Flic-en-Flac : Une reprise en demi-teinte pour les resto-bars et pubs

Les soirées festives all-inclusive organisées par les hôtels plombent l’élan de ces établissements

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L’absence de touristes se fait cruellement sentir dans les bars, resto-pubs et discothèques des régions côtières de l’île qui dépendent beaucoup de cette clientèle pour faire fructifier leur chiffre d’affaires. Week-End a tâté le pouls de trois établissements nocturnes sis à Flic-en-Flac et Cascavelle, en l’occurrence Twins Garden, Mafiozzo et Lakaz, qui accusent des baisses de recettes qui avoisinent les 40% malgré l’apport de la clientèle locale qui leur permet tant bien que mal de reprendre du poil de la bête. Sauf que la concurrence est rude face aux groupes hôteliers qui mettent les petits plats dans les grands pour servir un menu all inclusive aux amateurs de soirées festives. L’éventuel retour graduel des touristes cet été serait du pain béni, d’un côté comme de l’autre. Pour autant, le spectre qu’une deuxième vague de la Covid-19 vienne jouer le trouble-fête hante les esprits des acteurs de ce secteur puisqu’il en va même de la survie de leur business.

Mafiozzo résiste à l’épreuve du temps

En plus de disposer d’un emplacement avec terrasse ouverte dans une zone stratégique au cœur de Flic-en-Flac, le resto-bar Mafiozzo a des caractéristiques architecturales qui en font un lieu de convivialité. Les tables et les chaises vintage et le sol en bois donnent un mélange des genres qui évoque les vacances et la fête. Mafiozzo, qui existe depuis 2008, s’est inspiré, selon le manager de l’établissement, Christian Wasley, « des mœurs siciliennes dans les resto-bars où les gens s’abreuvent de boissons qui s’accompagnent de noix, de chips, de buffet de plats comme la pizza et autre mozzarella. Cela remplace le processus même du dîner. » Pour autant, avant de se transformer en un resto-bar, l’emplacement a abrité entre 2006 et 2008 un petit restaurant qui s’appelait le Shangai Garden. Le propriétaire de Mafiozzo, Jacques Li, y vendait des plats chinois et italiens. Au bout de deux années de labeur, il décide de convertir le restaurant en un resto-bar.

Ce lieu propice aux rencontres et à la détente, où sont régulièrement organisées des soirées à thème, séduit une clientèle touristique et locale qui vient en famille prendre un café, déjeuner ou trinquer au comptoir en fin de journée. Christian Wasley souligne qu’ « au-delà du concept de resto-bar, c’est le management du personnel qui, pour moi, est la clé principale de la réussite de de Mafiozzo. On peut se vanter d’avoir résisté à l’épreuve du temps au cœur d’une région qui regorge d’établissements du même genre. Tout se passait comme sur des roulettes… jusqu’à ce que la pandémie de Covid-19 ne vienne nous mettre des bâtons dans les roues. » Les deux mois de confinement et l’absence de toute activité touristique ne sont pas sans conséquence pour Mafiozzo, qui a été contraint de congédier quelques employés. « Ça nous a fait de la peine de devoir renvoyer des salariés, mais nous n’avions pas le choix. En revanche, quand la situation s’améliorera, nous comptons les réembaucher », indique notre interlocuteur.

« Du baume au cœur des employés »
Le resto-bar, qui surplombe le supermarché Spar, accuse toujours le coup. La baisse du chiffre d’affaires qui s’élevait à 60% aux mois de juillet et août est descendue à environ 40%. Pas suffisant pour entrevoir une sortie de crise pour l’instant. « Lorsque nous avions repris nos activités, il y avait une réelle réticence liée à l’épidémie de la part de nos clients réguliers qui n’étaient au rendez-vous. La situation s’est grandement améliorée depuis, mais l’absence d’étrangers se fait cruellement sentir dans notre chiffre d’affaires », relate Christian Wasley.

En outre, la concurrence des hôtels, qui ne lésinent pas sur les moyens pour attirer la clientèle locale grâce à des forfaits all-inclusive, constitue un grand préjudice à Mafiozzo. « Ces hôtels puisent dans cette clientèle qui est un levier sur lequel on s’appuie pour survivre, mais nous ne baissons pas les bras pour autant. Nous mettons l’accent sur ce qui fait notre force, à savoir, la proximité, le sourire et la qualité de nos services, pour arriver à nos fins », indique Christian Wasley.

Paradoxalement, malgré la crise, Mafiozzo a inauguré ce mois-ci un deuxième emplacement à Grand-Baie. « C’est un projet qui date de l’année dernière. C’est un challenge qu’on relèvera, j’en reste persuadé », souligne manager de Mafiozzo. La victoire, le mois dernier, du barman de Mafiozzo, Johnny Lebrasse, à la Bartender Jack Daniel’s Cocktail Battle, a mis du baume au cœur aux employés… d’autant qu’il était confronté aux grosses pointures des groupes hôteliers.

Une clientèle moins nombreuse et moins dépensière à Lakaz

« Ce n’est pas la baisse de la clientèle touristique et locale qui m’inquiète le plus, mais le fait que les gens dépensent de moins en moins pour consommer », nous a confié Jean-Pierre Gambini, le propriétaire de Lakaz Cascavelle, un pub qui fait également office de restaurant. « La baisse du pouvoir d’achat est la raison principale de ce changement de comportement et ça se comprend », indique Jean-Pierre Gambini, qui ne s’inquiète pas pour autant de l’avenir de son établissement, même s’il se veut prudent en ce qui concerne l’éventualité de la résurgence du coronavirus à Maurice. « Les fêtes de fin d’année et le retour de la clientèle touristique vont rebooster le secteur, j’en reste persuadé. Il n’en reste pas moins que la crainte d’une deuxième vague de la Covid-19 subsiste, mais je fais confiance aux autorités pour gérer la situation », souligne notre interlocuteur, qui ajoute que toutes les précautions sont prises à l’entrée de l’établissement en ce qu’il s’agit du protocole sanitaire.

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