PSAC/NCE : soupçons de fuite de questionnaires au MES

– Un Senior Research Officer suspendu pour avoir accédé à l’ordinateur contenant les questionnaires des examens nationaux

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– L’IT Unit de la police enquête et le ministère de l’Éducation alerté

– De nouveaux questionnaires devront être préparés à quatre mois de ces épreuves de fin de cycle primaire

Branle-bas de combat au Mauritius Examinations Syndicate (MES) depuis le début du mois, après la suspension d’un Senior Research and Development Officer, pris en flagrant délit de manipulation de l’ordinateur contenant les questionnaires des examens nationaux de Grade 4, 5, du Primary School Achievement Certificate (PSAC) et du National Certificate of Education (NCE).

Si d’une part, une enquête policière a été initiée et le ministère de l’Éducation a été mis au courant de la situation, d’autre part, tout est fait pour ne pas ébruiter cette affaire. La fille de l’officier en question devrait prendre part aux prochains examens du PSAC cette année et à ce titre, il devrait être interdit de tout exercice lié à ces épreuves académiques. Des questions subsistent également sur les procédures de confidentialité autour des questionnaires d’examen, au MES.

Cette affaire remonte au 1er juin dernier et s’est déroulée à la Research and Development Section du MES. Il s’agit d’un département hautement sensible étant donné la nature des données informatiques qui y sont stockées, dont les questionnaires des examens nationaux, soit ceux de Grade 4, 5, du PSAC et du NCE. Des recoupements d’informations indiquent que dans la matinée du mercredi 1er juin, la personne responsable du département s’était momentanément absentée de son bureau. À son retour, elle aurait surpris son collègue, un Senior Research and Development Officer, en train de manipuler l’ordinateur contenant les questionnaires d’examens, une clé USB à la main.

L’officier responsable du département aurait immédiatement informé la direction de l’organisme de ce fait troublant. La directrice du MES, Brenda Thanacoody-Soburrun, aurait par la suite convoqué l’officier à son bureau pour l’interroger sur sa présence à la section concernée. Il a été prié aussi de remettre la clé USB en question et son ordinateur portable. Ses explications n’auraient pas convaincu. L’officier a donc été suspendu le même jour. Le ministère de l’Éducation a, tout de suite, été alerté sur la situation.

La lettre de suspension ferait mention d’un acte très grave qu’il aurait commis. On l’aurait informé aussi dans cette lettre que certains éléments confidentiels relatifs aux questionnaires ont été découverts sur sa clé USB. Une trentaine de questionnaires couvrant quasiment toutes les matières principales des examens du PSAC, de Grades 4 et 5 et du NCE sont concernés. Les questionnaires copiés étaient quasiment prêts pour impression. Soulignons que les épreuves du PSAC sont imprimées en Angleterre.

Ce qui est d’autant plus grave, c’est que l’officier en question avait déjà informé le MES que sa fille prenait part aux examens du PSAC cette année. Selon la procédure, tout employé ayant des proches participant aux examens nationaux ne doit pas être impliqué dans la préparation des questionnaires ou avoir accès aux données. Ce qui n’aurait pas été respecté dans le présent cas.

Au MES, on ne manque pas de faire ressortir qu’à l’époque de Lucien Finette, les employés dont les enfants participaient aux examens nationaux étaient complètement écartés de tout ce qui avait trait à l’organisation de ces épreuves. Pour garantir la transparence dans le déroulement de ces examens, ces employés étaient interdits dans certains espaces directement impliqués dans les préparatifs de ces examens, et même à certaines tâches administratives se rapportant aux examens, jusqu’à la proclamation des résultats.

Au MES, on dénonce ainsi le relâchement des procédures de confidentialité depuis quelque temps. On se demande, notamment, pourquoi les questionnaires des différents examens nationaux sont stockés sur un même ordinateur. L’on s’interroge également si c’est la première fois qu’un tel incident survient ou si d’autres personnes ont déjà eu accès aux questionnaires, à l’insu du responsable de ce département. On n’hésite pas, non plus, à réclamer le départ de la directrice, Brenda Thanacoody-Soburrun.

Ce qui est sûr, c’est que cette affaire a provoqué un bouleversement dans les milieux concernés. Dès le lendemain, la directrice du MES aurait convoqué les responsables de la section concernée pour une réunion de la plus haute importance. Par la suite, la directrice et ses officiers se sont rendus au ministère de l’Éducation pour s’expliquer sur cette affaire considérée comme étant très grave. Le conseil d’administration du MES est présidé par Ravi Meettook, Senior Chief Executive du ministère de l’Éducation. L’affaire a aussi été référée en haut lieu au gouvernement.

Peu après cette rencontre au ministère de l’Éducation, l’ordinateur contenant les données manipulées ainsi que le laptop et le pendrive remis par l’officier suspendu ont été confiés à l’IT Unit de la police. L’on se demande ainsi pourquoi ni les équipements informatiques ni la salle en question n’ont été « secured » le jour du « tampering » des données.

Alors que les autorités sont silencieuses sur ce cas de fuite, la nouvelle a vite fait le tour du MES et l’opposition a également été mise au parfum. Eshan Juman y a brièvement fait référence, lors de son intervention sur le budget, mercredi. Au-delà de l’enquête policière, c’est l’intégrité du système au MES qui est en jeu. Quant à l’officier concerné, qui serait « bien connecté », selon des sources bien informées, il est également Part-Time Lecturer dans deux établissements d’enseignement supérieur publics.

La question qui se pose actuellement, c’est de savoir quelles dispositions ont été prises pour préparer de nouveaux questionnaires à quatre mois des examens. Aucune réaction jusqu’ici à ce sujet du côté du ministère de l’Éducation.

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