(Vidéo) D’Afrique du Sud : confusion et colère à l’arrivée du vol de MK à Plaisance hier

Des passagers, sud africains informés à la toute dernière minute de l’obligation de se soumettre à des tests PCR et d’une quarantaine de sept jours à l’hôtel.

  • Surpris de cet accueil, ils se demandent : « Where is the minister’s daughter ? Where is the minister’s daughter ? »

Confusion, cafouillage et colère au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport Terminal hier à l’arrivée du vol d’Air Mauritius venant de Durban transitant par Johannesburg. Les passagers ont été surpris d’apprendre officiellement qu’ils n’allaient pas pouvoir regagner des hôtels de leur choix ou encore leurs lieux de résidence, et qu’ils étaient dans l’obligation de se soumettre à des tests PCR dans l’enceinte de l’aérogare et qu’ils allaient être placés en quarantaine pour une période de sept jours dans des hôtels déjà identifiés, notamment Gold Crest et Palm à Quatre-Bornes, et Voilà Bagatelle. Ils ont tenté de protester de façon véhémente contre cette décision de dernière minute des autorités mauriciennes et toutes les tentatives de parlementer ont été vaines, car la police avait bloqué toutes les issues du terminal.

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Certains devaient tenter une parade en se demandant « Where is the minister’s daughter ? Where is the minister’s daughter ? We want to know where is the minister’s daughter ? We will stay here,. Where is the minister’s daughter ?» Cela, comme pour confirmer que sur ce vol d’Air Mauritius se trouvait la fille d’un ministre, dont ils n’avaient vu la trace dans l’aérogare. Deux noms de ministres sont cités à cet effet et sans aucune possibilité de confirmation officielle.

Ce vol d’Air Mauritius venant de Durban, parmi les derniers avant la suspension de la desserte entre l’Afrique du Sud et Maurice en raison de la détection du variant Omicron du Covid-19, nettement plus violent que le Delta, s’est déroulé dans des conditions marquées par des difficultés. Initialement, le vol devait décoller d’Afrique du Sud depuis vendredi. Mais en raison de problèmes techniques et l’obligation du crew rest, le départ n’est intervenu qu’hier.

En parallèle, l’évolution par rapport à la contagiosité de la souche Omicron avait donné des signes de grandes inquiétudes, dont des cas détectés en série un peu partout dans le monde, notamment en Europe, sur des passagers venant d’Afrique du Sud. De ce fait, sans crier gare, les autorités mauriciennes devaient prendre la décision de relever le niveau de l’alerte à l’Omicron sur le tas avec « further arrival restrictions on flights arriving from South Africa to Mauritius with immediate effect. »

Un communiqué du ministère de la Santé, émis dans la soirée d’hier, soit après les débordements et protestations à l’aéroport d’hier après-midi, souligne que « it has therefore been decided that passengers arriving on flight MK852, from Johannesburg to Mauritius on Saturday 27 November, will be subject to additional health screening. In addition to PCR tests done at arrival in Mauritius, passengers will have to observe an in-room, hotel quarantine period of at least 7 days. »

En principe, la décision initiale de la mise en place des strictes restrictions imposées à des passagers venant d’Afrique du Sud devait intervenir à partir de 23h59 ce soir. Grand fut l’étonnement de ces pasagers d’Air Mauritius d’apprendre qu’ils allaient subir sans préavis aucun ces restrictions, sous la forme de tests PCR et de quarantaine d’au moins sept jours à leurs frais dans des chambres d’hôtel.
« Embarrassing for Mauritius »

Certains ont tenté de protester auprès des préposés à l’aéroport que ce changement de dernière heure était des plus embêtants vu que dans certains cas il y a des enfants en bas âge et même des personnes âgées. « It’s pretty embarrassing for Mauritius », pouvait-on entendre sur des enregistrements vidéos en circulation depuis la soirée d’hier. Un Chief Executive Officer d’une multinationale sud-africaine devait renchérir : « It is really a human rights abuse and we will ensure that no South African traveller comes to Mauritius in the foreseeable future. »

Dans la conjoncture, ils se sont retrouvés avec nul autre choix que d’obtempérer aux directives, même si certains évoquaient la possibilité de rentrer en Afrique du Sud sur le prochain vol. D’autres laissaient entendre que « we were being pushed like animals » et voulaient obtenir confirmation de la durée de la quarantaine. « Will it be one day ? Fourteen days ? Or seven days ? » se demandaient-ils avec empressement. Ils regrettent également le fait qu’il n’y avait au terminal aucun représentant de la Mauritiius Tourism Promotuion Authority, mais que des policiers avec pour mission de mettre à exécution ces restrictions à la lettre. En tout cas, après le vol d’hier d’Afrique du Sud, le ministère de la Santé a confirmé que « as of Sunday 28 November (today) and until further notice, there will be no incoming passengers on flights connecting South Africa to Mauritius. »

De son côté, Air Mauritius a annoncé dans la soirée d’hier que la compagnie n’assurera que le transfert des passagers de Maurice à Johannesburg sur des vols prévus aujourd’hui, mercredi, jeudi, vendredi et dimanche. « There will be no passenger uplift on the Johanneburg/Mauritius sectors on the above-mentioned dates », avise la compagnie, qui ajoute que « the date of travel for passengers who were booked on flight MK 852 Johannesburg-Mauritius, on Sunday 28 November, will be subsequently communicated ».

De son côté, le ministère de la Santé s’appesanit sur le fait que « while acknowledging the significant disruption which might result from such measures, the Ministry of Health and Wellness insists upon their upmost necessity to ensure the health and wellness of all. » En tout cas, Maurice aurait bien pu faire l’économie de ces scènes de protestation au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport Terminal d’hier avec davantage de planification, de savoir-faire et d’anticipation, et cela, pour le plus grand bien de l’hospitality business, d’autant que le casse-tête est de retracer et de dépister ceux qui sont venus d’Afrique depuis ces 15 derniers jours pour avoir l’esprit tranquille quant au variant Omicron…


« It is really a human right abuse »

Grosse colère des passagers en provenance d’Afrique du Sud à bord du vol MK5852 à leur descente d’avion, hier à Plaisance, en raison du cafouillage et manque d’information quant à leur passage obligatoire par une quarantaine ou un auto-isolement pour séjourner à Maurice. Pour la plupart, cette situation a soulevé une vague de colère et les autorités sud-africaines et leurs agences de voyages ont été prévenues des désagréments subis à leur arrivée à Maurice. Certains regrettent de n’avoir pas été prévenus au départ en Afrique du Sud où l’avion d’Air Mauritius avait connu un retard de plus de 24 heures pour une panne technique. Les commentaires sur les réseaux sociaux en Afrique du Sud sont violents contre les autorités mauriciennes et pour un CEO d’une multinationale sud-africaine, « it is really a human rights abuse and we will ensure that no SA traveller comes to Mauritius in the foreseeable future. » Encore un coup dur pour le tourisme mauricien pour une tergiversation et un manque de planification de plus du gouvernement.

Mais surtout par rapport à ce qui leur a semblé être un passe-droit d’un ou plusieurs autres passagers qui auraient quitté l’aéroport sans encombre, dont, dit-on, la fille d’un ministre, que les autres passagers ont dénoncé en disant « Where is the minister’s daughter ? » comme entendu sur une vidéo montrant les passagers du vol MK5852 en provenance de Johannesburg dans l’aérogare attendant les instructions des autorités aéroportuaires. La question demeure où se sont volatilisés cette fille d’un ministre en compagnie de deux autres passagers qui ont voyagé avec elle, alors que tous les autres passagers du vol MK5852 devraient d’une part subir un test PCR et d’autre part se rendre en quarantaine.
Les officiers de police postés à l’aéroport ont eu fort à faire pour calmer les esprits face à la colère de ces passagers qui ne s’attendaient visiblement pas à atterrir devant un tel manque d’organisation. Alors qu’un policier tentait d’expliquer, avec des informatioans qu’il ne détenait visiblement pas quant au nombre de jours de quarantaine obligatoires auxquels devront se soumettre les arrivants d’Afrique du Sud, ces passagers, pour la plupart des touristes, ont refusé cette contrainte. Se demandant si ce serait d’ailleurs pour un jour, sept jours, ou 14 jours. Finalement, les policiers ont fini par dire que ce serait une quarantaine de 7 jours pour les passagers qui devaient être répartis dans deux hôtels.
La priorité des tests a été pour les enfants et leurs familles, tandis que les autres passagers ont dû attendre sagement leur tour avant de savoir où ils allaient être dirigés pour passer la nuit, bon nombre d’entre eux avaient déjà réservé dans des hôtels ou allaient loger chez leurs amis sud-africains ou mauriciens. Cette contrainte inattendue a changé tout leur plan et bouleversé leur séjour qu’ils espéraient festif et agréable après des mois de contrainte sanitaire dans leur pays. Mais l’arrivée de l’Omicron a changé la donne de leur accueil mondialement.

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