300 ans de présence française à Maurice et 600 ans du désastre d’Azincourt

20 septembre 1715 ; 25 octobre 1415, quel est le lien entre ces deux dates ? Quel audacieux parallèle peut-on établir entre ces deux événements ?  Poser ainsi  la prémisse  d’une filiation sur le long terme nous permet de porter un regard à la fois en amont et en aval sur cette problématique.  
S’il est vrai que les époques ne sont pas les mêmes : temps modernes/Moyen Âge, les protagonistes, eux, n’ont pas changé. Précisons que l’expression Guerre de Cent Ans a été inventée par les historiens  du XIXe siècle pour désigner les combats qui se sont déroulés en France à la fin du Moyen ?ge, de 1337 à 1453. (1) Ces combats : Crécy (1346), Poitiers (1356), Azincourt (1415), Orléans (1429), Formigny (1450), Castillon (1453), entrecoupés d’une longue période de paix, ont mis aux prises les rois de France et d’Angleterre ainsi que leurs alliés (Bretons, Bourguignons, Flamands, Navarrais…). Ils ont finalement abouti à une consolidation de l’État et la naissance d’une conscience nationale commune, des Flandres aux Pyrénées, née de l’attachement à la dynastie et de l’hostilité aux Anglais. Quant à l’autre conflit de cent ans, heureusement entrecoupé de longues périodes de paix, il a commencé à la fin du règne de Louis XIV par l’engagement de l’Angleterre dans la guerre de la Succession d’Espagne (1701-1714) pour prendre fin à Waterloo en 1815. L’Ile de France y a pris une large part : celles de la Succession d’Autriche (1740-1748), de Sept Ans (1756-1763), de l’Indépendance américaine (1775-1782), de la Révolution et de l’ère napoléonienne. Escale et point d’appui précieux, elle a indéniablement concouru à la geste française dans la Mer des Indes.  Les circonstances de sa capture en 1810 ne sont pas dénuées du protocole, voire du code d’honneur propre aux adeptes d’une étiquette bien établie. Pour preuve, les termes de la capitulation (2) qualifiés par l’Empereur lui-même de fort honorables. Pareillement sa prise de possession en 1715 par Guillaume Dufresne d’Arsel sur instructions royales délivrées l’année précédente par le ministre de la Marine Louis de Pontchartrain. On reste manifestement dans le même  registre. La France n’est plus le pays exsangue livré aux chevauchées impitoyables d’Edouard III, du Prince Noir ou surtout d’Henri V ! Les temps ont changé : le Grand Siècle a consacré son prestige et sa prospérité et elle peut rêver d’empire au-delà des océans.

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