Virus: appel à plus de solidarité des pays riches, ravages en Inde

A l’heure où les pays pauvres manquent cruellement de vaccins contre le Covid-19, les grandes puissances du G7 étaient appelées mercredi à assurer une distribution plus équitable des doses, seule arme contre la pandémie qui poursuit ses ravages, notamment en Inde.

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La fracture se creuse entre les pays riches, où les campagnes de vaccination, bientôt élargies aux Etats-Unis aux adolescents, permettent une levée progressive des dispositifs sanitaires, et les nations les plus déshéritées.

Exhortés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à la solidarité dans ce domaine, les membres du G7 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie) ont discuté mercredi à Londres des moyens d’augmenter leur assistance financière ou de partager leurs doses excédentaires pour aider les Etats pauvres.

Exposé à des cas potentiels de Covid-19, le chef de la diplomatie indienne, Subrahmanyam Jaishankar, a été contraint mercredi de participer virtuellement à cette réunion.

L’Inde, qui subit une deuxième vague dévastatrice, a dénombré 3.780 morts et 382.000 contaminations supplémentaires en 24 heures, soit plus de 222.000 décès et près de 20,3 millions de cas au total, un bilan que certains experts jugent largement sous-évalué.

– Des milliards de dollars débloqués en Inde –

Cette situation est notamment attribuée à des rassemblements religieux, comme l’immense pèlerinage hindou Kumbh Mela qui a drainé des millions de personnes, et à des meetings politiques autorisés ces derniers mois, ainsi qu’à l’inaction du gouvernement de Narendra Modi.

Les hôpitaux sont submergés et à court de réserves d’oxygène, de médicaments, de lits, malgré l’aide internationale qui afflue.

Face à cette situation, la Banque centrale de l’Inde est montée au créneau mercredi en annonçant 6,7 milliards de dollars de prêts bon marché au secteur de la santé.

L’objectif immédiat est de « préserver la vie humaine et de rétablir les moyens de subsistance de toutes les manières possibles », a déclaré le gouverneur de la Reserve Bank of India (RBI), Shaktikanta Das.

Cette décision est destinée à améliorer l’accès aux soins d’urgence, a-t-il souligné, en permettant aux banques d’accorder plus facilement des prêts bon marché aux hôpitaux, aux fabricants d’oxygène et même aux malades.

Le système de santé indien, vétuste et sous-financé, peine à surmonter l’afflux de malades du Covid-19, certains trouvant la mort aux portes mêmes des hôpitaux.

Quant à la Malaisie, elle aussi confrontée à une nouvelle hausse du nombre des cas, elle va renforcer les restrictions dans sa capitale Kuala Lumpur où seuls les commerces essentiels seront autorisés à ouvrir et les restaurants seront fermés.

Et le Pakistan, frontalier de l’Inde, regarde avec une angoisse croissante ce qui se passe chez son voisin. Mardi, plusieurs milliers de musulmans chiites ont participé à une procession religieuse à Lahore, dans l’est du pays, en faisant fi des mesures de distanciation sociale.

– Discussions dans l’UE sur les voyages –

Réunis à Londres depuis lundi pour leur première rencontre en personne en deux ans, les ministres des Affaires étrangères des Etats du G7 ont repris leurs discussions pour se pencher notamment sur la façon de parvenir à une distribution plus juste des vaccins.

Covax, le système de partage avec les pays pauvres, qui se fournit principalement en sérums d’AstraZeneca, patine en effet : il n’a livré que 49 millions de doses dans 121 pays et territoires, contre un objectif de deux milliards en 2021.

En revanche, aux Etats-Unis, le pays le plus endeuillé par la pandémie, Joe Biden a donné mardi son feu vert à une « nouvelle phase » devant intégrer les adolescents – en cas d’autorisation du vaccin Pfizer pour ces derniers – et cibler les Américains les plus réticents : le président voudrait qu’au moins 70% des adultes -contre 56% actuellement- aient reçu une première injection d’ici à la fête nationale du 4 juillet.

Le Canada a lui approuvé mercredi le vaccin de Pfizer-BioNTech pour les adolescents de plus de 12 ans.

Dans l’Union européenne, plus d’un quart de la population s’est vu administrer au moins une dose de vaccin et plus de 9% de ses habitants sont désormais entièrement vaccinés selon un comptage de l’AFP.

Le gouvernement allemand a quant à lui décidé d’alléger pour les personnes ayant reçu deux doses les nombreuses interdictions en place depuis plusieurs mois.

Le parlement se prononcera en principe jeudi et vendredi sur ce texte, qui pourrait entrer en vigueur dès ce week-end.

Les ambassadeurs des 27 Etats membres de l’Union européenne devaient par ailleurs examiner mercredi une proposition de la Commission en faveur de l’entrée dans l’Union aux voyageurs en provenance de pays tiers ayant reçu les doses nécessaires de vaccins.

La pandémie a fait plus de 3,2 millions de morts dans le monde depuis que le bureau de l’OMS en Chine a fait état de l’apparition du Covid-19 fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP mercredi.

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