Érosion à Wolmar devant l’hôtel Sands : La plage défigurée malgré des travaux de réhabilitation

Cinq mois après le renforcement des brise-lames existants dans la mer, en face de Sands Suites Resort & Spa, par l’hôtel lui-même, pour stopper l’érosion sur la plage, le problème recommence. À l’époque, les travaux effectués par l’établissement hôtelier avaient soulevé les inquiétudes de la communauté et des militants pour la cause écologique. La raison derrière la dégradation de la plage serait ailleurs, du côté du récif corallien.

- Publicité -

La dégradation de la plage, juste en face de l’hôtel Sands Suites Resort & Spa, devient inquiétante. De plus, cette partie du littoral ouest connaît des modifications depuis un certain temps déjà et au vu de la situation, les travaux de réhabilitation entrepris par l’établissement hôtelier entre juin et juillet derniers pour stopper une importante érosion n’ont pas donné les résultats escomptés. Une nouvelle érosion notée depuis quelque temps et qui défigure la plage gagne malheureusement du terrain.

Les précédents travaux effectués sur la plage de Wolmar avaient suscité des questionnements des habitants des alentours, de Flic-en-Flac et des habitués de la plage, voire l’indignation des écologistes. Les plus soucieux de l’environnement avaient émis le souhait d’une communication ouverte avec l’hôtel et d’autres voulaient connaître les conditions qui accompagnaient le permis obtenu des autorités pour procéder aux travaux de réhabilitation après que Sands Suites Resort & Spa a déposé un Environmental Impact Assessment (EIA) en 2021.

Ce n’est qu’en mars de cette année que l’hôtel a eu l’aval des autorités pour repositionner et renforcer les brise-lames qui avaient été installés dans le lagon en face du resort, il y a de cela une vingtaine d’années. « After submission of the necessary documentation to the local authorities in July 2021, we received on the 16th March 2022 their approval to conduct the beach rehabilitation », écrivait l’hôtel dans un communiqué sur son site en ligne.

Courant au nord de Flic-en-Flac

Pour le Dr Yashvin Neehaul, chimiste de l’océan, l’érosion qui sévit actuellement à Wolmar est la conséquence directe de la dégradation du récif corallien. Cette détérioration est causée notamment par le changement climatique et les activités anthropiques. Résultat : le récif corallien ne protège plus le littoral contre les grosses vagues et les houles. L’augmentation du niveau de la mer, ajouté à la puissance des vagues, explique-t-il, amplifient ainsi les risques d’érosion. À un certain stade, les brise-lames ne pourront pas retenir les vagues qui, en s’échouant devant la plage, vont ramener le sable en suspension dans l’eau. Porté par les courants, le sédiment est transporté vers la petite passe, située au nord du lagon de Flic-en-Flac. Et finalement, le sable en suspension s’échouera plus loin, vers la plage en face de l’hôtel Klondike.

« Si on observe la topographie de la plage dans les environs du poste des garde-côtes, sur une période de 10 ans, elle a changé pendant ce laps de temps. Les images satellites le démontrent très bien. La largeur de la plage est passée d’une trentaine de mètres à près de 100 mètres. D’où vient ce sable ? Tout simplement de Wolmar. Le sable de Wolmar n’a pas disparu en mer. Il a été transporté par le courant pour se poser et s’accumuler à l’extrême nord de Flic-en-Flac », explique le spécialiste de l’océan.
Yashvin Neehaul apporte une précision sur la composition du sable à Flic-en-Flac. « En 1988, le sable de Flic-en-Flac était constitué, à 66%, de foraminifères ; de petits coquillages qui vivent sur les coraux et les algues calcifiées dans le lagon et le récif. Maintenant que le lagon est dépourvu de corail est d’algues, la présence de foraminifères a drastiquement diminué. Ce qui fait que le remplissage naturel de la plage par cette espèce de coquillage ne se fait plus. »
Contacté, l’établissement hôtelier, qui est à nouveau confronté à nouveau à la problématique de l’érosion, n’a pas réagi. Est-ce que les travaux conduits par l’hôtel auraient pu avoir précipité la dégradation de la plage ? La Beach Authority, préférant de son côté ne pas se prononcer sur la situation, nous a renvoyés au ministère de l’Environnement. Celui-ci n’a pas donné suite à notre appel.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -