Sterile Insect Technique : 500 000 moustiques tigres lâchés dans la région du Champ-de-Mars

– Cette initiative entraîne une baisse de 10% dans la fertilité des œufs des moustiques ciblés dans la zone

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La saison des pluies favorise la prolifération de moustiques dans plusieurs régions de l’île. La Vector Biology and Control Division du ministère de la Santé met en œuvre actuellement le projet Sterile Insect Technique (SIT), pour lutter contre les moustiques qui transmettent les maladies, telles la dengue et le chikungunya.

La Vector Biology and Control Division, à travers le programme de lâchers des moustiques stériles, vise ainsi à atténuer la prolifération de la population vectrice d’Aedes albopictus, communément appelée moustique tigre. À ce titre, le département a déjà lâché quelque 500 000 moustiques tigres mâles stériles dans la région du Champ-de-Mars de novembre 2022 au 30 janvier 2023, ce qui a jusqu’à présent entraîné une baisse de 10% de la fertilité des œufs.

Dr Diana Pillay Iyaloo, Head of the Vector Biology and Control Division, note que les districts les plus touchés par la prolifération des moustiques pour le mois de janvier sont Rivière-du-Rempart, Plaines-Wilhems et Savanne. Elle souligne que la division est désormais équipée d’un outil récemment développé, AlboMaurice, qui utilise les données météorologiques (pluviométrie et température) de 30 stations autour de l’île pour prédire la densité de la population de moustiques. Sur la base de ce modèle de prédiction, les régions les plus à risques pour février sont Roche-Bois, Sainte-Croix, Coromandel, Saint-Paul, Rose-Hill, Castel et Mahébourg.
Le programme de lâchers des moustiques stériles a démarré le 27 octobre. Avec une production initiale de 10 000 mâles stériles par semaine, ce nombre a progressivement augmenté pour atteindre 60 000 mâles stériles chaque semaine sur 20 sites présélectionnés dans la région du Champ-de-Mars. Les moustiques mâles ne piquent pas et ne représentent donc aucun danger pour les humains, les animaux et l’environnement.

Au lieu de cela, les mâles stériles s’accoupleront avec des moustiques femelles dans la zone libérée qui pondent des œufs qui n’éclosent pas. Avec le temps, il y aura une augmentation du nombre d’œufs stériles dans ces régions, ce qui finira par y diminuer la population de moustiques tigres.

Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées par le personnel de la Vector Biology and Control Division. D’autres méthodes de lutte antivectorielle sont également mises en œuvre par le ministère, notamment la pulvérisation de larvicides dans les sites de reproduction des moustiques, l’embuage des localités suite à des cas confirmés ou suspects de maladies à transmission vectorielle, la surveillance portuaire et aéroportuaire et une campagne de sensibilisation sur la nécessité de garder l’environnement propre afin d’éliminer tout terrain fertile pour les moustiques.

Par ailleurs, afin de prévenir la prolifération des moustiques, il est conseillé d’empêcher l’accumulation d’eau stagnante, de changer l’eau des vases une fois par semaine, d’éviter d’utiliser des soucoupes sous les pots de fleurs, de couvrir hermétiquement les contenants d’eau, d’assainir les terrains vagues, de mettre toutes les canettes et bouteilles usagées dans des poubelles couvertes et éviter de jeter des ordures.
Le moustique tigre est originaire des régions tropicales et subtropicales d’Asie du Sud-Est. Cette espèce s’est propagée dans de nombreux pays par le biais du transport de marchandises et des déplacements à l’international. Il se caractérise par des bandes blanches sur ses pattes et son corps.

À Maurice, le moustique, qui pique principalement entre 5h et 7h et entre 15h30 et 19h30, est un vecteur épidémiologiquement important pour la transmission de nombreux agents pathogènes viraux, notamment le virus de la fièvre jaune, la dengue et le chikungunya. Il peut également héberger le virus Zika et est considéré comme un vecteur potentiel de transmission du Zika chez les humains.
Le programme de libération stérile des moustiques fait partie d’un projet national mis en œuvre avec la collaboration de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) intitulé Enhancing National Capabilities on the Suppression of Aedes albopictus in an Urban Locality Using the Sterile Insect Technique as Part of an Integrated Vector Management Strategy. Il consiste, entre autres, en l’élevage et le lâcher de moustiques mâles stériles pour induire la stérilité de la population de moustiques femelles car ce sont elles qui piquent et transmettent des maladies.

L’AIEA finance non seulement le projet à hauteur de 200 000 €, mais apporte également une expertise technique au personnel de la Vector Biology and Control Division à travers des missions d’experts, des formations locales et à l’étranger, des réunions techniques, des visites scientifiques et l’acquisition de la technologie requise.

Éclairage sur le logiciel AlboMaurice

Le logiciel AlboMaurice exécute un modèle de dynamique des populations de moustiques pour prédire l’abondance temporelle et spatiale d’Aedes albopictus, le vecteur de la dengue à Maurice. Pour chaque unité géographique, il résout un système d’équations différentielles ordinaires décrivant différentes étapes du cycle de vie du moustique.
L’outil utilise des données d’entrée quotidiennes sur les précipitations et la température pour produire des cartes d’abondance utilisées de manière opérationnelle par les services de santé pour cibler les zones où appliquer des mesures de surveillance et de contrôle des vecteurs.
Les simulations du modèle ont été validées par rapport à des données entomologiques acquises chaque semaine pendant un an sur neuf sites de l’île, correspondant à des climats différents. Différentes options de lutte (destruction de gîtes larvaires, pulvérisation d’insecticides) peuvent également être simulées et leurs effets comparés.

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