Tourisme hors hôtels — Location de villas : Reprise laborieuse avec les réservations qu’à 15% du niveau habituel

L’AALSIM: « Des voyageurs restent frileux et craintifs  par rapport au Covid-19»

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Alors que la réouverture des frontières se rapproche à grands pas, les réservations arrivent lentement depuis ces dernières semaines chez les opérateurs touristiques, notamment au niveau de la location de villas. Chez certains opérateurs, comme Oazure Villas, les réservations ne sont qu’à 15% du niveau habituel d’avant Covid-19. Par ailleurs, même si les autorités ont annoncé la réouverture pour le 1er octobre, les opérateurs font état de leur craintes que la quarantaine soit maintenue, vu la flambée de nouveaux cas de Covid-19 à travers le pays et le nombre de décès.

Les petits opérateurs engagés dans le secteur de la location vacances (ou location saisonnière) agissent comme des tour-opérateurs et proposent des villas individuelles en location aux touristes. Ils font face à de grosses difficultés depuis plusieurs mois, sous l’effet du Covid-19. Aussi, avec la réouverture des frontières, tous les espoirs sont permis. Toutefois, le niveau des réservations est moyen, confie Guillaume de Bricourt, directeur de Oazure Villas, « mais encourageant, car on prend réservations pour très loin devant nous », soit pour Noël et 2022. « Les gens se disent qu’à l’échéance de 12 à 18 mois, il n’y aura plus de problème. »
La situation est quasi-similaire chez les autres acteurs de la location vacances. « Pour Noël 2021, nous avons déjà des réservations. Nous constatons beaucoup d’intérêt pour la fin de l’année, mais les clients attendent de voir comment se passe effectivement la deuxième phase de la réouverture avant de confirmer. Mais c’est déjà très positif », note Mathieu Appassamy, président de l’Association des agences de location saisonnière de l’île Maurice (AALSIM).
En attendant la fin de l’année, les réservations restent timides. Mathieu Appassamy avance que « cela a commencé à bouger », précisant que « des voyageurs restent toutefois frileux et craintifs à s’engager ». À ce stade, les réservations restent modestes et s’élèvent à environ 15% de la période d’avant Covid-19, selon Guillaume de Bricourt.
Les petits opérateurs de la location vacances sont en effet confrontés à deux problèmes. « La situation actuelle est assez particulière. Les clients sont inquiets de payer des acomptes à une société basée à des milliers de kilomètres sans savoir si cette compagnie sera toujours vivante dans les prochaines semaines… C’est compliqué de demander aux clients de verser des acomptes en ce moment », poursuit le directeur d’Oazure Villa.
Face à la tentation de faire du chiffre pour rattraper les pertes encourues depuis mars 2020, Guillaume de Bricourt soutient que les tarifs de location n’ont pas connu de majoration depuis 2019/20 : « Au contraire, nous avons les mêmes tarifs afin de rester attrayants et compétitifs pour les touristes. Avec des tarifs exorbitants, ils ne viendront pas à coup sûr! »

« Peur que ça s’emballe »

La seconde crainte des propriétaires de villas en location, c’est la dimension sanitaire. « Nous avons peur que ça s’emballe et que la quarantaine soit maintenue même au-delà du 1er octobre », lâche-t-il. « Rien n’est sûr, mais comme tout change tellement vite, on est forcément inquiet. Tant que nos premiers clients ne sont pas dans leur villa, nous aurons une certaine appréhension. » D’ailleurs, si la quarantaine est maintenue pour les voyageurs étrangers, cela risque de compliquer la situation pour tous les opérateurs touristiques. « Nous avons pris des acomptes pour les séjours, mais nous n’avons pas touché à cet argent, car nous devons offrir des conditions très souples et assurer à nos clients que si la quarantaine se prolonge au-delà du 1er octobre, nous les rembourserons. Nous ne touchons pas à l’argent tant que le séjour ne sera pas consommé », explique-t-il.
Guillaume de Bricourt précise qu’il ne reproche rien aux autorités, mais se dit bien conscient que si la situation sanitaire se détériore, « elles auront un devoir de protection ». Et si elles estiment qu’il y a un risque pour la population, « alors elles devront prendre des décisions ». Car le taux de nouveaux cas n’a jamais été aussi fort que ces dernières semaines, même s’ils sont asymptomatiques, sans oublier bien entendu les décès, eux aussi en hausse. Aussi les opérateurs touristiques sont sur le qui-vive face à cette explosion de nouveaux cas locaux. « Nous étions habitués au zéro cas et zéro mort pendant plusieurs mois, mais la situation n’est plus la même. »
Le nombre élevé de nouveaux cas pourrait-il freiner la reprise ? Non, d’après Mathieu Appassamy. « La reprise économique et la propagation du virus ne sont pas incompatibles. Il est plus productif de se focaliser sur le nombre de nouveaux vaccinés tous les jours et notre capacité nationale à gérer ces cas, ainsi que le respect des gestes barrières. Cela nous permettra de minimiser les risques systémiques », dit-il.
Les loueurs de villas s’assurent d’ailleurs que toutes les mesures sanitaires soient respectées et que tout le personnel travaillant dans les villas et au service des clients soit vaccinés. Malgré la situation inédite, les opérateurs – à l’instar du directeur d’Oazure Villas – affichent la confiance. « Il va falloir qu’on arrive à vivre avec ces risques, car nous devons retrouver des revenus pour payer un salaire décent à notre personnel. Il y avait déjà énormément de Mauriciens dans un état de pauvreté avant le Covid, et il est donc impératif de maintenir les emplois. »

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