Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a déclaré, hier, que « nous resterons fermes dans la lutte contre la drogue ». Il s’adressait aux recrues de la force policière lors du Passing-Out Parade au Gymkhana, à Vacoas. « Les saisies record et les arrestations ces dernières années témoignent de notre détermination inébranlable à cibler les trafiquants de drogue et leurs complices », a-t-il réitéré.
Pour ce Passing-Out Parade, 599 officiers, dont 104 femmes, ont complété leurs 28 semaines de formation. Ils seront désormais des Temporary Police Constables (TPC) et seront postés dans différents postes de police pour apprendre le métier. Le PM leur a demandé de saisir les opportunités de cours offerts localement ou par des pays amis comme l’Inde, la France, les États-Unis, la Chine, la Malaisie, Singapour, l’Australie et le Japon.
Par ailleurs, Pravind Jugnauth indique que le serment qu’ils ont prêté pour servir le pays « without fear or favour ». Il ajoute que « c’est une profession qui exige un haut niveau de loyauté, d’intégrité et de dévouement ». Il leur a aussi mis en garde contre toute tentative de salir l’image de la force policière.
Au cours de ce Passing-Out Parade, les sept meilleures recrues des différents Training Schools ont obtenu des Shields. Les lauréats sont, en l’occurrence, TWPC Raffin Rakotomahefa, TCP Nundun, TPC Zameer, TPC Tacooree, TPC Bungaroo, TPC Veerabudren, et TPC Satoorghen.
Au cours de son intervention, le chef du gouvernement a établi une comparaison entre le régime en place et l’ancien : il a souligné que de 2005 à 2014, 19 304 arrestations pour délits de drogue ont été enregistrées contre 25 243 durant la dernière décennie. Idem quant à la saisie de drogue, qui était évaluée à Rs 2 milliards sous l’ancien régime, contre Rs 16 milliards ces dix dernières années. Il met en exergue que le GM a attribué un budget de Rs 350 millions à l’Anti Drug and Smuggling Unit pour cette année financière.
Le Premier ministre a fait ressortir que 1 440 policiers ont été recrutés depuis 2019 et « nous comptons en employer encore 1 000 dans les prochains mois ». Il indique que 2 400 policiers ont été promus au rang de sergent ces derniers mois après avoir complété 20 ans de service.
Revenant sur la dotation budgétaire de Rs 12,6 milliards octroyée la police, Pravind Jugnauth évoque une augmentation. Au regard de certains projets jugés importants, il a fait mention de la construction de la Disciplined Forces Academy, de l’acquisition d’un patrouilleur (Offshore Patrol Vessel) et de la mise en oeuvre d’un Coastal Radar System. Il a aussi annoncé la construction/rénovation des postes de police à Cent-Gaulettes, L’Escalier, Phoenix et Triolet. Il avance que « la sécurité nationale et celle de nos citoyens ont toujours été une priorité du gouvernement. Le Law and Order est une composante essentielle du développement socio-économique de tous pays ».
RÉACTIONS NOUVELLES RECRUES
TPC Zameer (23 ans): « Je n’avais pas obtenu cinq Credits à la première tentative»
« Mo enn zanfan Tranquebar ek mo enn polisie », dit fièrement le TPC Zameer. « Depuis mon enfance je rêvais de devenir policier et d’être le premier membre de la famille à faire ce métier», dit-il.
Le parcours du jeune homme n’était pas facile car il n’avait pas obtenu cinq Credits aux examens du School Certificate à sa première tentative. « Je n’avais obtenu que deux Credits. Mais, j’ai persévéré et ma famille m’a encouragé à refaire mes examens. J’ai pu obtenir de bons résultats après ma deuxième tentative et j’ai intégré le Higher School Certificate », dit cet ancien élève du collège Hassen Raffa SSS.
Après ses études, il a travaillé dans une usine à Riche-Terre pendant deux ans avant d’intégrer la police. Il dit que « la formation était dure, mais pas impossible. Mais, j’ai pu surmonter les obstacles grâce à l’aide des instructeurs et des amis. »
TPC Sattoorghen (28 ans): « J’ai choisi la police malgré une formation à Singapour »
Le TPC Sattoorghen est diplômé en psychologie d’une université à Singapour, mais il est retourné à Maurice pour intégrer la force policière. « J’ai suivi les pas de mon père qui était lui-même un policier au sein de la Special Support Unit (SSU) », dit-il. Il avance qu’il est fasciné par la Special Mobile Force (SMF) et il est fier d’avoir fait sa formation au sein de cette unité.
« Ma famille a toujours été là pour me soutenir pendant ces six mois de formation. Comme je suis marié, il fallait bien balancer ma vie familiale et le travail », dit-il. Cet ancien élève du MGSS Flacq ne compte pas pour autant laisser de côté sa compétence en psychologie car il souhaite travailler comme Criminal Psychologist ou dans le Forensic. « Nou koumans isi avan, par le-ba, ek tigit-tigit nou bouze, nou monte», fera-t-il comprendre.
TPC Nundun (22 ans): « Mon application pas acceptée la première fois »
Le TPC Nundun n’a pas jeté les armes lorsque sa première application pour intégrer la police a été rejetée.
« J’ai persévéré et ma famille m’a demandé d’envoyer ma candidature une deuxième fois. J’étais content d’avoir reçu ma lettre d’acceptation l’année dernière », dit-il. Il demande aux jeunes qui n’ont pu obtenir une réponse favorable la première fois de « kontinie apply, kontinie mem. Enn zour zot bizin gagn li.»
Cet ancien élève du Rose Belle SSS dit avoir consenti à beaucoup de sacrifices durant sa formation.
« C’était dur, mais grâce au soutien de la famille, j’ai pu réussir », dira-t-il.
TWPC Raffin Rakotomahefa (23 ans): « Étant une jeune maman, j’ai pu devenir policière »
« Mon rêve est devenu réalité », dit la TWPC Raffin Rakotomahefa. Le parcours de cette habitante de Grand’Bois n’était pas facile quand même après de bons résultats aux examens de HSC.
Cette ancienne élève du collège Dunputh Lallah n’a pu poursuivre ses études tertiaires.« Je me suis mariée jeune et je suis devenue maman ».
Elle n’a pas hésité à envoyer son application en 2023 pour devenir policière. Et cerise sur le gâteau, elle est la Best Recruit de la Police Training School de Beau Bassin.
« Je remercie ma mère et tous ceux qui m’ont encouragée », confie-t-elle. Elle encourage les femmes et même celles qui sont mères à ne pas hésiter à se joindre à la force policière. « Si j’ai pu faire ma formation même étant maman, alors pourquoi pas les autres», dit-elle.