2018 : Duval s’impose comme leader de l’opposition

En dehors de l’ancien député de la circonscription Belle-Rose/Quatre-Bornes, Roshi Badhain, le PMSD est le parti qui a été le plus affecté par la défaite à l’élection partielle dans cette circonscription. Xavier-Luc Duval, député de la circonscription et qui était très populaire dans la région alors qu’il était Premier ministre adjoint et ministre des Finances, avait commencé 2018 avec cette dure réalité de la vie politique.

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Le leader de l’opposition et du PMSD n’a pas, pour autant, baissé les bras. Il a su judicieusement utiliser les quelque 27 “Private Notice Questions” posées durant la session parlementaire 2018 pour aborder une variété de sujets d’actualité d’intérêt national, et ce pour mettre en lumière les abus de pouvoir, pour dénoncer la mauvaise gestion des fonds publics ou celle des services publics, dont les hôpitaux.

Ses questions sur la situation des services de dialyse dans les hôpitaux n’ont laissé personne insensible, ses révélations sur les activités du Board de la SIFB ayant conduit à la dissolution du conseil d’administration de cette institution.

Sa campagne contre le projet de construction des centrales électriques, utilisant le LNG qui devrait nécessiter des investissements de quelque Rs 8 milliards, semble avoir provoqué une réflexion au sein du gouvernement. Il a réussi a amené ce dernier à traiter des sujets populaires, ceux nationaux ou politiques, dont des thématiques touchant l’ancien vice-Premier ministre Showkutally Soodhun.

Sur le plan politique, Xavier Duval a réussi à maintenir un équilibre entre les activités de son parti tant sur le plan parlementaire que sur le plan extraparlementaire, et ce en utilisant judicieusement les compétences de son équipe.

Au niveau parlementaire, il accorde une grande liberté à ses parlementaires tout en essayant tant bien que mal d’avoir une action coordonnée avec les autres partis de l’opposition. Sur le plan extraparlementaire, il donne la possibilité à de nombreux jeunes de prendre l’initiative sur le terrain. Les conférences de presse de son parti sont souvent animées par ses cadres, dont Kushal Lobine, porte-parole du PMSD.

Sur le plan politique, Xavier Duval a pris pour cheval de bataille le recensement ethnique de la population, le redécoupage électoral et le maintien de système de “best losers”. Ses prises de position sur ces dossiers ne font toutefois pas l’unanimité parmi les partis politiques tant à l’intérieur du parlement qu’à l’extérieur.

Sur le terrain, le PMSD a organisé plusieurs congrès politiques dans plusieurs régions de l’île, dont à Bambous et à Phoenix, soit dans des circonscriptions où il compte présenter des candidats. La commémoration de l’anniversaire de la naissance de sir Gaëtan Duval en octobre dernier, au Plaza, a été l’occasion pour les dirigeants du PMSD de rappeler qu’ils puisent leurs inspirations de l’action politique de ce tribun.

« À chaque fois que nous prenons des décisions difficiles, c’est à lui que nous pensons », confie Xavier Duval. Alors que le pays entre dans l’année des élections générales, le PMSD, qui ne compte pas y aller seul, n’a pas encore fait le choix de son partenaire électoral. Il s’est affiché publiquement avec le Parti travailliste, mais rien n’a encore été décidé.

Parmi les autres partis parlementaires, le MP, qui compte deux parlementaires, a maintenu une certaine constance dans le parlement ainsi qu’en dehors. La proposition d’Alan Ganoo, concernant la limitation de deux mandats pour le PM, semble faire son chemin.

Arvin Boolell du PTr, qui intervenait dans le cadre des débats consacrés à une motion présentée par Alan Ganoo, a semblé être favorable à ce projet. De son côté, le leader du ML, Ivan Collendavelloo, a surtout été actif sur le plan parlementaire et sur le plan gouvernemental, où il a à plusieurs reprises assuré l’intérim du Premier ministre dans la plus grande discrétion.

En 2018, les débats politiques ont continué à être dominés par les leaders des quatre grands partis politiques. Heureux celui qui pourra briser ce cercle très fermé et très prisé pour émerger comme un nouveau leader répondant aux attentes de l’île Maurice moderne.

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