Pointe des Lascars : L’antre du bien-être

Niché entre Poudre D’or et Roches Noires, Pointe des Lascars tire son nom de l’époque coloniale française. Lascars étant le nom donné aux matelots à l’époque. La localité du nord-est du pays est un havre de paix que ses habitants encensent sans hésiter. La pêche y est la principale activité économique depuis l’arrêt de l’extraction de sable. Le village arbore un cachet unique avec ses beaux paysages côtiers.

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La mer est toujours belle ici

Le petit village est bordé par un lagon tellement grand que les écumes blanches qui se forment au loin sur les récifs sont à peine visible à l’oeil nu. La vue y est resplendissante. Au loin on distingue l’Île Ronde et une partie de l’Île aux Serpents. Au débarcadère, l’atmosphère est paisible. Un léger alizé balaye la côte procurant une sensation de bien-être. La végétation luxuriante qui borde la côte offre un cachet authentique à l’endroit. Le tout accentué par le contraste ente l’eau sablonneux du rivage et les eaux turquoises visibles plus loin.

Eaux poissonneuses.

Sur cette plage, juste à côté de la route qui mène au cimetière, des hommes s’affairent sur une pirogue. La forte odeur de peinture indique que l’heure est aux rénovations. Ramesh Mungur, 51 ans, et ses deux fils, Ashley (20 ans) et Divesh (27 ans), habitants de Rivière du Rempart, s’adonnent à une tradition. “Chaque deux mois, je refais la peinture, j’aime changer de couleur pour lui donner un nouveau look mais aussi pour la préservation du bois.” Cet amateur de pêche confie adorer le cadre de Pointe des Lascars et ses eaux poissonneuses. “À ligne filée et avec des morceaux de poissons, mourgate, ourite ou crevette, nous attrapons des gueules pavées, des capitaines et des carangues, entre autres. Nous le faisons pour le plaisir et ‘pou rod enn kari, pou roul nou lakwizinn.’”
À côté de leur pirogue, git un gros morceau de corail qui abrite une statuette de la Vierge Marie. Ramesh Mungur nous indique que le corail provient de la fouille d’un canal dans le lagon effectué pour permettre aux pirogues de rejoindre les eaux plus profondes à marée basse. “Kan lamer sek isi, kouma dir enn laplenn football”, dit-il. Le canal est d’ailleurs marqué par des piquets en bois.

Les pêcheurs redorant leur pirogue

Extraction de sable.

Anciennement l’extraction de sable était régulière ici. Le waterfront servait de dépôt de cet or blanc qui faisait vivre une bonne partie des habitants. Par la suite, le waterfront a été embelli. Aujourd’hui, le waterfront est à l’abandon, les feuilles mortes s’entassent sur les perrons alors que la structure construite pour présenter des créations artisanales n’est plus que ruine. Il ressort cependant que la structure est en passe d’être réhabilitée.
Dayanand Ramessur, 42 ans, qui habite à côté du waterfront, se souvient encore de cette époque où il récoltait le sable. “J’avais 17 ans quand j’avais commencé. C’était un travail fatiguant mais c’était un bon travail. Ça me manque beaucoup. À la fermeture de l’activité, je me suis mis à la maçonnerie et à d’autres travaux manuels. Par la suite, j’ai eu des problèmes de santé qui m’empêchent de travailler.”

Un des habitants

Spiritual Park.

L’autre élément de notoriété du village est le Spiritual Park. Un lieu de prière et de méditation régulièrement fréquenté par des Mauriciens des quatre coins du pays ainsi que par des touristes. “Le parc a été créé en 1986, notre guru cherchait un endroit calme, propice à la méditation et un site où la rivière et la mer se rejoignent. Les gens viennent prier, méditer, allumer des lampes devant les statuettes des divinités. Il est très fréquenté quotidiennement mais il y a un afflux chaque premier dimanche du mois lorsqu’une prière spéciale est organisée. On voit défiler plus de 3 000 personnes à chaque fois”, confie Siven Veerasamy, Ground manager du Spiritual Park. Une affluence qui attire les marchands qui viennent y vendre leurs produits des deux côtés.

La petite localité est adorée par ses habitants qui se délectent de sa tranquillité. “C’est un endroit très tranquille, on vit comme une grande famille”, confie Anne Marie Mamode, 61 ans. Nous l’avons rencontrée près du waterfront alors qu’elle papotait avec son amie Radha Boodhoo, 64 ans, qui, à l’aide de son ‘balie koko’, nettoyait sa cour. Selon elles, hormis le waterfront abandonné et le manque de loisir, la vie y est belle. “Nous avions des problèmes d’approvisionnement en eau à un certain moment mais c’est réglé. Au contraire, la pression d’eau est désormais tellement forte qu’elle éclate les tuyaux”. C’est arrivé à quelques reprises déjà”, sourient-elles.

Des voisines conversant

Cette statue a été installée dans un corail récupéré des fonds

Les principaux sites du village

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