Glissement de terrain massif sur la Montagne Corps-de-Garde : L’obstruction d’un drain 
naturel en question

Le glissement de terrain massif survenu sur la  montagne Corps-de-Garde, le 27 janvier dernier, durant la période de pluies torrentielles, alimente les discussions dans les quartiers de Camp-Le-Vieux, Trèfles, Stanley, à l’avenue Berthaut et au morcellement Goomany.

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Le conseiller du ML, Mahen Choolun a jeté un pavé dans la marre, jeudi, au Conseil de Beau-Bassin/Rose-Hill, en affirmant, documents à l’appui, que « l’obstruction d’un drain naturel, sis autour de la montagne, est à l’origine des inondations et des  glissements de terrain. » Mahen Choolun a lancé une pique à l’adresse des élus du PMSD, en soutenant que « les conseillers bleus, à la tête de la mairie en 2007, ont octroyé à tout-va des permis de construction avec le résultat que l’on connaît. » Ce qui a donné lieu à de vifs échanges entre l’élu du ML et ses collèges de l’opposition.

Un glissement de terrain survient lorsque des masses de rochers, de boue ou de débris dévalent une pente. C’est ce qui s’est passé, le 27 janvier, sur le flanc de la montagne Corps-de-Garde à quelques encablures du morcellement Goomany. Le conseiller indépendant Armand Hungley a inscrit cet item, sous forme d’avis d’interpellations, à la séance du Conseil. Il a demandé au maire David Utile si les autorités ont été informées de ce glissement de terrain.

Ce dernier a soutenu que « des ruptures de pente et des glissements de terrain massifs ont été observés le long de l’escarpement de la montagne face aux régions de Stanley, Trèfles et Camp-Le-Vieux. J’ai présidé une réunion en ce sens, le 14 février, au cours de laquelle le National Disaster Risk Reduction & Management Centre a suggéré qu’une campagne de sensibilisation soit menée auprès des habitants du morcellement Goomany concernant les risques liés au glissement de terrain et les mesures de précaution à prendre, au cas où le phénomène se reproduirait. Le Conseil a proposé à la Land Drainage Authority de construire un collector drain additionnel au coût d’environ Rs 5 millions. »

Le conseiller du PMSD Olivier Barbe a alors pris la parole en demandant au maire « les raisons pour lesquelles la construction de ce drain est mis sur le tapis aussi tardivement, alors que le Conseil a eu sept ans pour le faire. » L’élu du ML, Mahen Choolun a alors insisté auprès du maire pour donner la réplique à Olivier Barbe : « Ce problème ne date pas d’hier, sauf que la situation a empiré, récemment, pour la simple et bonne raison qu’on a obstrué des drains naturels situés autour de la montagne pour faire place à la construction de logements. Monsieur Barbe, sachez que ce sont les élus de votre parti, au sein de l’alliance sociale, en 2007, qui ont donné le feu vert pour la construction de ces maisons, tout en sachant que des drains naturels ont tout le temps existé dans cette zone. » Cette intervention a provoqué un brouhaha dans la salle, les trois élus du PMSD présents – Olivier Barbe, Arnaud Poinoosawmy et Gilwyn L’assiette – contestant vivement le document brandi par l’élu du ML pour justifier ses arguments.

Olivier Barbe a soutenu que « la mairie, en 2007, avait donné son aval pour la construction de ces logements en prenant en considération les instructions des ingénieurs. » L’élu bleu a ensuite adressé une question à Mahen Choolun : « Vous avez été adjoint au maire par la suite. Pourquoi n’avez-vous pas fait feu de tout bois ou trouvé des solutions à ce problème ? »

Rendre publique la cartographie des zones inondables
Mahen Choolun a esquivé la question, avant de proposer au Conseil qu’une enquête soit menée pour « situer les responsabilités dans cette affaire. » Week-End s’est procuré un document sous forme de propositions transmises le 27 octobre 2007 par le promoteur du projet de construction du morcellement Goomany, divisé en 33 lots, au ministère des Terres et du Logement et un autre attestant que la municipalité avait omis de préciser au promoteur qu’un drain naturel entourait la montagne jusqu’à Quatre-Bornes.

La deuxième partie de la séance a été consacrée aux inondations, aux zones inondables répertoriées dans les villes-sœurs, et au plan d’entretien pour le nettoyage des drains. À une question d’Olivier Barbe, le maire a soutenu que « suite aux fortes pluies survenues le 27 janvier, une évaluation préliminaire des risques a été réalisée sur la base des inondations constatées au morcellement Goomany, à la rue S.K Chady à Roches-Brunes, à la rue Hortensia à Barkly, à la rue Colonel Draper à Beau-Bassin et à l’avenue Bois-Noir à Plaisance. Les constats ont été communiqués au National Emergency Operation Command et au ministère des Collectivités locales et de la gestion des risques de catastrophes. » Olivier Barbe a demandé à David Utile de déposer la cartographie des zones inondables de la ville. Ce dernier a répondu que « la Land Drainage Authority (LDA) a fait savoir que le plan desdites zones inondables est strictement confidentiel et ne pourra, donc, pas être rendu public. »

Ce qui n’était pas du goût de l’élu bleu qui est revenu à la charge : « C’est vraiment malhonnête et irresponsable de cacher cette cartographie aux gens qui viendront acheter des terrains dans des zones inondables ! » Ce à quoi David Utile a répondu qu’il doit avoir l’aval de la LDA pour rendre publiques ces informations. Olivier Barbe a répliqué en ces termes : « Sur la base de l’intérêt public, allez-vous faire une  demande en ce sens à la LDA ? » Le maire a acquiescé à la proposition de l’élu bleu qui a enchaîné avec deux dernières questions. « Si une personne fait une demande de permis de construction à la mairie dans une zone répertoriée comme étant inondable, sera-t‘elle informée dans ce cas ? Pouvez-vous déposer la liste des permis qui ont été rejetés après un tel constat ? » David Utile a répondu par l’affirmative à la première question, avant de souligner qu’il n’était pas en possession de la liste des « permis rejetés », mais qu’il le sera prochainement.

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