A Trianon : Kev Adams au sommet de son art

Les spectateurs présents en grand nombre samedi au Trianon Convention Centre pour le one-man-show de Kev Adams ont une fois encore mis leurs zygomatiques à rude épreuve. Le public ne pouvait en effet rester de marbre face à un condensé de pitreries sur l’actualité locale et les comportements humains. Une expérience gratifiante à coups d’éclats et de dérapages improvisés, qui a fait les délices des nombreux fans de l’humoriste.
Après une première partie assurée par Ilyes Djadel et Majid Berhila, Kev Adams, tout de noir vêtu et chaussé de baskets, a fait une entrée en fanfare en sautant sur la scène, balayée par des lasers multicolores, sous les applaudissements de la foule. « Merci pour cet accueil, trop content d’être là », s’exclame-t-il, même si certains croyaient qu’il est venu faire la fête. Le spectacle a démarré sur les chapeaux de roue avec des phrases caustiques, grinçantes, et souvent assassines, et des réflexions faisant mouche, notamment sur le métro. Les spécialités de Maurice en ce moment, ce sont les travaux. « Votre métro, j’ai l’ai vu, mais c’est n’est pas un métro, c’est un tram. S’il y avait le métro, on dirait que c’est le TGV ! »

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On retiendra les rires de plus en plus appuyés et tonitruants de la salle lorsqu’il évoque l’épisode de « touche la joue » au Parlement, une grande première dans les annales de la politique, confie-t-il. Il a aussi fait aussi allusion à la recette de la tomate, qui s’accommode à toutes les sauces. Un clin d’œil au leader de l’opposition, Xavier Luc Duval, présent dans la salle, ne manque pas d’amour. Ce qui a fait sourire le politicien. Kev Adams a aussi tourné en dérision certains mots du vocabulaire kreol, comme « ayo » et l’organe sexuel masculin. Il déclare que les gens qui l’ont connu il y a dix ans disent encore aujourd’hui « Kev, on t’adore ».

L’artiste explore les sentiments, bouge constamment et esquisse même quelques pas de danse. Après la scène, où il devait se rendre dans la jungle d’Éthiopie pour l’émission de Frédéric Lopez Rendez-vous en terre inconnue, il reçoit un appel dans la forêt dense et constate que c’est finalement la MRA qui l’appelle. Kev Adams interagit avec son public et demande à ceux ayant eu des relations amoureuses sans lendemain de lever les mains. Une jeune spectatrice, visiblement affectée par le départ de son compagnon pour l’étranger, raconte ses états d’âme. Une autre femme raconte que les relations entre son mari et elle sont quelques fois difficiles. Le mari passe la plupart de son temps devant sa PlayStation. L’artiste a aussi fait montre de ses talents de chanteur avec un mélange de Dadju et d’Aya Nakamuru.

Kev Adams a évoqué plusieurs épisodes de sa vie et a rendu hommage à ses parents, une mère envahissante au bord du divorce, un père qui a essayé de « raccommoder les morceaux » et deux frères cadets. Un épisode largement autobiographique et émotionnel lorsqu’il parle de son grand-père. Il aborde avec pudeur et fantaisie les années décisives de sa carrière, ayant décollé avec Soda, et le cheminement difficile vers la maturité. Il dit quand même craindre l’avenir et que le public ne soit pas là dans dix ans. Il a également tourné au ridicule ses relations avec la presse people, qui l’a associé à l’ex-Miss Univers Iris Mittenacre. Le spectacle de Kev Adams a été au-dessus des espérances. Inbox Communications ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

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