Pluies torrentielles : Congé forcé d’au moins une semaine pour les pêcheurs du Sud-Est

Les eaux boueuses dévalant des montagnes et champs de cannes ont une nouvelle fois envahi le lagon du Sud-Est suite aux pluies torrentielles de la fin de la semaine. Une situation à laquelle les pêcheurs de cette région sont confrontés au moins une fois par an. Ce qui est synonyme pour eux de congé forcé pendant au moins une semaine. De plus, cet inconvénient n’est pas pris en compte pour le paiement de la Bad Weather Allowance.

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Le littoral du Sud-Est est niché entre la montagne et la mer. Si par beau temps la route reliant Flacq à Mahébourg est très agréable à prendre, particulièrement pour sa vue magnifique, en période de pluies, en revanche, c’est un véritable cauchemar. Car toute l’eau qui descend de la montagne, charriant boue et débris, termine sa course dans la mer. Du coup, le lagon bleu cède la place à une eau boueuse, qui mettra au moins une semaine à se dissiper.

Pour les pêcheurs de la région, les grosses pluies sont synonymes de congés forcés. France Andy, président de l’Association des pêcheurs de Grande-Rivière-Sud-Est, en témoigne : « Nous avons dans la région deux grandes rivières, soit Rivière-des-Créoles et Grande-Rivière-Sud-Est. Toute l’eau qui descend de la montagne va dans les rivières et, finalement, dans la mer. On connaît la cascade de Grande-Rivière-Sud-Est, qui se jette dans la mer entre l’Ile-aux-Cerfs et Trou-d’Eau-Douce. En période de pluies, tout est boueux, incluant les débris transportés par les eaux. »

Dans de telles conditions, ajoute-t-il, les pêcheurs ne peuvent sortir en mer pour travailler. « De Trou-d’Eau-Douce à Mahébourg, impossible d’aller pêcher, car il n’y a aucune visibilité. Tous les casiers restent en mer pendant au moins une semaine. Parfois, il arrive qu’ils soient transportés par le courant et se perdent. Ou alors, les poissons sont morts avec l’eau boueuse », dit-il.

France Andy ajoute qu’avec les rivières en crue, il y a également un courant, lequel peut s’avérer très dangereux pour les pêcheurs aux embouchures. Il faut aussi ajouter à cela le vent du sud-est, qui souffle fort en cette période de l’année.

Un scénario synonyme de congés forcés pour les pêcheurs du sud-est. Il faudra attendre quatre à cinq jours, voire une semaine, pour que la situation revienne à la normale. Entre-temps, les pêcheurs ne seront pas indemnisés, contrairement aux périodes cycloniques. « La Bad Weather Allowance est appliquée seulement lorsque la Météo déconseille aux pêcheurs d’aller en mer. Ce qui s’applique lorsqu’il y a des conditions de fortes houles ou des conditions cycloniques. Les eaux boueuses ne font pas partie des critères pris en considération », fait-il comprendre.

De plus, cette condition concerne particulièrement les pêcheurs du Sud-Est de par la particularité géographique de la région. Après le passage des dernières pluies torrentielles, c’est donc le chômage forcé pour les pêcheurs de villages comme Bambous-Virieux, Bois-des-Amourettes ou Deux-Frères. « C’est la nature, on n’y peut rien, mais il faudra qu’on réalise que tout comme les planteurs sont affectés, il y a des pêcheurs qui sont aussi affectés par les pluies torrentielles », regrette France Andy.

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