Sécurité maritime : le PM plaide pour un soutien durable face aux tensions

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui procédait, hier, à l’ouverture de la troisième conférence ministérielle sur la sécurité maritime dans l’océan Indien, a plaidé en faveur d’un soutien durable et engagé de la communauté internationale, y compris les partenaires au développement, ayant un intérêt dans cette partie du monde. La conférence, qui réunit quelque 200 délégués, est organisée par le ministère des Affaires étrangères en collaboration avec la Commission de l’océan Indien (COI). Le secrétaire général de la COI, Vêlayoudom Marimoutou, la directrice générale de l’Office des Nations Unies à Nairobi, Zainab Hawa Bangura, et d’autres personnalités étaient également présents à la cérémonie d’ouverture .
D’entrée de jeu, Pravind Jugnauth a mis l’accent sur le fait que le secteur maritime subit des changements importants, déclenchés par des facteurs qui échappent pour la plupart au contrôle de Maurice. Il souligne la nécessité de poursuivre d’un commun accord le voyage vers la garantie d’un secteur maritime durable, exempt de menaces et de tensions.
« La conférence témoigne de l’importance que nous attachons tous à la sécurité maritime et reflète l’engagement collectif, en tant que communauté unie, à garantir des mers sûres et sécurisées à un moment où, pour diverses raisons, les préoccupations en matière de sécurité maritime dans cette région se sont intensifiées », fait-il ressortir.
Le Premier ministre ajoute que la compétition stratégique entre les États, les préoccupations transnationales, telles que les activités illicites et criminelles, y compris la pêche illégale, non-déclarée et non-réglementée, le terrorisme, le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, les déversements d’hydrocarbures dans l’océan de même que d’autres déchets toxiques, entre autres, sont des défis auxquels la région Ouest de l’océan Indien est confrontée de manière systématique et systémique.
Pravind Jugnauth a en outre saisi cette occasion pour mettre en exergue les mérites d’une croissance de l’économie bleue durable, inclusive et centrée sur l’homme. Il a réitéré qu’une vision et une ambition communes, les meilleures pratiques et l’utilisation optimale des instruments et mécanismes financiers existants et innovants demeurent essentiels à l’exploitation réussie des ressources océaniques.
Il a fait remarquer que le renforcement de la sécurité maritime dans la région dépend grandement de la consolidation de la sécurité portuaire et des systèmes de gestion de la sécurité maritime dans les ports. De ce fait, la proposition visant à formuler une politique régionale sur la sécurité portuaire et la sûreté de la navigation est des plus appropriées et attendues depuis longtemps.
Le ministre des Affaires étrangères, Maneesh Gobin, a, pour sa part, déclaré que les petits États insulaires en développement (PEID), y compris Maurice, sont les gardiens de vastes zones océaniques, car ils détiennent la juridiction sur près de 30% de la zone économique exclusive du monde. Il indique que, comme c’est le cas pour les grands États océaniques, les PEID ont un intérêt crucial à protéger la santé des océans et, ce faisant, la santé de la planète.
De son côté, le secrétaire général de la COI maintient que la coopération s’impose car aucun État ne peut faire face seul aux menaces maritimes. Il a ainsi lancé un appel à tous les participants pour qu’ils partagent leurs expériences, notamment pour être plus efficaces dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, la pollution marine et d’autres activités illicites dans la région du Sud-Ouest de l’océan Indien.
Zainab Hawa Bangura avance que la conférence vise à assurer la durabilité et l’utilisation pacifique des océans, ainsi qu’à protéger le domaine maritime contre les menaces traditionnelles et évolutives. « C’est aussi une illustration de la détermination collective à identifier les moyens de faire progresser le multilatéralisme et la coopération, tout en consolidant les partenariats pour une stabilité et une prospérité accrues dans la région », dit-elle.

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Relations Maurice/Etats-Unis – rencontre entre Bradley et Gobin

Le sous-secrétaire adjoint du Bureau des stupéfiants internationaux et des affaires répressives, Tobin Bradley, a rendu une visite de courtoisie, hier, au ministre des Affaires étrangères Maneesh Gobin.
Tobin Bradley est d’avis que les discussions ont porté sur les défis auxquels sont confrontés Maurice et ses partenaires d’Afrique de l’Est et de l’océan Indien occidental en matière de sécurité maritime. Il a fait part que le Bureau international des stupéfiants et de l’application de la loi, aide les pays à renforcer leurs capacités de prévention de la criminalité et de maintien de la sécurité.
« Le département d’État est préoccupé par les criminels transnationaux qui utilisent la région pour commettre des crimes tels que le trafic de drogue et la traite des êtres humains », réitère-t-il. Il a ainsi rassuré le soutien de son organisation à Maurice pour lutter contre ces fléaux.
Dans son intervention lors de la présentation du simulateur Ship in the Box jeudi en présence du Premier ministre, Tobin Bradley avait mis en garde contre la menace que représente le trafic du puissant opiacé Fentamyl pour la santé. « Un kilo de Fentanyl a le potentiel pour tuer 500 000 personnes », avait-il fait remarquer. Ce problème a été évoqué lors des échanges entre le président américain et chinois en Californie cette semaine. Tobin Bradley a fait mention de la mise sur pied de la Global Coalition to combat Synthetic Drugs . « We recognize that this problem is too large for one country to combat alone. This is a shared threat, and requires a shared solution », a-t-il dit.

À la cloture – Gobin :« Effort collectif pour combattre le trafic de drogue et les activités illégales »

La troisième conférence ministérielle sur la sécurité et la sureté en mer dans l’océan Indien occidental a pris fin en début de soirée hier avec l’adoption par acclamation du communiqué final. C’est ce qu’a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Maneesh Gobin, qui avait à ses côtés le secrétaire général de la Commission de l’océan Indien Vêlayoudom Marimoutou et la directrice générale du bureau des Nations Unies à Nairobi, Zainab Hawa Bangura, ainsi que les ministres représentant le Kenya, les Comores, la Somalie, entre autres. Les représentants de 19 pays ont participé à la conférence. Toutefois, ceux de Madagascar et des Seychelles n’ont pu faire le déplacement en raison des élections présidentielles dans la Grande Ile et la présentation du budget aux Seychelles.
« La conférence a reconnu que la sécurité et la sureté en mer nécessitent des efforts collectifs et que la capacité maritime nationale est le socle de tout mécanisme régional qui doit être fondé sur la responsabilité collective », a fait ressortir le ministre.
De son côté, le secrétaire de la COI a annoncé que les Centres régionaux de fusion de l’information maritime (CRFIM) et de coordination des opérations (CRCO) basés respectivement aux Seychelles et à Madagascar sont désormais opérationnels.
« Grâce à ces centres régionaux, il y a un partage efficace d’informations entre les pays de la région, permettant, grâce à un effort collectif, de saisir plusieurs tonnes de stupéfiants transportées par des navires en haute mer dans la région », a encore dit le ministre.

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