Infrastructure – Embouteillage superflu   : Vacoas se réveille au casse-tête du Metro

- Une heure des feux du London Supermarket à ceux du carrefour Sivananda - Pour cause des essais du métro, la circulation est totalement perturbée. « Il n’y a plus d’heure de pointe : ça dure toute la journée »

Les automobilistes devant traverser le centre-ville de Vacoas depuis ces dernières semaines perdent patience. Raison principale? Les essais du Metro-Express tdans cette région : « Depuis que cet exercice a commencé, soit il y a presque trois semaines, maintenant, la circulation est totalement perturbée. » De fait, pour rallier le centre de Vacoas, soit à hauteur des feux rouges de la route Sivananda, en sortant du carrefour où se situe le supermarché London Way, route qui de plus est en ligne droite et comprend trois arrêts à des feux rouges, « cela nous prend au minimum 30 à 40 minutes ».

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Et cela, pendant les jours normaux, car en période de foire, c’est-à-dire les mardi et vendredi, «  c’est la cata », explique un usager ajoutant qu’ « il faut compter minimum 45 minutes à carrément une heure à suer, attendre et rouler à 20 km/h. »
Ces conducteurs poursuivent : « Kouma pez lor demaraz, arete apre trwa met ! Ou trouv sa normal ou ? C’est inacceptable ! » De plus, déplorent ces automobilistes, « nepli ena peak hour » à Vacoas. « Ce sont les bouchons en permanence. À toute heure de la journée, de 9h à 17h, c’est un cafouillage monstre. »

Sans compter, soulignent-ils, qu’un agent est posté à l’intersection où le métro passe afin de veiller qu’il n’y ait pas de véhicule sur les rails quand le train arrive. « Mais aux carrefours concernés, zero ! Trouv gard zis gramatin, de 7h a 9h. Apre zot fonn », proteste-t-on.

Rouler à Vacoas est devenu « un casse-tête pas possible ». Ajay est chauffeur de taxi depuis une vingtaine d’années. Il explique : « pasaze tir ner lor nou !  Ce n’est pas possible que pour sortir du centre-ville et se rendre à, mettons La Caverne, cela prend environ une heure. Ce n’est pas normal. »

À bord de son taxi, Caroline, enseignante de langues, qui doit rentrer s’occuper de ses enfants, intervient : « en temps normal, dès que je rentre de Rose-Hill par le bus, je saute dans le taxi pour rentrer rapidement à la maison, préparer le dîner, car Michel, mon époux, passe prendre les enfants en rentrant. Mais depuis quelques semaines, j’accumule beaucoup de retard, parce que le taxi reste une heure dans les embouteillages… C’est extrêmement énervant ! » La jeune maman explique que cela dérange toute la famille : « Notre routine prend du retard. Les enfants mangent tard, vont se coucher tardivement, et cela se répercute sur le lendemain matin. »

« Bouz pous par pous ! »

Même son de cloche auprès d’Abu et Philippe, qui tiennent des commerces dans cette artère principale de la ville. « Mon épouse, Ruksana, vient me relayer au comptoir de notre magasin à la mi-journée, ou quand je dois me rendre dans la capitale pour les affaires, explique le premier. Mais rien que pour prendre ma voiture, ici, du centre-ville, et atteindre la route Sivananda, c’est-à-dire faire le tour pour descendre vers Port-Louis, ça me coûte facilement une bonne trentaine de minutes. Et ça, ce sont les bons jours. Parski kan ena bazar, pa koze ! Bel bel problem ! » poursuit Abu.

Son complice et ami, qui, lui, tient un coin d’alimentation dans la même région, renchérit : « Bouz pous par pous ! » Philippe explique qu’il débarque dans son snack aux alentours de 10h et baisse les volets vers 14h30. « Mais au lieu de rentrer chez moi, route Thompson, en 10 à 15 minutes en temps normal, soit avant le métro, je mets environ une demi-heure. Move dimal gayne », rechigne-t-il.

Ce 27 septembre était un de ces mauvais jours où les files de voitures, vans, camions, autobus et motocyclettes s’étendaient à perte de vue. En descendant de l’autobus en venant de Quatre-Bornes, à l’arrêt communément appelé Savoy, Miranda, infirmière, qui rentrait de son travail, était hors d’elle. « Monn fer Night Shift lundi soir, confie-t-elle. J’étais crevée et je ne pensais qu’à une chose : rentrer à la maison, me doucher et me coucher, pour être d’aplomb mardi soir, car je reprenais le service. Mais j’ai passé facilement une bonne heure dans le bus entre London et Savoy. Mo pe gayn ekstra somey ek mo ekstra araze kot mo ete la. Li pa posib fer dimounn dominer koumsa ! »

En temps normal, expliquent ces usagers réguliers de ce tronçon du cœur de la ville de Vacoas, « rallier ces deux points ne prend pas plus d’une vingtaine de minutes ». Ils poursuivent : « C’est une ligne droite, et il y a des feux qui régulent la circulation. Mais là, depuis que les travaux du métro sont en phase finale et que les essais ont démarré, ces feux ne sont plus synchronisés. Ce qui occasionne des files d’attente à n’en plus finir. » Ces personnes ajoutent que « si là, simplement pour les essais, nous sommes à ce point pénalisés, qu’est-ce que ça sera quand le métro commencera à rouler ? ».

Ces usagers réguliers lancent un appel aux autorités : « Nous comprenons que le développement doit se faire. Nous réalisons aussi que les travaux sont presque finis. Nous ne pouvons nous empêcher de nous demander ce que ça sera une fois que le métro commencera à rouler de manière régulière ! » Aussi sont-ils d’avis que, « au départ, le gouvernement avait dit qu’il faisait ces développements, surtout le métro, pour décongestionner la circulation, me seki nou pe trouve, se ki trafik inn vinn de fwa pli gro ».
Ils soutiennent également : « Ce n’est pas juste de nous infliger ces traitements. Est-ce qu’il n’y a pas de planning et d’organisation au préalable dans tous ces travaux ? Nous espérons que les autorités prendront rapidement en considération ces problèmes, comme la mauvaise synchronisation de ces feux, ainsi que l’absence d’agents de police pour régler la circulation. Et que nous n’aurons plus à pâtir comme on le fait en ce moment-ci, que ce soit dans le transport public ou en voiture. »

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