A history of violence

Il ne s’agit ni de cas isolés, et surtout pas de généralités. Plusieurs incidents, et non des moindres, survenus ces derniers jours, interpellent. Il y a d’abord ce clip qui circule sur les réseaux sociaux, où l’on voit une frêle adolescente s’en prendre violemment à un jeune homme presque du même âge qu’elle. Il semblerait qu’une bousculade ou une prise de bec soit à l’origine de cette explosion. Ensuite, il y a l’épisode du mercredi 13 février survenu à la Gare du Nord, à Port-Louis, où des collégiens, mais aussi de jeunes adultes, s’en sont pris une fois de plus à des policiers en faction, qui tentaient de ramener l’ordre. Une fois encore, la Gare du Nord est le théâtre d’un tel débordement. On se souviendra qu’il y a quelques mois, un autre policier avait été la proie brutale d’une bagarre.
Deux autres cas concernent des enfants uniquement. Le premier en implique un âgé de moins de dix ans et qui aurait accidentellement mis le feu à sa maison. Voilà qui n’est pas du tout anodin ! Comment occulter le cas aussi de cette fillette de neuf ans qui a dénoncé un camarade de classe, un garçon d’une dizaine d’années, qui aurait abusé d’elle sexuellement à l’école ? Ces deux enfants seraient des résidents de deux “shelters”…
Tous ces événements gravitent principalement autour de nos jeunes, des ados pour la plupart. Certains faisant montre d’une violence physique, d’autres exprimant une autre forme de violence, sourde, latente et sournoise, via leurs actes. Des comportements, des déviances et des actes qui ne doivent en aucun cas demeurer à la case des faits divers car ces attitudes sont ultra-révélatrices.
L’on ne manquera certainement pas de rappeler l’immense dysfonctionnement qui caractérise notre société en manque de repères et de modèles. Soit. Mais le mal est bien plus profond. L’expression de toute forme de violences recèle colères, frustrations, pressions, fatigue, ras-le-bol… Nos jeunes manquent d’activités physiques saines : c’est un fait que l’on n’a pas fini de seriner sur tous les toits à chaque occasion qui se présente. Mais il n’y a pas que cela. Il y a une énorme responsabilité qui incombe à l’État. Non seulement au ministère de l’Éducation, mais aussi à celui de la Jeunesse et des Sports, ainsi qu’à la Sécurité sociale et du Bien-être de la famille et du Développement de l’enfant. Oui, tant Leela Devi Dookhun que Stéphane Toussaint, Etienne Sinatambou et la No 4 du gouvernement, la VPM Fazila Daureeawoo, sont directement concernés.
Qu’est-ce qui est mis en place dans nos écoles et nos collèges, d’État comme privés, pour assurer que nos enfants évoluent dans un cadre sain, propice à leur épanouissement humain ? Quels sont les encadrements et structures psychosociologiques qui sont mis à contribution pour veiller à ce que nos petits chéris, qu’ils aient 5 ou 17 ans, grandissent dans un environnement judicieusement préparé à leur intention ? Parce que tous les enfants ne peuvent être logés à la même enseigne. Différentes formes de violences perdurent à divers niveaux : à la maison (violence domestique dont les enfants sont témoins, et parfois même victimes); violences dans les quartiers (dont les gosses sont parfois acteurs malgré eux); violence passive (images renvoyées par la télé ou Internet, mais qui frappent le subconscient et que le jeune est tenté de reproduire); violences psychologiques (maltraitance verbale par les parents ou les profs, chauffeur de bus, policiers ou autres)… Une société, elle-même, est bâtie autour d’une forme de violence “légale”, représentée par les agents de l’ordre, la police…
Tout cela requiert, de notre humble avis, d’une part une étude et, de l’autre, la mise en place de structures adéquates pour explorer, d’abord, et canaliser ensuite, et au final, évacuer ces violences innées. Il serait avisé que nos décideurs politiques réalisent l’importance capitale d’une telle entreprise. Non pas uniquement parce que les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain. Mais parce que les violences ne permettent nullement de construire quoi que ce soit.
Le Premier ministre non élu, Pravind Jugnauth, se targue à chaque fois que son gouvernement et lui mettent tout en œuvre pour assurer que nos jeunes aient les meilleures occasions possibles. Ce processus est-il effectivement pensé pour atteindre et toucher le plus grand nombre de jeunes et fait-il place à leur épanouissement ? Ou y aura-t-il encore et toujours des marginaux qui seront largués ? Prions que non !

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Husna Ramjanally

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