Relations industrielles – Suspension de deux délégués : La FTU parle d’une Newrest Ltd « deux poids, deux mesures »

Deux délégués syndicaux ont récemment été suspendus à Newrest Mauritius entreprise de catering basée à l’aéroport. La Fédération des Travailleurs Unis (FTU) monte au créneau pour dénoncer une politique de « deux poids, deux mesures ». Atma Shanto, le négociateur, se demande pourquoi la compagnie a réagi aussi rapidement pour les délégués syndicaux alors que deux plaintes de dénonciations graves contre deux responsables sont restées sans suite.

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La FTU, qui a été interdit d’organiser des réunions sur le lieu de travail, dénonce l’inaction du ministère du Travail, en dépit de plusieurs plaintes. « En avril 2024, un délégué syndical a été suspendu et convoqué devant un comité disciplinaire. Comme il fallait s’y attendre, il a été renvoyé par la suite. Mardi dernier, un autre délégué syndical a été aussi suspendu et convoqué devant un comité disciplinaire. On peut déjà deviner ce qui va arriver », avance Atma Shanto.

Le syndicaliste fait ressortir qu’en revanche, l’année dernière, il y a eu deux plaintes contre deux responsables de l’entreprise, qui sont restées sans suite malgré des dépositions à la police. Il se demande ainsi s’il y a une politique de « deux poids, deux mesures » dans la manière de procéder. « De plus, la Workers’ Relations Act fait provision contre la violence au travail. Le ministère du Travail a également été mis au courant de cette situation, mais rien n’a été fait jusqu’ici », s’insurge-t-il.

Le négociateur syndical relate également le cas d’une employée, qui n’avait pu prendre connaissance du décès de son père, il y a quelque temps, parce qu’elle doit déposer son portable à la sécurité, avant de prendre son poste. « Ce n’est que lorsqu’elle a terminé son travail à 17h, qu’elle a appris la nouvelle. Ses proches n’arrivaient pas à la joindre pendant la journée », dit-il.

Le porte-parole de la FTU souhaite que le ministère du Travail réagisse, car le droit de se syndiquer est inscrit dans les lois. La fédération a ainsi écrit au ministère du Travail pour réclamer la mise sur pied d’un High Level Committee, présidé par un Sitting Magistrate : « Nous sommes arrivés à un point où la communication est coupée. Et pourtant, le syndicat est reconnu par l’entreprise. Nous nous sommes battus pour que les travailleurs aient des droits dans ce pays et nous ne pouvons faire machine arrière. Le gouvernement ne doit pas abdiquer devant ses responsabilités », suggère-t-il.

Atma Shanto invite également le gouvernement à s’assurer que les multinationales qui s’implantent à Maurice respectent les lois du pays. « Le 30 juillet dernier, un autre employé a été renvoyé sur-le-champ après un incident survenu dans la cuisine. Cela, même s’il a présenté ses excuses par la suite », souligne Atma Shanto.

Le syndicaliste souhaite que le ministère du Travail réagisse et que le High Level Committee puisse faire la lumière sur la situation au sein de cette entreprise. La fédération prévoit également d’alerter le Bureau international du Travail, concernant le licenciement des délégués syndicaux.

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