Par suite d’une plainte de l’AMCCA vis-à-vis d’Air Mauritius : La présidente de l’AMCCA, Yogita Baboo, convoquée au ministère du Travail demain

Radhakrishna Sadien de la State and Other Employees Federation, qui a pour affilié l’AMCCA, accompagnera le responsable syndical du personnel navigant Silence de la direction d’Air Mauritius embarrassée par la tournure prise dans l’ordre d’interdiction de parole à Yogita Baboo Une question de Stéphanie Anquetil au ministre Callichurn sur cette question programmée au Parlement mardi prochain

Le ministère du Travail a finalement répondu à la lettre de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA) du 12 mai dernier par une lettre de convocation qui invite la présidente Yogita Baboo à une réunion qui aura lieu demain lundi 22 mai 2023 à 13h30 au siège du ministère.

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Dans sa lettre, l’AMCCA fait référence aux accusations portées par la direction d’Air Mauritius Ltd à l’encontre de la présidente de l’association, par le biais d’une lettre recommandée qui lui a été adressée personnellement en tant qu’employée et non comme l’aurait voulu la procédure à la présidente du syndicat, à la suite de son passage sur radio privée. Cette réponse du ministère du Travail s’est fait attendre, mais d’aucuns affirment qu’une question parlementaire à venir de Stéphanie Anquetil relative à ce sujet, pour donner suite à l’article de Week-End dimanche dernier, a précipité l’organisation de ladite réunion. Yogita Baboo sera accompagnée du président Radhakrishna Sadien, de la State and Other Employees Federation, qui a pour affilié l’AMCCA.

Vendredi dernier, 12 mai, Yogita Baboo avait reçu une lettre du management d’Air Mauritius à son adresse personnelle pour s’expliquer et être intimée de garder le silence suite à ses déclarations lors d’une émission radio fin avril dernier où elle dénonçait, entre autres, le management d’Air Mauritius. Elle avait aussi envoyé un courrier sans concession au PDG d’Airport Holdings, Ken Arian, le CEO de MK, Kresimir Kucko, et au CCO, Laurent Recoura pour donner suite à ces deux événements.
Malgré les accusations directes « on the security of tenure of the president of the AMCCA and her rights to militate against any form of maladministration at Air Mauritius » et une atteinte manifeste à ses droits constitutionnels, MK a reçu dans les délais imposés une correspondance non dévoilée de Yogita Baboo puisqu’elle est interdite de communiquer publiquement sur cette sur cette question.

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La question parlementaire qui gêne
Cependant, la réponse du Paille-en-Queue Court en dévoile le contenu. En effet, Roshni Purmessur, dans un mail en copie à son supérieur, Jean Marc Sadien, le head HR de MK, répondait qu’elle n’était en possession d’aucun transcript officiel de l’émission radiophonique, mais qu’elle la référait à une vidéo YouTube pour qu’elle puisse donner ses explications à la direction de MK. Autrement, depuis, ni l’AMCCA ni Yogita Baboo n’ont reçu d’autres correspondances en provenance de la direction ou des ressources humaines d’Air Mauritius. Il y a à la tête de la compagnie aérienne nationale un embarras non-dissimulé signifé par un silence assourdissant par la tournure prise par cette tentative de pression sur son employée/syndicaliste.

Entre-temps, c’est une question parlementaire de la députée PTr Stephanie Anquetil qui a, semble-t-il, réveillé le ministère, sur ce qui apparaissait être une absence de réponse à la correspondance alarmante de l’AMCCA en soutien aux tracasseries de MK à l’encontre de sa présidente et surtout à son interdiction de s’exprimer en tant que cheffe du syndicat du personnel navigant en tentant de la confiner sur son seul rôle d’employée. Il faut noter que le ministère a aussi reçu une correspondance de Radhakrishna Sadien, de la State and Other Employees Federation, qui a pour affilier l’AMCCA, qui a aussi envoyé un courrier au ministre Callichurn sur cette affaire après un soutien marqué lors d’une récente conférence de presse

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Baboo accompagnée de Sadien
Ainsi, le syndicat a été finalement convoqué au ministère du Travail demain lundi 22 mai à 13h30. Yogita Baboo y représentera le syndicat et elle sera accompagnée du syndicaliste Radhakrishna Sadien, président en exercice de la SOEF, qu’il ne faut pas confondre avec Jean-Marc Sadien, Head of HR de MK.

La question B/646 de la députée de Vacoas-Floréal demande au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, « Whether in regard to MrsY. B, president of the Air Mauritius Cabin Crew Association, he will state if the ministry is in presence of any formal complaint from the said Association regarding accusations levelled by Air Mauritius Ltd, against the latter and, if so, indicate actions taken in relation thereto ».
Pour rappel, dans sa lettre au ministère du Travail, le syndicat du personnel navigant y explique que les accusations de la direction de MK sont une attaque directe contre la sécurité du mandat de la présidente et son droit de militer contre toute forme de mauvaise administration à Air Mauritius, conformément aux règles et règlements de l’association. De plus, ces accusations sont une tentative de saper ses efforts pour améliorer les conditions de travail dégradantes du cabin crew à Air Mauritius Ltd.

Pas touche aux droits constitutionnels
L’AMCCA estime que la présidente du syndicat a le droit d’exercer ses droits constitutionnels de liberté d’expression et d’opinion conformément à l’article 12 de la Constitution de Maurice, qui assure clairement le fait que toute personne a le droit à la liberté d’expression et d’opinion, et de rechercher, de recevoir et de transmettre des idées et des informations sans interférence. Il va sans dire que faire taire la présidente empêchera de remplir ses fonctions syndicales, et il est donc impératif que la direction retire immédiatement son ordre écrit dans la lettre à la présidente de l’AMCCA, Yogita Baboo.
Le syndicat expliquait au ministère du Travail que les récentes mesures prises par Air Mauritius Ltd, semblent une forme déguisée de coercition, ce qui est contraire à éthique, mais aussi illégale au regard de la loi mauricienne. Il convient de noter que l’AMCCA a déposé une plainte auprès de l’ERT depuis 2021 et que l’audience a eu lieu le 8 mai 2023, alors que la lettre a été reçue le 6 mai 2023. Selon le syndicat, cela montre clairement que la direction viole les droits syndicaux, harcèle et intimide les membres du syndicat, tout en s’ingérant dans les affaires syndicales. Il est important que tous les employés soient traités avec dignité et respect, et que leurs droits soient protégés.

L’AMCCA exige instamment que le ministère demande à la direction de MK de respecter les droits constitutionnels des individus et les valeurs de la démocratie en rétractant son ordre et en présentant des excuses à la présidente de l’association, Yogita Baboo. En cas de refus de MK, l’union demande humblement au ministère du Travail d’intervenir d’urgence sur cette plainte en vertu de l’article 68 de la loi sur l’ERA.
L’urgence était visiblement en panne sur le tarmac, jusqu’à ce que n’atterrisse au ministère du Travail la question B/646….

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