(Foire Da Patten) Location des étals : Un contrat de 3 ans provoque un mécontentement

Après 16 ans passés à la Foire Da Patten dans le respect des procédures fixées par la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill depuis son ouverture, en 2005, les marchands ont été pris de court durant la semaine écoulée par une décision de la mairie de venir avec un nouveau système pour la location de cet espace. En effet, ces marchands avaient jusqu’à hier après-midi pour se présenter à la mairie afin de signer un contrat d’une durée ne dépassant pas trois ans. Mais ces locataires sont furieux envers la municipalité, qui n’a pas jugé bon, semble-t-il, de les rencontrer pour discuter de son intention de changer les procédures pour la location. Aucun d’entre eux ne se serait d’ailleurs rendu à la mairie.

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Le dernier week-end, les locataires de cette foire ont reçu une communication de la mairie par voie postale leur disant ceci : « You are required to call personally at the Public health Department of the Council during weekdays as from Monday 26th July 2021 to Friday 30th July 2021 for the signature of your contract. » Ce à quoi répondent des locataires de cette foire : « Après la disparition d’un trousseau de clés de cette même foire il y a une quinzaine de jours, voilà qu’il est question subitement de contrat de location, alors que la mairie ne nous a jamais appelés pour en discuter. »

C’est la première fois qu’ils entendent d’ailleurs parler de « contrat », qui serait pour une durée déterminée. D’où leur étonnement et, surtout, leur inquiétude quant à l’avenir de leur gagne-pain. En entrant dans cette foire en 2005, ces locataires avaient en effet signé un “Agreement” en présence d’un huissier de la cour et, dans un premier temps, la municipalité leur avait réclamé annuellement un “rental fee” et un “right ocupation fee”. Par la suite, le “right occupation fee” avait été remplacé par un “trade fee” et, à ce jour, les locataires paient une somme de pas moins Rs 15 000 par an à la municipalité pour continuer d’opérer dans cette foire.

Pour la petite histoire, l’ouverture de la Foire Da Patten est l’aboutissement de revendications d’un groupe de Hawkers dûment enregistrés auprès de la municipalité des Villes-Sœurs. Et avant de prendre place à la Foire Da Patten, ils opéraient à la foire de la rue Emmanuel Anquetil (rue longeant le stade de Rose-Hill). « En vérité, nous sommes des locataires de la municipalité depuis 21 ans, en incluant le nombre d’années que nous avons travaillé à la Foire Anquetil. Environ 90% des locataires sont des femmes », tient à préciser Fazila Goorahoo, porte-parole de ces marchands.

Celle-ci affirme que les locataires de la Foire Da Patten ont toujours réglé les divers “fees” et toujours respecté les autres règlements de la municipalité concernant l’utilisation de cet espace commercial. Selon la porte-parole, les locataires sont à présent très remontés contre la municipalité de vouloir leur imposer à présent un contrat de location, n’ayant pas été l’objet de discussions au préalable. « Depi 20 an sa bann madam-la pa depann lor gouvernman pou roul zot lakwizinn ek pou elev zot zanfan. Nou dibout lor nou lipie e nou viv par nou lasier. Pourquoi subitement la municipalité nous demande de venir signer un contrat de trois ans ? Évidemment que nous avons refusé d’y aller en l’absence d’informations sur les intentions de la municipalité. Nou pa pu ress trankil ! », fait comprendre Fazila Goorahoo.

Ces locataires ont souhaité avoir une copie de ce contrat pour examiner ensemble les différentes clauses, mais on leur a fait comprendre qu’ils pourraient en prendre connaissance le jour de la signature. Ces locataires de la Foire Da Patten se demandent si l’idée d’un contrat à durée déterminée ne serait pas « une tentative subtile de la municipalité » de les faire partir graduellement de cet espace, et si cette décision n’aurait pas un lien avec la mise en service prochaine de l’Urban Terminal…

Les opérateurs de la Foire Da Patten ont sollicité une rencontre avec les députés de la majorité de la circonscription pour discuter de leur avenir. Ils attendent toujours une réponse.

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