TIRS CROISES – SCOLARITÉ NORMALE LE 18 OCTOBRE : Et si le contexte sanitaire ne s’y prêtait pas ?

L’annonce du nouveau calendrier scolaire, soit le retour à une scolarité normale à compter du 18 octobre, plus de deux semaines après la date prévue de la réouverture des frontières, a attisé l’angoisse de nombreux parents dans un contexte sanitaire qu’on qualifie désormais d’« incontrôlable ».
De l’autre côté, certains autres, à l’instar de Vinod Seegum, président de la Government Teachers Union (GTU) et Suttyhudeo Tengur, président de la Government Hindi Teaching Union (GHTU), tirent la sonnette d’alarme sur le retard accumulé dans le programme scolaire. Vinod Seegum met en relief la nécessité de rattraper le retard. « Les enfants ont beaucoup perdu, surtout ceux qui étaient appelés à venir deux jours par semaine », rappelle-t-il, estimant de fait que le prolongement du trimestre de deux semaines cette année « est jouable ». En effet, « il est primordial de récupérer l’intérêt des enfants, surtout ceux du primaire », plaide-t-il, soutenant en passant que « les études ont montré que quand ces enfants sont à l’école deux jours et restent à la maison tout en étant isolés, les trois jours restants, ils accumulent du stress ». Pour lui, il n’y a pas de doute : « On vit une situation où les enfants ne peuvent continuer à perdre. Cette solution de fermer n’est pas une bonne solution. »
Enseignant au collège La Confiance et président de la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union (SPSTSU), Patrick Freyneau n’est pas de cet avis. « C’est un calendrier irréfléchi. Nous avons un nombre de cas inquiétant de Covid-19 et de décès. Cela aurait été plus judicieux pour le ministère d’aller vers les cours “online” tout en adoptant d’autres stratégies. » S’il considère que l’enseignement en ligne requiert une formation assidue, il estime que pour éviter de mettre en danger la santé des élèves et des enseignants, ce mode d’enseignement aurait pu être pris en considération pour ceux ne prenant pas part aux examens nationaux. C’est ainsi qu’il dit être en faveur, avec trois autres syndicats, du prolongement de l’année scolaire à octobre 2022, à l’exception de ceux qui prennent part aux examens du SC et du HSC qui pourraient, eux, se rendre cinq jours au collège en présentiel et composer en mai/juin. « Nous pourrions alors reprendre la nouvelle année scolaire en janvier 2023 basée sur le calendrier normal », suggère-t-il.
Suttyhudeo Tengur, président de la GHTU, considère que ce nouveau calendrier « peut être considéré comme le meilleur dans une conjoncture pareille » car des examens importants attendent les élèves d’ici quelques mois. « Les cours en présentiel sont très importants ». Il insiste, toutefois, sur l’urgence de rattraper le temps perdu. Il ajuste ses propos en disant que si la situation sanitaire se détériore, « le ministère de l’Éducation devrait avoir un plan B pour proposer des cours à distance ». Enfin, en vue de contenir les contaminations, il se demande pourquoi ne pas organiser des cours en ligne et des cours en présentiel simultanément. « Ceux qui ne peuvent suivre des cours en ligne iraient dans des salles de classe. Je vous assure que dans une classe de 30 élèves, il n’y aurait qu’une dizaine qui serait présente. Ce serait une solution parfaitement réalisable ! »

- Publicité -

VINOD SEEGUM (GTU) :
« Les enfants ne peuvent continuer à perdre »

Comment accueillez-vous le nouveau calendrier scolaire ?

Il y a unanimité concernant la nécessité de rattraper le retard accumulé depuis le “Stagerred Calendar” le 5 juillet dernier. Il convient de souligner que les enfants ont beaucoup perdu, surtout ceux qui étaient appelés à venir deux jours par semaine. Si un enfant s’est absenté un jour, il a perdu l’équivalent de quatre jours de travail. Pour la rentrée du deuxième trimestre, il y a eu plusieurs propositions, certaines farfelues, certaines plus raisonnables. Il y a eu la proposition de travailler les samedis. Ensuite, celle de débuter à partir de 8h pour finir à 16h. On a même proposé un quatrième trimestre ! J’ai fait clairement comprendre qu’à la GTU, nous ne sommes pas d’accord avec l’école le samedi.
Par ailleurs, est-ce possible de faire venir les petits à 8h et les retenir jusqu’à 16h ? En temps normal, ils partent à 15h, on ne peut les retenir jusqu’à 16h ! Par ailleurs, il y a eu une proposition de “shift system”, soit de 8h30 à 11h30 et 12h30 à 15h30. J’ai moi-même déjà travaillé dans un tel système. Or, aujourd’hui ce n’est pas réalisable car les enfants ne vont plus à l’école dans leur quartier.

Quelle est la solution qui vous semble la plus plausible ?

J’étais d’accord pour étendre le trimestre d’une semaine. Mais le ministère a fait un travail en tenant compte du nombre d’heures et de minutes que les enfants ont perdues avec le “Stagerred Calendar”. Ils ont trouvé qu’il faut étendre de deux semaines cette année. Sincèrement, je pense que c’est jouable car il faut faire quelque chose pour ces enfants. Il est primordial de récupérer l’intérêt des enfants, surtout ceux du primaire. Les études ont montré que quand ces enfants sont à l’école deux jours et restent à la maison tout en étant isolés, les trois jours restants, ils accumulent du stress. Cela impacte dangereusement leur scolarité. Ils ratent le coche quand ils ne sont pas dans la normalité. Je dis donc qu’on peut aller jusqu’au 17 décembre.

Deux semaines de vacances de moins en décembre, le trimestre ne risque pas d’être lourd pour les enfants, surtout pour ceux prenant par au PSAC ?

Les examens du PSAC ne sont pas pour décembre. Il y aura les “modular exams” pour le PSAC. Je viens de faire une requête pour qu’ils ne se tiennent pas dans la dernière semaine se terminant au 17 décembre. Ce ne sera pas une semaine stressante. Comme je l’ai dit, j’avais demandé une semaine de plus pour ce trimestre au lieu de rentrer plus tôt ou d’ouvrir les écoles les samedis mais deux semaines, c’est jouable.

Les cours en ligne ne seraient-ils pas envisageables ?

Plusieurs personnes en parlent. Les cours en ligne s’appliquent davantage pour le secondaire, mais ne sont pas possibles pour le primaire. Imaginez des enfants de cinq/six/sept ans à la maison suivre des cours en ligne.
Pour eux, ce sont des cours télévisés qui sont plus appropriés. Ils ne sont pas suffisamment mûrs pour manier les outils informatiques. J’ai été enseignant, je le sais, il y aurait une minorité d’enfants issus de familles aisées qui ont à la fois les outils informatiques nécessaires et une personne pour les guider qui seraient à même de suivre des cours en ligne. Tel n’est pas le cas pour les enfants de régions défavorisées. Même concernant les cours télévisés, en l’absence des parents, pensez-vous que les enfants regarderont ces programmes ?

On sait qu’il y a beaucoup de parents qui sont inquiets à l’idée d’envoyer leurs enfants pendant cinq jours à l’école dans une situation où l’on recense des décès tous les jours…

Je comprends parfaitement. Moi-même, j’ai peur. On vit une situation où les enfants ne peuvent continuer à perdre. L’idéal serait qu’on débute la rentrée avec cinq jours par semaine. Non seulement les enfants sont-ils déboussolés avec la scolarité alternée mais pour les enseignants aussi, il est difficile de faire le travail à deux reprises. Mais, compte tenu de la situation sanitaire, on a donné un mois encore. Qui dit que le 18 octobre, on n’aura pas encore plus de cas avec la présence de variants ? Dans lequel cas, on aura à maintenir la scolarité alternée. Mais, comme je l’ai dit, quand ils restent à la maison, ces enfants prennent du stress. Ils sont seuls, déboussolés.

Entre cours télévisés et risques que les élèves ne s’accrochent pas et cours à temps plein en présentiel et risques d’infection, comment trouver un juste milieu ?

Je comprends. Il nous faut être positifs et renforcer les mesures sanitaires. Si j’étais chef d’établissement, j’aurais lancé un appel pour que des initiatives soient prises.

Les enfants sont grandement exposés à la contamination dans le transport en commun où ils parviennent difficilement à respecter les gestes barrières…

J’avais fait un appel pour qu’on revoie cette décision de 60 personnes dans un bus. À l’intérieur des établissements scolaires, 98% des enseignants sont vaccinés. J’ai même suggéré qu’on prenne la température deux à trois fois par jour, qu’on installe des flacons de gels antibactériens partout et qu’on s’assure de près que la distanciation est respectée. C’est la seule solution. On ne peut fermer.
Certains syndicalistes avaient suggéré de fermer les écoles pour deux semaines mais après, on a vu plus de cas encore. Qui aurait pensé qu’on aurait eu 300 cas par jour ? Cette solution de fermer n’est pas une bonne solution. J’ai travaillé longtemps dans les écoles. Je sais que quand un enfant tombe malade et qu’il revient trois mois après, il peut traîner ce retard jusqu’à la fin de sa scolarité. C’est pourquoi je maintiens que ce qui est important dans le primaire, c’est le “face-to-face”. L’enseignant doit être là devant les élèves. Ce sont encore des bébés, ceux du Grade I et II. Ils ont besoin de la présence d’une personne pour les guider.

Donc, tel que cela a été annoncé par la ministre, le calendrier scolaire vous semble réalisable.

Oui, car nous sommes dans une situation exceptionnelle.


PATRICK FREYNEAU (SPSTSU) :
« Prolonger le calendrier à octobre 2022 »

Comment accueillez-vous le nouveau calendrier scolaire ?

C’est un calendrier irréfléchi. Nous avons un nombre de cas inquiétant de Covid-19 et de décès. Cela aurait été plus judicieux pour le ministère d’opter pour les cours en ligne tout en adoptant d’autres stratégies. Outre d’éviter les contaminations, cela aurait évité la fermeture récurrente des établissements scolaires.

Qu’est-ce qui empêche le ministère d’opter pour des cours en ligne, selon vous ?

Depuis l’an dernier, même si le budget a préconisé quelques milliards en plus pour l’Éducation, l’accent a été mis sur l’embellissement des infrastructures alors que les moyens pédagogiques étaient plus urgents. C’est un fait que les enseignants n’ont pas eu de formation pour des cours en ligne. Ce mode d’enseignement requiert une formation assidue.

Les enseignants ne sont-ils pas prêts pour l’“online teaching” ?

Ils n’ont pas eu cette formation dont j’ai parlé plus haut. Mais pour éviter que les écoles soient fermées et que les enseignants et les élèves soient contaminés, le ministère aurait dû prendre cela en considération. On attendait une panacée, et non des mesures palliatives. La ministre elle-même a dit qu’elle prie pour qu’on n’ait pas de cas. Ce n’est pas une question de prier qu’il n’y ait pas de cas mais une question d’envisager la possibilité qu’il y en ait. Prolonger les classes de deux semaines cette année et deux semaines l’an prochain ne veut rien dire. Elle parle de 21 jours manqués, mais c’est plus que cela car il y a des écoles qui ont fermé à plusieurs reprises.
Dans d’autres collèges, les enseignants ont dû s’absenter à cause du Covid-19. On demande donc que les “stagerred school days” continuent jusqu’à octobre 2022 où se tiendraient les examens finaux et reprennent l’année scolaire en janvier 2023 basée sur le calendrier normal. Quand la ministre parle d’ajouter quatre semaines et de “deload” le “syllabus”, cela n’a pas de pertinence. Rien n’empêche de repousser les examens nationaux à l’an prochain.

Vous suggérerez de repousser les examens finaux à octobre 2022. Beaucoup de candidats du HSC surtout, qui projettent d’aller à l’université en septembre 2022, devront donc attendre septembre 2023 ?

On a pensé à cela. On peut donner la possibilité à ces élèves du SC et du HSC d’aller au collège jusqu’à avril et qu’ils prennent part à leurs examens en mai/juin. Ils ne seront pas nombreux au collège, et seront moins exposés aux risques de contamination.

Les cours en ligne sont donc envisageables ?

Les cours en ligne sont envisageables pour ceux ne prenant pas part aux examens du SC et HSC. Ces derniers peuvent, eux, assister aux cours en présentiel. Pour le moment, les profs peuvent débuter les cours pour les autres grades comme on a fait l’an dernier, cela afin d’éviter que le coronavirus se répande. En parallèle, le ministère pourrait proposer des cours pour les enseignants car c’est difficile de transmettre les connaissances en ligne. Pour cela, il faut que le ministère investisse dans des laptops pour les élèves et les enseignants.

Ne serait-ce pas de trop pour les enseignants de donner des cours en ligne et de suivre des cours d’“online teaching” en parallèle ?

Il faut que le ministère s’asseye avec les syndicats pour voir comment la formation va se faire. Cette formation ne peut se faire durant les jours d’école. Il faut qu’il y ait des espaces. Ces formations pourraient même se tenir dans les établissements scolaires. Nous devons repenser l’éducation. C’est pourquoi l’Unesco parle de “Transformational Education”. Le système ne peut rester tel quel, il faut le repenser.

La ministre a dit qu’il faut apprendre à vivre avec l’épidémie…

Non, il faut revoir le système. C’est le système qui empêche que l’éducation fonctionne correctement. Il faut arrêter d’aller vers un système “Formative/Summative exam”. Comme le préconise l’Unesco, il faut plutôt aller vers des projets au lieu des examens. Il y aurait moins de stress et moins de complications à la fin de chaque trimestre. Le problème, c’est quoi ? Évaluer l’élève par rapport à ce qu’il a appris. Mais l’évaluation peut se faire à travers un projet et elle serait plus efficace grâce au suivi du prof.

Vous comptez soumettre ces suggestions au ministère ?

On s’est rencontrés avec d’autres syndicats (GSSTU, SSTU, MGIEU, SPSTSU) autour de ces propositions. On a déjà écrit le rapport à soumettre au ministère. On propose donc de prolonger les trimestres à octobre 2022 mais que les élèves du SC et HSC assistent aux cours en présentiel pendant cinq jours.

Avec deux semaines de vacances de moins en décembre, le trimestre ne risque-t-il pas d’être lourd pour les enfants ?

Ce qui est grave, c’est que la ministre a demandé que les examens se tiennent à la troisième semaine de décembre pour ceux prenant part au PSAC. C’est impensable ! Il ne faut pas forcer la nature. Il y a des inquiétudes au niveau des parents. Les employeurs, soit le ministère de l’Éducation, doivent suivre la Workers’ Rights Act et l’Occupational Safety and Health Act. À l’article 5, on parle de “safety at work”. Si on vient avec le “Full Day School” dans un pareil contexte sanitaire, il n’y aura pas de “safety at work”. Les adultes sont plus vulnérables à ce virus.

Sans compter qu’avec le transport en commun, le virus circulera davantage et les enfants peuvent être des vecteurs…

Il faut comprendre qu’il est difficile pour les enfants d’observer ces gestes barrières.


SUTTYHUDEO TENGUR (GHTU) :
« Des cours en ligne et en présentiel simultanément »

Comment accueillez-vous le nouveau calendrier scolaire annoncé par la ministre ?

Dans une telle situation, on ne pouvait s’attendre à mieux. On avait entendu qu’il y aurait un quatrième trimestre ou encore que des classes allaient être tenues les samedis. Finalement, ce nouveau calendrier peut être considéré comme le meilleur dans une conjoncture pareille. De grands pays, notamment les États-Unis et l’Inde, font face également au même problème que Maurice. Ils doivent trouver la formule la plus adaptée pour leurs écoliers et collégiens.

Que vous inspire le retour à une scolarité normale à partir du 18 octobre ?

Il y a des examens importants qui attendent les élèves d’ici quelques mois. Il y a le PSAC qui sanctionne la fin des études primaires, les examens nationaux au niveau du Grade 9 et aussi des examens internationaux, dont le School Certificate et Higher School Certificate. Donc, les cours en présentiel sont très importants.

Si le 18 octobre, la situation sanitaire est toujours préoccupante, est-il prudent d’aller vers une scolarité normale ? Ne devrait-on pas privilégier des cours en ligne ? Qu’est-ce qui empêche de répliquer en ligne l’emploi du temps à l’école et au collège ?

Si la situation au niveau de la pandémie se détériore, je pense que le ministère de l’Éducation doit avoir un plan B, c’est-à-dire proposer des cours à distance. Je pense que le Mauritius Institute of Education prépare un programme pour les cours en ligne. Le ministère doit avoir un autre plan que ce qu’il propose à partir du 18 octobre. Il n’y a aucune visibilité sur cette pandémie. Et je pense que des efforts doivent être faits pour permettre à des enfants d’avoir accès à Internet. À mon avis, ce ne sera pas un grand problème. J’espère qu’au niveau du ministère de l’Éducation et au niveau de celui de la Sécurité sociale, ils disposent de chiffres concernant ces familles qui n’ont pas accès au Wi-fi. On trouve que Mauritius Telecom fait de grands efforts au niveau de la connexion. Donc, j’estime que ce n’est pas la mer à boire pour aider ces familles.

Beaucoup de parents sont inquiets à l’idée d’envoyer leurs enfants à l’école dans une situation de flambée épidémique avec des décès chaque jour, sachant que les petits ne parviennent que difficilement à observer les gestes barrières, notamment dans le transport en commun…

Quel parent qui ne sera pas inquiet ? Étant moi-même un parent, je peux très bien les comprendre. Je concède que ce n’est pas facile d’observer des gestes barrières, surtout dans les autobus. Mais savez-vous que c’est aussi le cas quand les gens se rendent dans les supermarchés et autres ? Mais, on ne peut pas stopper des cours.
Je reviens une nouvelle fois sur les cours en ligne si la situation empirait. Savez-vous que plus de 75% des enfants qui prennent des leçons particulières suivent ces cours à distance ? Certes, les enseignants font plus d’efforts parce qu’ils sont payés par des parents d’élèves. Mais nous savons aussi que les écoles privées sont bien équipées pour donner des cours en ligne alors que celles de l’Etat ne peuvent le faire. Nous entamons la deuxième année de la pandémie. Il faut que nous sortions des sentiers battus pour trouver des solutions !

Les 15-18 ans pourront recevoir une première dose de vaccin d’ici le 18 octobre. Mais une dose ne suffit pas pour protéger l’enfant. De plus, quid des plus jeunes qui ne peuvent se faire vacciner ?

Toute chose a un début. L’État annonce que bientôt, les 15-17 ans recevront une première dose de vaccin. C’est bien ! Et on espère qu’au fil des mois, les autres aussi seront vaccinés. Bien sûr, on commence par une première dose et viendra la période où la deuxième dose sera administrée à ces enfants. Et puis, comme tout le monde, j’ai appris que pour certains vaccins, une dose pourra protéger des personnes pendant une certaine période. Et si besoin est, la deuxième dose viendra.
Rappelez-vous qu’en janvier, on avait commencé par une petite quantité de vaccins et aujourd’hui, un très bon pourcentage de la population adulte est vacciné. Si on parle de troisième dose pour les adultes, pourquoi pas tous ceux qui fréquentent le secondaire ne seraient-ils pas vaccinés deux fois ou trois fois d’ici quelques mois ?

Avec deux semaines de vacances de moins en décembre, le trimestre ne risque-t-il pas d’être lourd pour les enfants ?

C’est la première fois que l’école se poursuivra à une telle date en décembre. Mais que voulez-vous ? À situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles. Il faut tenir compte que depuis la rentrée en juillet dernier, des enfants ne sont allés à l’école que trois fois ou deux fois par semaine. Il faut rattraper le temps perdu. Je ne crois pas qu’il y ait de la réticence de la part des enseignants. Les “full time courses” commencent à la mi-octobre. Donc, je n’estime pas que ce trimestre est trop lourd.

La ministre ne doit-elle pas prévoir un Plan B au cas où la situation ne s’améliorerait pas ?

Pour moi, c’est un must ! C’est pour cette raison que je vous ai dit que le ministère de l’Éducation doit avoir un plan pour préparer des cours en ligne. Je ferai ici une suggestion. Au cas où on ne pourrait permettre que les classes se remplissent et où l’on voudrait que les cours se poursuivent comme c’est le cas actuellement, avec deux ou trois jours en présentiel, je suggère que ceux qui ne peuvent pas suivre des cours en ligne aillent dans des salles de classe. Je vous assure que dans une classe de 30 élèves, il n’y aura qu’une dizaine qui sera présente. Et pourquoi pas organiser des cours pour ces élèves en classe et en zoom pour les autres simultanément ? Pour moi, cela serait une solution parfaitement réalisable.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -