Région – Ouest : Le problème d’eau fait monter la pression

Des habitants du Sud-Ouest, Grande et Petite-Rivière-Noire, Case-Noyale, La Gaulette, Chamarel, Le Morne, font face depuis ces trois dernières semaines à une grave pénurie d’eau.

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N’était-ce l’intervention de travailleurs sociaux pour ramener des habitants du Morne à la raison mardi dernier, une manifestation pacifique aurait eu lieu pour dénoncer cette situation qui perdure. Selon Ramilen Ramalingum, conseiller et représentant du village du Morne au conseil de district de Rivière-Noire, les camions-citernes qui passent de temps en temps ne permettent pas de résoudre le problème. C’est l’effet contraire. « Il y a des rues où le camion traverse pour distribuer de l’eau et dans d’autres, non », témoigne-t-il. Et de poursuivre : « J’ai cherché des explications auprès des instances concernées. Je n’ai pas eu de réponse jusqu’ici. Ceux qui ne sont pas alimentés par les camions-citernes ont le sentiment d’être victimisés. Cette situation d’injustice ne fait que rendre la vie de ces habitants plus difficile. »

Le conseiller n’y va pas avec le dos de la cuillère avec les trois élus de la circonscription, et plus particulièrement à l’encontre d’Alan Ganoo qui a été élu dans cette circonscription plusieurs fois. « Minis Ganoo ti vinn o Morne samdi dernie. Li pa abord sa problem dilo kuma bizin. Pa dir mwa li pa okouran, li fer kuma dir li nuvo dan sirkonskripsion. »

Sanjay Babajee, conseiller du village de Grande-Rivière-Noire, fait part qu’il ne cesse de recevoir des appels des habitants de la localité qui veulent comprendre les raisons de cette pénurie d’eau. « Delo pa pe koule, nou pe pass byen mizer. E isi, dan Grande-Rivière-Noire, pa tou abitan ki ena le mwayen pou aste tank. Mazine ki kalite difisil pou zot si zot ena ti zanfan. Bann depite ti bizin guet sa problem opli vit. »

Vishal Seesahaye, conseiller et représentant du village de Chamarel au sein du conseil de district de Rivière-Noire, explique que son village souffre depuis de longues années de pénurie d’eau. « Autant que je m’en souvienne, la Central Water Authority a installé de nouveaux tuyaux pour alimenter les résidents qui sont venus s’installer dans la région. En sus de cela, il y a environ une vingtaine de nouveaux restaurants depuis ces dix dernières années. Kouma oule nou gagn dilo 24 lor 24. Li pratikman inposib », constate-t-il.

Le ministre Joe Lesjongard, qui a été élu dans cette circonscription dans le passé, est au courant des difficultés auxquelles sont confrontés quotidiennement les riverains. « Je souhaite qu’il intervienne pour trouver au plus vite une solution. »

Excédée, Émilie Faron, habitante de Case-Noyale, confie : « C’est à peine si l’eau arrive au robinet. Il faut se réveiller très tôt pour récupérer un peu d’eau. Pe bizin sarye linz sal pou ale lave kot ena dilo. C’est un veritable calvaire que l’on vit », dit-elle.

Interrogé, un ex-haut cadre de la CWA déplore que la construction du barrage de Rivière-des-Anguilles, un projet initié dans les années 90, n’ait pas pu se concrétiser. « Sak lane pe ale vini ar sa proze la dan bidze. Nanye pa pe fer. » Selon cet ancien cadre, si ce barrage avait été construit, les habitants de cette région n’auraient pas de gros problèmes avec l’approvisionnement d’eau. Car ce barrage « est une solution qui pourrait alimenter la région sud-ouest ». Il note que les hôtels à Rivière-Noire sont les plus gros utilisateurs d’eau. « Ils devront tous être équipés d’un système de recyclage d’eaux usées. Les opérateurs économiques dans le secteur hôtelier dans cette région pourront avoir recours à des unités de dessalement d’eau de mer », suggère-t-il.

Véronique Leu-Govind, présidente de district de Rivière-Noire, est d’avis que le ministre Ganoo ne peut prétendre qu’il n’est pas au courant de cette pénurie d’eau. Elle demande à Alan Ganoo, qui a été élu en plusieurs occasions dans cette circonscription et qui est actuellement ministre des Transports et du Light rail, de travailler pour le développement de cette circonscription. « Minis Ganoo bizin aret anbet dimounn avek manze ek bwar. Kan li desann dan sirkonskripsion li bizin vin ekout problem dimounn e rezoud sa problem delo ene fwa pour tout. »

Selon elle, c’est la circonscription où le taux de chômage est le plus élevé à cause de la fermeture des hôtels. « Les jeunes ne savent plus quoi faire. Ils sont désorientés. C’est très triste », dit-elle. « Pour combien de temps encore, les habitants de cette région doivent subir autant d’injustice ? » se demande-t-elle.

 

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