pension auprès d’une compagnie d’assurance. Le régime prévoit aussi des prestations supplémentaires notamment en cas de décès ou d’invalidité.

Dans la conjoncture, l’on propose une conversion des Defined Benefits en prestations à cotisations définies. Cela impliquerait que le droit en vertu des Defined Benefits est converti en une valeur capitale, qui sera transférée sur le compte personnel existant sous les Defined Contributions de l’AMLPS. Cela signifie que ce montant appartiendra désormais à l’employé en question et ne pourra être utilisé à d’autres fins que de fournir des avantages au concerné.

L’on met en avant que grâce à la conversion, les actifs de l’AMLPS seront attribués aux membres individuellement. La valeur en capital proposée est supérieure au montant minimum requis par la loi, soit celle calculée sur un retrait de service à compter du 31 mars 2022. L’on précise que la valeur en capital proposée comprend une provision pour les futures revalorisations annuelles de 3 % du 31 mars 2022 à la date normale de la retraite.

Le retour sur investissement sera crédité chaque année sur le compte Defined Contributions total, sur la base de la performance réelle des investissements du Scheme. Pendant ce temps, les cotisations DC d’Air Mauritius continueront normalement et les employés auront la possibilité de verser des cotisations volontaires pour augmenter leurs prestations, fait-on ressortir. Les prestations dépendront toutefois du total des fonds accumulés dans le compte des Defined Contributions et qu’à la retraite le total des fonds accumulés sera utilisé pour acheter une pension auprès d’une compagnie d’assurances.

L’on fait comprendre que l’employé aura la possibilité d’adapter sa pension en fonction de sa situation, sous réserve de ce que les compagnies d’assurance sont disposées à fournir. Au cas où l’employé quitterait le service avant la retraite, le fonds total, y compris la valeur en capital proposée plus le rendement futur des investissements crédité, peut être transféré à un autre régime de retraite d’employeur ou à un régime de retraite personnel.

De ce fait, les 800 employés concernés, ont été mis devant deux options. L’on déplore ces derniers jours, qu’il n’y a pas eu de consultations au préalable et que l’on ait mis les employés devant un fait accompli. L’on n’y voit un moyen enclenché pour tenter de légitimer des décisions unilatérales durant l’administration de MK.

Parallèlement, on aurait réclamé un délai pour pouvoir étudier les documents circulés à l’attention des employés. Des consultations sont prévues ces jours-ci avec des actuaires et aussi les conseils légaux pour la marche à suivre.

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